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« Texasville » de Peter Bogdanovitch. Critique Blu-ray

Synopsis: À la veille du centenaire d’Anarene, l’heure est au bilan pour les anciens élèves de la promotion 1951. Duane Jackson est chef d’entreprise d’une compagnie pétrolière proche de la faillite. Son meilleur ami Sonny Crawford a des troubles du comportement et une fâcheuse tendance à se replier dans le passé. Quant à Jacy Farrow, une récente tragédie l’a amenée à quitter sa vie en Europe pour revenir s’installer à Anarene…

La fiche du film

Le film : "Texasville"
De : Peter Bogdanovich
Avec : Jeff Bridges, Cybill Shepherd
Sortie le : 07/09/1994
Distribution :
Durée : 123 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus

Master Haute Définition

Version originale sous-titrée français + Version française

  • Inédit en Blu-ray : 21 juin 2022

Toujours d’après le roman de Larry McMurtry

On découvre dans le bonus l’histoire particulière de ce film. Je la résume : vingt-deux ans après « La dernière séance » (1972) , Peter Bogdanovitch retrouve l’intégralité de son casting qui devenu adulte fait le point sur un pays dans lequel les hommes et les femmes ne semblent pas se reconnaître.

Il n’est pas nécessaire d’avoir visionné le premier opus pour suivre et comprendre « Texasville ». Par contre il est possible, voire cocasse, d’inverser la chronologie et de renouer avec Duane et Jacy et leurs amours du lycée une fois la rencontre entre Jeff Bridges et Cybill Shepherd assumée.

Duane a réussi sa vie dans le pétrole dans la région d’Anarene . Il est une personnalité reconnue pour aimer les femmes et venir en aide autour de lui. Il ne lâche pas son copain de toujours Sonny (Timothy Bottoms) dont les troubles du comportement dérèglent de plus en plus leur quotidien.

A Anarene, il est particulièrement marqué par les affaires de cœur qui vont et viennent au grand jour. Les couples se font aussi vite qu’ils se défont, l’infidélité parait être un gage de bonne santé. Duane se dit pourtant rangé des voitures, mais sa femme Karla (Annie Potts) en doute fort. Pour couronner le tout, leur fils Dickie (William McNamara) est tout aussi volage.

A peine marié,  il regrette déjà son union et met enceinte Mme Marlow (Angie Bolling). Les parents soupirent et passent à autre chose.

Coincé entre sa femme et sa petite fiancée d’autrefois, le héros surnage comme il peut

Car sous leur apparente frivolité, les gens d’Anarene révèlent une part d’humanité qui n’échappe pas à la norme. Ils sont ainsi et bien ordinaires et Bogdanovitch qui ne les rate pas,  les filme malgré tout avec beaucoup d’affection, voire de la tendresse.

La nonchalance du héros revenu de tout, même d’une faillite prévisible est à l’image totale du film .Le temps a logiquement dévié les trajectoires portées par quelques désillusions fatalistes et des rappels de bonheur.

Jacy, de retour de l’étranger, bardée d’une douleur profonde, l’incarne parfaitement.

Sonny déraille de plus en plus mais Ruth, (Cloris Leachman) la secrétaire de Duane, ne veut pas le quitter.

Elle renoue avec ses anciens copains et copines, qu’elle chamboule de manière indistincte, sans la moindre préméditation. Le Duane, toujours amoureux de sa fiancée du lycée, se prend les pieds dans le tapis sur lequel toute la petite communauté d’Anarene se précipite.

Les rencontres sont épiques. Les conversations surprenantes.

Vingt ans plus tard Peter Bogdanovitch a toujours l’œil sur son petit monde . Le bon œil . 

Les mêmes, trente ans plus tôt

Les suppléments

. « Imprimer la légende » (26 mn – HD) . Avec Jean-Baptiste Thoret, historien du cinéma et réalisateur. – « Duane Jackson, c’est Liberty Valance. Si la légende du couple Jacy/Duane est plus belle, plus fondatrice pour la communauté que le fait qu’ils n’ont en réalité jamais été ensemble, imprimons la légende. »

Pour décrypter ce film, une fois encore Jean-Baptiste Thoret englobe le cinéma dans toute sa dimension, particulièrement aidé ici avec la suite évidente de «  La dernière séance » . Trente ans après que sont devenus Duane et Jacy , et tous leurs copains du lycée ?

« Bogdanovich a besoin de se renflouer financièrement et dans ces cas-là on retourne vers ses plus grands succès ». Larry McMurtry vient d’écrire la suite de son premier roman , Bogdanovich accepte de l’adapter.

Un cinéaste à l’époque sans grandes ressources, il va au plus pressé

« Il l’imaginait en noir et blanc, comme une remémoration, un voile mélancolique, mais le passage par la couleur rend plus triviales les situations » et fait plus télé film à l’époque des années 80 et du triomphe de  « Dallas ».

Vingt ans après, tous les acteurs  sont encore là et c’est assez rare dans l’histoire du cinéma, note l’historien. Tous reprennent leur rôle, et « le film est difficile à déconnecter de l’original , c’est une même séance. Il faut faire l’expérience de la vision de l’un après l’autre ».

Ou le pouvoir guérisseur du cinéma, dit encore Jean-Baptiste Thooret.

Master Haute Définition Version originale sous-titrée français + Version française Inédit en Blu-ray : 21 juin 2022 Toujours d’après le roman de Larry McMurtry On découvre dans le bonus l’histoire particulière de ce film. Je la résume : vingt-deux ans après « La dernière séance » (1972) , Peter Bogdanovitch retrouve l’intégralité de son casting qui devenu adulte fait le point sur un pays dans lequel les hommes et les femmes ne semblent pas se reconnaître. Il n’est pas nécessaire d’avoir visionné le premier opus pour suivre et comprendre « Texasville ». Par contre il est possible, voire cocasse, d’inverser la chronologie et de renouer…
Le film
Le bonus

Vingt-deux ans après « La dernière séance » (1972) , Peter Bogdanovitch retrouve  l’intégralité de son casting qui devenu adulte fait le point sur un pays dans lequel les hommes comme les femmes ne semblent pas se reconnaître. Pourtant ce « Texasville » n’est pas une suite formelle aux aventures sentimentales des lycéens d’autrefois . C’est un cadre de vie que Bogdanovitch définit comme un constat à mi-parcours, un bilan de la quarantaine plus ou moins assumée. La famille a bien du mal à s’y retrouver. Les couples se font aussi vite qu’ils se défont, l’infidélité parait être un gage de bonne santé. Bogdanovitch réussit pourtant à nous rendre attachante, voire même parfois sympathique,  cette communauté texane,  comme une part d’humanité qui n’échappe pas à la norme. Il y a  beaucoup d’affection, voire de la tendresse. Et les retrouvailles entre Duane et Jacy, pas forcément celles que l’on attendait.

AVIS BONUS Jean-Baptiste Thoret nous raconte l'histoire du cinéma, c'est toujours passionnant

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