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« Toni Erdmann » de Maren Ade. Critique cinéma

Synopsis: Ines, femme d'affaire d'une grande société allemande basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir, elle est exaspérée. Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre mais lorsqu’il lui demande si elle est heureuse, son incapacité à répondre est le début d'un bouleversement profond. Ce père encombrant et dont elle a honte fait tout pour l'aider à retrouver un sens à sa vie ...

La fiche du film

Le film : "Toni Erdmann"
De : Maren Ade
Avec : Peter Simonischek, Sandra Hüller
Sortie le : 17/08/2016
Distribution : Haut et Court
Durée : 162 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Le titre n’a rien de provocant pour une histoire aussi rebelle et iconoclaste. Il se réfère au nom d’emprunt du père. Un homme volontaire et fantasque face à cette femme d’affaire, Inès, sa fille, tout aussi rangée que son petit confort, égoïste et personnel. A part son travail et quelques amis partagés le soir autour d’un verre, elle vit seule, en vase clos, hermétique.

Un bureau chic au cœur de Bucarest, bulle d’acier et de verre où le papa  se présente incognito, masqué, à l’improviste pour briser le trop bel ordonnancement de sa fifille qu’il ne reconnaît pas.

La réciproque est de mise face à ce primate, grossier ((Peter Simonischek extraordinaire de culot et de fantaisie) qui se permet de belles excentricités dans le cercle très fermé des relations professionnelles de la manageuse.

Quand le papa n'est pas grimé, il me fait penser à Jacques Weber...
Quand le papa n’est pas grimé, il me fait penser à Jacques Weber…

Un échauffement, une mise en jambes pour ce papa aussi chtarbé que sympathique qui va chambouler l’existence de quelques multinationales en chahutant par ses excentricités l’organigramme de son « executive woman » de fille.

Le procédé narratif de Maren Ade est assez drôle dans sa conception, et un peu dans sa réalisation. Mais  le rendu scénographique et le jeu volontairement emprunté des acteurs, rend ce film désespérant et triste. C’est la comédie des illusions accrochées au pouvoir et à l’argent.

Un pays comme la Roumanie les saisit dans une vision post-Ceausescu qui hante encore les beaux esprits. Quand elle se rend à une réunion dans une zone industrielle de la banlieue, Ines (Sandra Hüller, imperturbable, impeccable …)  ne voit pas l’envers du décor. Elle dort pendant que défilent bidonvilles et bâtisses en tôles.

La critique ouverte du système économico-social et de ses larbins ( la moindre fantaisie des clients est aussitôt exécutée ) me paraît  plus illusoire. Alors que Toni pourrit totalement la vie professionnelle et privée de sa fille, celle-ci va rentrer dans son jeu.

Elle l’invite maintenant à participer à ses rendez-vous… Un intérêt supplémentaire à cette aventure qui pourtant n’en finit pas ( 2 h 42 ).Mais  le scénario trop bien balisé pour une autre histoire, abdique rapidement, et revient aux prescriptions du départ.

A la manière de ces journalistes trop absorbés par les questions qu’ils posent, sans écouter les réponses. C’est bien connu, c’est toujours la faute de la presse…

Cannes 2016 : Prix de la Critique Internationale et Palme du public. Le titre n’a rien de provocant pour une histoire aussi rebelle et iconoclaste. Il se réfère au nom d’emprunt du père. Un homme volontaire et fantasque face à cette femme d’affaire, Inès, sa fille, tout aussi rangée que son petit confort, égoïste et personnel. A part son travail et quelques amis partagés le soir autour d’un verre, elle vit seule, en vase clos, hermétique. Un bureau chic au cœur de Bucarest, bulle d’acier et de verre où le papa  se présente incognito, masqué, à l’improviste pour briser le trop…
Le film

Encore un film d’une longueur interminable et qui mériterait de passer à la moulinette de quelques apprentis cinéastes, histoire de comprendre comment un chef d’œuvre en devenir stagne au rang d’un film particulier mais lassant. Auteur, réalisateur et scénariste, Maren Ade s’amuse beaucoup à l’idée de ce papa clown décidé à soulager les soucis et l’ego de sa fifille devenue femme d’affaires de haut niveau. Au détriment du bonheur qu’il revendique par-dessus tout. Il va donc lui pourrir sa vie professionnelle et privée et lui renvoyer l’image de ce qu’elle est devenue. Le procédé narratif de Maren Ade est assez drôle dans sa conception, et un peu dans sa réalisation. Mais  le rendu scénographique et le jeu emprunté des acteurs, rend ce film désespérant et triste. La scène des œufs de Pâques est complètement inutile, celle de la réception "à poil" conforme au décalage annoncé dans les intentions de la cinéaste, mais très peu mises en forme.

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