Accueil » A la une » « A la recherche d’Ingmar Bergman » de Margarethe von Trotta. Critique cinéma

« A la recherche d’Ingmar Bergman » de Margarethe von Trotta. Critique cinéma

Synopsis: Ingmar Bergman est considéré comme l’un des réalisateurs les plus importants de l’histoire du cinéma. À l’occasion du centenaire de sa naissance en 2018, la cinéaste allemande Margarethe Von Trotta s’interroge sur l’héritage du maître, son travail et sa vie personnelle, qui continue d’inspirer des générations de réalisateurs.

La fiche du film

Le film : "À la recherche d'Ingmar Bergman"
De : Margarethe von Trotta
Avec : Margarethe von Trotta, Liv Ullmann
Sortie le : 05/09/2018
Distribution : Epicentre Films
Durée : 99 Minutes
Genre : Documentaire
Type : Long-métrage
Le documentaire
  • Le théâtre est ma femme, le cinéma ma maîtresse .-

L’objectivité de Margarethe von Trotta peut-être mise en doute. Bergman fut et demeure son maître qui situait « Les années de plomb » parmi les douze films indispensables à sa cinémathèque. Flattée, la réalisatrice ne cache toujours pas son admiration dans ce retour sur images pour lequel elle sollicite le concours de plusieurs personnalités.

Margarethe von Trotta intervient très peu, dirige à peine une conversation qui d’emblée fixe le personnage, plus qu’une analyse formelle de l’oeuvre. C’est bien l’homme qui figure au cœur de ce documentaire riche de vidéos sur lesquelles l’histoire du septième art laisse une marque indélébile.

Liv Ullmann et Margarethe von trotta sont devenus de vieilles complices de cinéma

Bergman auprès de la caméra, Bergman reprenant le script ou figurant le rôle d’une comédienne («  laisse moi je vais prendre ta place, je veux voir l’effet que cela fait ») dans l’ombre du maître, l’œuvre s’organise. Tout un cérémonial auquel Katinga Farago a participé pendant trente ans. «  Les rushs, tous les matins à 7 h 30, il était angoissé, il n’était jamais satisfait. Pendant une heure on se tenait la main, on ne disait rien, ou presque rien et alors je lui disais, il faut y aller… »

L’amorce d’un personnage contrasté, fébrile, narcissique. « Mais il ne s’en prenait jamais aux acteurs, pas de querelles avec les comédiennes » poursuit la productrice qui à ses débuts batailla ferme pour s’imposer.

« Un pauvre bougre bourré de phobies, d’incertitudes » reprend Rita Russek une actrice comblée par la manière dont elle fut dirigée. De Liv Ullmann à Gaby Dohm, elles sont unanimes, sa direction d’acteur était limpide. « Tu dois me faire comprendre que tu as compris le script », et la caméra tournait…

Les nombreux extraits de ses films  sont longs, plus significatifs qu’illustratifs des interventions. Olivier Assayas, auteur d’un livre sur le cinéaste, Jean-Claude Carrière, Carlos Sauras, tous se rejoignent sur l’image du père fondateur d’un autre cinéma.

« Il a montré dans ses films des côtés de lui-même dont il n’est pas très fier, mais il parvient a séparer ce qu’il écrit et ce qu’il filme de lui-même, tout en étant sincère ».

Le réalisateur a eu beaucoup d’enfants dont Ingmar Jr et Daniel qui se sont connus tardivement…

Mais le vrai père n’existe pas. Quand il filme l’enfance, il le fait d’un point de vue de l’enfance, pas de celui du père relève Margarethe von Trotta. « Il a été plus proche de son enfance, que de celle de ses enfants ».

Ce que confirme sans détour son premier fils Daniel. Quand à la fin de sa vie il s’apitoyait sur son sort et l’absence des acteurs autour de lui, l’une de ses sœurs remarque qu’il pourrait regretter ses enfants ou petits-enfants. «  Mais ils ne me manquent pas ».

Daniel Bergman raconte aussi sa collaboration (scénariste) sur son propre film « Les enfants du dimanche » auquel Ingmar voulait supprimer une scène très allusive à leur situation familiale. Il y a eu conflit, presque rupture, mais le père s’est incliné en disant, «  je ne verrais jamais ce film ».

 

  • Ingmar Bergman dans ce blog :

« Les fraises sauvages »« Le septième sceau »- « Sourire d’une nuit d’été »- « Au seuil de la vie » – « Bergman, une année dans une vie » de Jane Magnusson »

Le théâtre est ma femme, le cinéma ma maîtresse .- L’objectivité de Margarethe von Trotta peut-être mise en doute. Bergman fut et demeure son maître qui situait « Les années de plomb » parmi les douze films indispensables à sa cinémathèque. Flattée, la réalisatrice ne cache toujours pas son admiration dans ce retour sur images pour lequel elle sollicite le concours de plusieurs personnalités. Margarethe von Trotta intervient très peu, dirige à peine une conversation qui d’emblée fixe le personnage, plus qu’une analyse formelle de l'oeuvre. C’est bien l'homme qui figure au cœur de ce documentaire riche de vidéos sur lesquelles…
Le documentaire

J’aime beaucoup ce documentaire car il ne s’appesantit pas sur une analyse trop formelle de l’œuvre de Bergman, mais retient avant tout les contours d’un personnage, le révèle dans son enfance, puis sa jeunesse comme un être quasi ordinaire. Sa filmographie apparait à travers de nombreux extraits, assez longs et donc tout à fait significatifs des propos tenus à son endroit. Ils convergent sur une personnalité contrastée, narcissique qui aura toujours mis dans ses films beaucoup de lui-même. « Heureux ou déprimé, il recycle ses émotions et les confie à ses personnages ». Le témoignage de son fils Daniel est sans équivoque sur les relations  que le père entretenait avec toute sa grande famille. Un comportement dont le réalisateur s’inspirera dans plusieurs de ses films…

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

Les meilleurs dvd-blu-ray Novembre 2024

N’en jetez plus, la cour est pleine, rien que des grands ou alors de belles …

Laisser un commentaire