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« Nina » de Cynthia Mort. Critique DVD

Le film sur Nina Simone ? Pas vraiment un biopic en tout cas ...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Nina"
De : Cynthia Mort
Avec : Zoe Saldana, David Oyelowo, Kevin Mambo, Ronald Guttman, Chuma Gault
Sortie le : 24 avril 2018
Durée : 86 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film

Meilleur dvd Avril 2018 ( 10 ème )

Polémique : la réalisatrice Cynthia Mort choisit Zoe Saldana pour interpréter Nina Simone.

Une actrice dominicaine, une chanteuse Afro-Américaine, les tenants de l’orthodoxie et les puristes avalent leur « Mood Indigo ». Le titre n’est pas dans le film mais me parait assez proche de cette querelle inutile pour une femme qui dès son plus jeune âge se voyait interdire le Conservatoire.

Une black au piano pouvait à la rigueur chanter, mais jouer de la musique classique, pas question. Ainsi le reflet miroir aveugle à son tour Zoe Saldana grimée à l’excès et travestie il est vrai pour donner de la diva, une juste représentation.

De ce côté, elle ne s’en tire pas trop mal, soutenue par un répertoire accessible (« I put a spell on you », « Feeling Good » …). L’ensemble atténue la manière dont Cynthia Mort aborde la face la plus sombre de l’artiste, le leitmotiv de ce biopic sous influence.

On la voit très souvent en butte à son manager français (Ronald Guttmanou à son assistant, Clifton (David Oyelowo) un ancien infirmier qui après avoir baissé les bras devant son inconstance, revient par la grande porte en prenant cette fois sa carrière en main.

Mais toujours dans un rapport de force et de supériorité que Nina Simone entretient jusqu’à la démesure. Sa revendication quasi quotidienne de sa négritude, dans sa vie comme dans ses chansons, en est-elle la cause ?

La patience et l’intelligence de Clifton auront raison de cet entêtement parfois désastreux qui la conduit à se retirer du monde et de la vie publique.

Nina Simone n’est plus demandée sur les grandes scènes européennes et c’est en France qu’elle s’étiole dans les fêtes nocturnes où le champagne est un élixir de substitution. Seule la ténacité de son compagnon-manager (elle aurait aimé qu’il devienne son amant) réussit à remettre à flot une fin de carrière digne d’un talent éblouissant.

Celle que Cynthia Mort relate par le détail d’étrange façon. Découpage schématique, prélude débridée… Le récit est assez décousu, entrecoupé par une interview à France Musique qui permet d’éluder me semble-t-il une véritable écriture scénaristique. D’où cette impression de flottement, de retours en arrière improvisés, de flashs allusifs sur le passé…

Zoe Saldana sauve la mise, par son interprétation et le choix de titres qu’elle chante elle-même,plutôt bien : « Black is the color of my true love’s hair », « Four women », « See line woman » et « Sinnerman » joué royalement pour son retour aux Etats-Unis. Et son triomphe retrouvé !

Meilleur dvd Avril 2018 ( 10 ème ) Polémique : la réalisatrice Cynthia Mort choisit Zoe Saldana pour interpréter Nina Simone. Une actrice dominicaine, une chanteuse Afro-Américaine, les tenants de l’orthodoxie et les puristes avalent leur « Mood Indigo ». Le titre n’est pas dans le film mais me parait assez proche de cette querelle inutile pour une femme qui dès son plus jeune âge se voyait interdire le Conservatoire. Une black au piano pouvait à la rigueur chanter, mais jouer de la musique classique, pas question. Ainsi le reflet miroir aveugle à son tour Zoe Saldana grimée à l'excès et travestie il est…
le film

Il ne s’agit pas réellement d’un biopic, Cynthia Mort a surtout basé son récit sur les années difficiles de la diva, au cours desquelles elle congédie son manager français pour ne plus faire confiance qu’à son ancien infirmier Clifton qui effectivement sera au petit soin pour elle. Mais toujours dans un rapport de force et de supériorité que Nina Simone entretient jusqu’à la démesure. Sa revendication quasi quotidienne de sa négritude en est-elle la cause ? La réalisatrice relate cet état d’esprit d’étrange façon. Découpage schématique, prélude débridée... Le récit est assez décousu, sans véritable écriture scénaristique me semble-t-il. D’où cette impression de flottement, de retours en arrière improvisés, de flashs allusifs sur le passé… Zoe Saldana sauve la mise par un interprétation fidèle au modèle dont les titres s’égrènent avec grand plaisir. Et c’est encore Saldana qui les chante !

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