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« Katalin Varga » de Peter Strickland. Critique dvd

Une femme et son enfant sur les routes de Transylvanie. De village en village elle renoue avec un passé pour lequel ses amis l’ont rejetée. Ca pourrait être une fable, c’est un film magnifique.

La fiche du Disque

Le film : "Katalin Varga"
De : Peter Strickland
Avec : Hilda Peter, Tibor Palffy
Sortie le : 06 juillet 2010
Distribution : M6 Vidéo
Durée : 84 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

Ours d’argent à Berlin.

En Transylvanie,  le paysage est parfois magnifique, la campagne aussi, très belle et pastorale. On s’y promène aux premières images du film en compagnie d’une femme, hésitante, qui va de village en village, avec son petit garçon, La détermination, on la découvre sur son visage, malgré un regard silencieux, énigmatique, interrogateur.

La confusion des sentiments est déjà le moteur de son histoire qui très tranquillement, au rythme de la charrette qui la conduit, prend le cours d’un récit extraordinaire. Peu à peu l’intrigue lève le voile d’un passé douloureux. Son mari vient de la répudier pour avoir appris par une indiscrétion qu’il n’était pas le père de son fils.

Katalin Varga relève alors le défi. Celui d’une fierté bafouée qu’elle s’engage à retrouver sur les chemins de la campagne roumaine.  C’est ce que Peter Strickland nous laisse entendre , dans un long préambule , envoûtant  incertain, mystérieux.

Des hommes qui se disent policiers la traquent . Première clé de l’énigme. Ces images fugaces, éparses au cœur d’un récit parfaitement balisé accentuent l’étrange atmosphère de ce film qui se fait attendre. Qui se livre , avec parcimonie au petit bonheur d’un matin embrumé, et d’un jeu d’enfants. Qui explose  brillamment dans des confrontations inattendues ; le sujet est violent, mais le climat serein, du moins à la surface de l’eau sur laquelle l’héroïne vogue maintenant dans la barque de ce couple à qui elle révèle son secret. C’est une scène absolument magnifique , puisque tout y est dit, et en apparence cela ne change rien au destin de nos protagonistes.

C’est le premier film de Peter Srickland, qui dans les bonus explique tout le mal qu’il a eu à le présenter. Il est effectivement hors norme, hors convention cinématographique, et son traitement à minima, le rend  très séduisant. Pour sa tension psychologique, ses évocations de la mythologie  et les thèmes universels qu’il réinvente autour de l’amour, de la vengeance et de la rédemption.

Avec au cœur du système une comédienne de théâtre jusqu’alors inconnue au cinéma Hilda Péter qui irradie la pellicule . A ma connaissance elle n’est jamais réapparue sur le grand écran. Pas assez grand  cependant, pour son immense talent.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec le réalisateur. « L’industrie du cinéma nous a rejetés, alors j’ai dit on va faire sans vous, on va peut-être perdre, mais si la porte ne veut pas s’ouvrir, on la défoncera ». Peter Strickland a tourné son film en 2005; il lui faudra près de trois années de post-production avant de voir son projet aboutir dans une salle de cinéma. «  J’y ai laissé beaucoup de moi-même, et le plus dur était de n’avoir plus personne vers qui se retourner ». Il n’y croit plus vraiment à cette époque quand la sélection pour le festival de Berlin lui met du baume au cœur. Avec un Ours d’argent à la clé.
  • Making of. Il est intéressant à suivre, au regard du côté artisanal de cette petite entreprise qui manque cruellement de moyens. Quand à la nuit tombante, Zsolt Páll l’assistant également acteur, demande si on peut refaire la scène la réponse est sans appel : «  nous n’avons plus de pellicule, plus de lumière, plus rien. »

                                                                               Tibor Pálffy , vient aussi du théâtre. Il est  excellent.

Il évoque aussi les conditions précaires de l’hébergement, de l’équipe et des acteurs logés à la même enseigne, «  ce qui en fin de compte a créé une réelle complicité entre nous. L’ambiance était très amicale. Certains ont même du amener leur propre matelas ».

  • Scène coupées. Même ce chapitre aurait pu être coupé. Quelques images plutôt insignifiantes. A cent lieues du film …
  • Interview de l’ingénieur du son Gabor Erdely. Le réalisateur a une approche très particulière de la musique et des sons au cinéma. Il s’en explique dans son entretien et laisse ensuite son ingénieur développer le sujet. C’est un brin technique, pour un bricolo de mon espèce…
Ours d'argent à Berlin. En Transylvanie,  le paysage est parfois magnifique, la campagne aussi, très belle et pastorale. On s’y promène aux premières images du film en compagnie d’une femme, hésitante, qui va de village en village, avec son petit garçon, La détermination, on la découvre sur son visage, malgré un regard silencieux, énigmatique, interrogateur. La confusion des sentiments est déjà le moteur de son histoire qui très tranquillement, au rythme de la charrette qui la conduit, prend le cours d’un récit extraordinaire. Peu à peu l’intrigue lève le voile d’un passé douloureux. Son mari vient de la répudier pour…

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