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« L’esprit de Cain » de Brian de Palma . Critique Blu-ray

Synopsis: Le docteur Carter Nix est un pédopsychiatre réputé qui décide d’abandonner sa carrière pour mieux pouvoir élever la fille qu’il a eu avec Jenny, elle-même médecin. Cette dernière se montre concernée par l’obsession grandissante que son mari porte à l’éducation de leur enfant, jusqu’à commencer à douter de la santé mentale de l’homme qu’elle a épousé et qu’elle croit connaitre…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Esprit de Caïn - Coffret Collector 2 Blu Ray + DVD + Livret [Édition Collector Blu-ray + DVD]"
De : Brian de Palma
Avec : John Lithgow, Steven Bauer, Lolita Davidovich
Sortie le : 28 mars 2017
Distribution : Elephant Films
Durée : 91 minutes
Film classé : 16 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 3
Le film
Le bonus

J’ai totalement oublié la version cinéma 1992. Vague souvenir d’une histoire complexe et embrouillée. Amnésie totale jusqu’à la réception de ce boitier qui s’ouvre avec le film original doublé de sa version « Director’s cut ».

Celle que j’ai regardée, celle de Peet Gelderblom. Dans le bonus, il  explique plus ou moins clairement la manière dont il a retravaillé le montage pour donner au film de De Palma une cohérence presque lisible. Car à bien y regarder « L’esprit de Cain » demeure quoi qu’on y fasse, un monument d’incompréhension visuelle doublée d’une énigme sémantique permanente.

Ce qui fait le beau jeu de l’auteur de « Pulsions » toujours aussi manipulateur dans ses dérives, et un brin pervers dans leurs révélations. Pour mieux nous embrouiller, de Palma donne toujours priorité à l’image sur la vérité ( la réalité ? )  et rend ainsi un brin nunuche son héroïne qui se révélera bien évidemment tout autre.

Quand Jenny retrouve son ancien amant (Steven Bauer) ça n’arrangera pas ses affaires avec l’homme qu’elle a épousé et qu’elle pensait bien connaître…

Je veux parler de Jenny (Lolita Davidovich) mariée avec le Dr Carter Nix dont le comportement commence à sérieusement l’inquiéter. de Palma nous révéle un homme complexe et torturé, schizophrène de première, reclus dans le souvenir d’un papa tortionnaire.

L’enfance a toujours bon dos, mais cette fois il semble que le Docteur en question peut regretter ce passé manipulateur qui ranime les cauchemars et les crises de folie. J’en reviens à « Pulsions » (beaucoup plus accessible cependant) avec ses renvois de miroir et ses similitudes autour d’une schizophrénie galopante. Le fantasme peut alors prendre toute sa place dans ce décorum policier, où les histoires s’entrelacent, se confondent, jusqu’à ce que les enquêteurs mettent la main sur une certaine doctoresse Waldheim (Frances Sternhagen). Cette spécialiste des patients à personnalité multiple avait autrefois travaillé avec … le papa du Dr Nix. Découvrant le bonhomme, elle le dénoncera à la police.

Je ne vous dirai pas pourquoi mais elle imagine simplement que le fiston à de la graine paternelle. La révélation permet à de Palma de retomber sur ses pieds. Sa mise en scène ascensionnelle, proche de l’extase, est à la fois terrifiante et subjuguante. Je n’oublierai pas cette fois de sitôt ce ralenti final et la séquence de la poussette qui s’éternise sur nos frissons. Après « Pulsions » je pense maintenant à « Body double » : décidément, de Palma ne lâche jamais ses proies !

  • Le remontage de Peet Gelderblom. L’écrivain réalisateur décrypte rapidement le style de de Palma avant de donner quelques indications sur la manière dont il a redirigé le montage du film.

« Comme tout cinéaste de Palma manipule mais il a l’honnêteté de montrer sa patte. (…) Il crée un suspense classique avec une sensibilité éminemment postmoderne, il vous piège et vous explique le piège. (… )  Je n’avais pas accès aux scènes coupées au montage. (…) On peut regretter que certaines scènes ne verront jamais le jour, mais les coupures effectuées pour améliorer la version chronologique ont peut-être permis de créer un remontage plus compact, plus facile à digérer qu’à l’origine ».

 

J'ai totalement oublié la version cinéma 1992. Vague souvenir d’une histoire complexe et embrouillée. Amnésie totale jusqu’à la réception de ce boitier qui s’ouvre avec le film original doublé de sa version « Director’s cut ». Celle que j’ai regardée, celle de Peet Gelderblom. Dans le bonus, il  explique plus ou moins clairement la manière dont il a retravaillé le montage pour donner au film de De Palma une cohérence presque lisible. Car à bien y regarder « L’esprit de Cain » demeure quoi qu’on y fasse, un monument d’incompréhension visuelle doublée d’une énigme sémantique permanente. Ce qui fait le beau jeu de l’auteur de…
Le film
Le bonus

Après la version 1992, le dvd propose également la direction’s cut de Peet Gelderblom. En donnant une autre dynamique dans la chronologie elle permet peut-être de mieux cerner la personnalité multiple du héros, le Dr Carter Nix confronté à ses angoisses adolescentes face à la résurgence des crimes commis par son papa aujourd’hui décédé. C’est du moins ce que nous fait croire de Palma qui joue entre « Pulsions » et « Body double » pour ramener ses fantasmes sur le devant de l’écran où la réalité et les cauchemars usent des mêmes stratagèmes pour nous embrouiller jusqu’à l’envie. Avec un final grandiose, apothéose d’une démonstration cinématographique qui sous le grotesque des apparences conte la métamorphose d’une technique peut-être un brin précoce au début des années 90. Avec le temps et de la réflexion, on peut désormais tout assimiler…

Avis bonus Le point de vue de Peet Gelderblom à l’origine du remontage du film

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