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Polanski au cinéma, ses premiers pas . Critique Blu-ray

  • Dvd : 5 mai 2021
  • ActeursDonald Pleasence, Françoise Dorléac, Lionel Stander, Jack MacGowran, Iain Quarrier
  • FormatNoir et blanc, Cinémascope
  • Nouvelle restauration
  • Studio  : Carlotta Films

Film et Bonus

 

Premiers pas:  D’un film d’épouvante (« Répulsion ») à l’étude des mœurs d’une époque en quête de liberté (« Le couteau dans l’eau ») les premiers Polanski appelaient le désir, sans le nommer. Avec « Cul de sac », le réalisateur se jette à corps perdu dans une histoire de bandits manchots et de couple isolé dans un château perdu

Les trois premiers films qui ont posé l’empreinte d’un cinéaste original donnent le tournis. Je ne sais pas si on peut y déceler les prémices du futur grand réalisateur.  « Répulsion » a pu préparer des films comme « Le locataire » ou « Rosemary’s Baby ».

Le rythme indolent que le cinéaste imprime le plus souvent à ses essais, contraste avec la sourde violence qui en ressort. Si « Le couteau dans l’eau » n’a rien à voir avec « Calme blanc », dès l’arrivée de l’étranger sur le pont du bateau, et même avant, on pressent le danger. Mais de quel ordre ? Physique, sexuel, social ?…

« Le couteau dans l’eau »

Roman Polanski laisse du temps à l’histoire pour prendre ses marques, ce qui n’est pas le cas du troisième volet de cette série « Cul de sac », à mon avis le plus abouti, le plus personnel, le plus passionnant.

  • L’histoire : George et Teresa forment un couple de petits bourgeois : lui est un homme d’âge mûr, extravagant et efféminé. Elle, beaucoup plus jeune, est sensuelle et mystérieuse. Ils vivent sur une île, à l’écart. L’arrivée de deux gangsters en cavale va bouleverser leur existence…

Une histoire complètement foutraque. Ils ont raté leur contrat, se retrouvent dans un château perdu au bout d’un bras de mer, souvent recouvert par la marée. Le proprio, légèrement barjo (un grand numéro de Donald Pleasence) et sa femme, plutôt nymphomane, vont devoir composer avec le duo, vite réduit à un solo.

Celui qui reste est un gaillard de la pire espèce (quasiment un rôle de composition pour Lionel Stander), malgré une exubérance assez jouissive.

Le ton général donné par un réalisateur qui s’amuse à plonger ses personnages dans des situations drôles et pathétiques. Il filme l’absurde, dans une très belle lumière, aussi étrange que les murs qui l’entourent. Cette belle dynamique de mise en scène nous tient en haleine, dès les premières images.

On se la joue gangster, on vise le Syndrome de Stockholm (Françoise Dorléac, aguichante et sensuelle) dans cette excellente comédie, où tout part à vau l’eau. Même celle de la mer, qui n’arrête pas d’aller et venir. Ça s’appelle la marée, mais les bandits l’ignorent.

 

LES SUPPLEMENTS

. Deux gangsters et une île (23 mn). Ce documentaire retrace la trajectoire de Cul-de-sac, de la recherche du casting au tournage sur l’île de Lindisfarne, au nord de l’Angleterre, où Roman Polanski et son équipe ont parfois dû faire face à des acteurs incontrôlables.

Le réalisateur rapporte notamment les frasques d’une partie de l’équipe dans le petit village de l’île où les habitants ne semblaient guère apprécier leur présence. Un peu trop d’alcool ?

Au cœur du tournage, l’ambiance est tout aussi explosive avec notamment l’ingérable Lionel Stander. «  Il était paresseux, refusait de répéter, de refaire des prises ( … )  méchant avec Françoise Dorléac. Il la fouettait réellement . (…) Il était difficile , mais c’était le rôle que l’on voulait qu’il joue … »

Et le réalisateur poursuit sa litanie d’un tournage épique…

  •  3 Courts-métrages de  Roman Polanski

« Quand les anges tombent » (1959 – N&B et Couleurs – 22 mn) –Polanski était à l’école de cinéma de Lodz.
Une dame pipi oppose au triste spectacle de l’urinoir l’imagerie flamboyante de ses souvenirs… Un peu naïf, sommaire dans le montage, mais la construction mentale et photographique mérite déjà un grand intérêt. Les scènes dans l’urinoir sont épiques !

« Le gros et le maigre » (1961 – N&B – 15 mn)
L’histoire d’un gros et d’un maigre où tout est question de relativité…  A la fois drôle et pathétique, une dynamique de la mise en scène liée aux effets plus ou moins pervers des relations maître-valet. En prime, Polanski tout jeunot dans le rôle du jeunot, impayable ! ( photo)

« Les Mammifères » ( 1962 – N&B – 11 mn)
Deux hommes et une luge dans une grande étendue enneigée… Le moins intéressant à mes yeux, avec une leçon au final, voire une morale qui ne tient pas tellement la distance.

Dvd : 5 mai 2021 Acteurs : Donald Pleasence, Françoise Dorléac, Lionel Stander, Jack MacGowran, Iain Quarrier Format : Noir et blanc, Cinémascope Nouvelle restauration Studio  : Carlotta Films Film et Bonus :    Premiers pas:  D’un film d’épouvante (« Répulsion ») à l’étude des mœurs d’une époque en quête de liberté (« Le couteau dans l’eau ») les premiers Polanski appelaient le désir, sans le nommer. Avec « Cul de sac », le réalisateur se jette à corps perdu dans une histoire de bandits manchots et de couple isolé dans un château perdu Les trois premiers films qui ont posé l’empreinte d’un cinéaste…
Le film
Les bonus

A mon avis le plus abouti, le plus personnel, le plus passionnant des trois films proposés. Une histoire complètement foutraque pour deux gangsters qui ont raté leur contrat et se retrouvent dans un château perdu au bout d’un bras de mer, souvent recouvert par la marée. Le proprio, légèrement barjo (un grand numéro de Donald Pleasence) et sa femme, plutôt nymphomane, vont devoir composer avec le duo, vite réduit à un solo. Un réalisateur qui s’amuse à plonger ses personnages dans des situations drôles et pathétiques. Il filme l’absurde et nous fait part de sa vision pessimiste du monde à venir . C’est drôle et pathétique, d’une folie contagieuse…

AVIS BONUS Toute l'histoire d'un film dont le tournage aura été aussi épique que l'histoire qu'il raconte. Et trois courts-métrages en prime !

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