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« Scarface » de Brian de Palma .Critique Blu-ray

Synopsis: En 1980, Tony Montana bénéficie d'une amnistie du gouvernement cubain pour retourner en Floride. Ambitieux et sans scrupules, il élabore un plan pour éliminer un caïd de la pègre et prendre la place qu'il occupait sur le marché de la drogue.

La fiche du DVD

Le film : "Scarface"
De : Brian De Palma
Avec : Al Pacino, Michelle Pfeiffer,Steven Bauer
Sortie le : 05 septembre
Durée : 165 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Septembre 2011 ( 2 ème )

Voir et revoir ce petit bijou de fantaisie mafieuse, c’est reprendre une bonne lampée de cinéma populaire, et renouer avec l’histoire des Etats-Unis. De Palma, suivant les préceptes de l’original de Howard Hawks, a beau avoir du talent, et Al Pacino l’étoffe d’un héros, «  Scarface » repose à l’origine sur du solide. Les premières images documentaires en attestent.

En 1980, Jimmy Carter offre l’asile politique aux  opposants au communisme expulsés de Cuba par Fidel Castro. « El Comandante » se débarrasse aussi des prisonniers de droit commun, dont nos deux héros qui débarquent sur le sol yankee avec l’intention d’y faire rapidement leur trou. Soit, Antonio Montana dit Tony et son ami Manolo « Manny » Ribera (Steven Bauer ), qui tout aussi rapidement comprendra qui tient les rênes de la future maison.

Le réalisateur et ses acteurs, Al Pacino, Steven Bauer

On assiste alors à  l’ascension de ce petit repris de justice, avide de reconnaissance, de gloire et de pouvoir. Le rêve américain lui offre tout sur un plateau de cocaïne, qu’il saura faire fructifier au centuple, avant de se perdre dans sa paranoïa destructrice. Un itinéraire parfaitement retranscrit par Brian de Palma, dans une étude de caractères et un tableau de mœurs, sur les ravages de l’ego sur dimensionné.

Oliver Stone, scénariste, n’a pas toujours fait dans la dentelle . Son lyrisme fut parfois délirant, voire outrancier. On dit que c’est l’un des films de gangsters les plus influents de tous les temps. C’est possible et les emprunts ne manquent pas à l’image de « Kill Bill »  sur la scène finale devenue culte. D’autres séquences s’affichent aujourd’hui dans le panthéon du cinéma (la salle de bain et la tronçonneuse, le mitraillage dans la boîte de nuit…) . Des répliques également.

Al Pacino , porte-parole superbe, porte-flingue redoutable d’une histoire inscrite dans le sang de la tradition cinématographique. Avec ce regard décalé sur le milieu qui nous introduit dans le quotidien des américains que Tony bouscule allègrement, avant d’haranguer ses concitoyens. La scène du restaurant, qu’il doit quitter ivre mort est encore une pièce de musée.

Agrémentée par la présence de Michelle Pfeiffer. Dans son rôle de potiche, elle réussit en  peu de mots à briser le rêve de maîtrise absolue de son gangster de mari. L’annonce d’une débâcle prévisible qui s’affiche maintenant sur les écrans de contrôle.

Mais Tony,  la tête enfouie dans une montagne de cocaïne, ne peut plus les voir. Et son meilleur ami, le chef de sa sécurité, vient de mourir, de ses propres mains.

LES SUPPLEMENTS

  • Le phénomène Scarface . Le film sort en 1983, à Miami, c’est la guerre de la cocaïne, un film tout à fait contemporain. Les réactions de la critique à l’époque, sont plutôt partagées. La scène de la tronçonneuse revient dans toutes les discussions.Des spécialistes donnent leur point de vue, dont l’auteur de Gomorrah, Roberto Saviano, qui fait allusion au héros dans son film

Le milieu a détesté » se souvient De Palma, alors que la communauté cubaine voyait également d’un mauvais œil le regard qu’on lui accordait Plus intéressant les témoignages sur le volet historique comme celui du rappeur Sen Dog dont les parents sont passés par «  tous les bureaux et réunions d’immigration et la scène est dans le film, je me rappelle le jour où on est allés au bureau pour récupérer nos cartes vertes, ma mère pleurait, parce qu’on était en Amérique. (…) Il faut prendre le film pour ce qu’il est, tous les cubains ne sont pas des criminels. »

La culture américaine a repris des parties du film, des séries TV comme Soprano, les Simpson, South Park.Le rap s’en est beaucoup inspiré, certains chanteurs se représentaient en Tony Montana .

  • Les scènes coupées. Il y en a beaucoup, toutes plus intéressantes les unes que les autres, mais le plus souvent très explicatives, alors que le film sur sa longueur n’a pas besoin qu’on en rajoute .J’ai  l’impression que certaines de ses scènes se retrouvent dans la version TV, mais ma mémoire me fait peut-être défaut
  • Le  monde de Tony Montana. La psychologie du personnage.Le contexte dans lequel il a pu s’épanouir, le monde de la drogue à Miami, sa capitale, la manière de s’imposer, l’excès à tous les niveaux
  • La renaissance . L’original par Howard Hawks traite de la prohibition, d’après le livre de Armitage Trail

Al Pacino, après l’avoir vu, dit tout le bien qu’il pense du rôle titre, joué par Paul Muni «  je ne voulais que l’imiter, une prestation étonnante ». Après quoi, « j’ai appelé le producteur et ils ont commencé à développer l’idée ». Je ne vais pas vous raconter toute la genèse du film sur laquelle se penche De Palma , et le scénariste David Ray, puis Sidney Lumet,Martin Scorsese, De Niro, et enfin Oliver Stone qui dans une mauvaise passe , oublie le fait qu’il n’aime pas les remakes, et qui secrètement espère peut-être pouvoir le réaliser. Car ce que Bregman lui propose, c’est l’écriture du scénario, que Lumet refuse, mais  qui cette fois conviendra tout à fait à De Palma.

  • L’interprétation. Le casting fut  très long à établir, l’équipe recherchant des personnes ayant vécu cette histoire comme Steven Bauer, parti très jeune de Cuba. Pour Michelle Pfeiffer, c’est encore Bregman qui parle : « elle était alors inconnue, son agent m’appelle, et je lui dit qu’elle  n’a qu’a payer son billet d’avion, on la fera lire, si une jeune actrice y tient vraiment, elle peut faire un tel effort  » . Ce qu’elle fit et elle fut remboursée, puis retenue pour le rôle de Elvira…
  • La création . « Une partie de la communauté cubaine était persuadée que le film était financé par Castro, il a fallu qu’on aille voir ailleurs.Il y a eu des menaces.On a laissé Miami, pour Los Angeles, San Francisco, New York »
  • Le jeu vidéo. Un jeu adapté du film, son making of…
  • La version TV. Chez Universal, une équipe est responsable des adaptations éventuelles sur le petit écran. Quand celle-ci jette son dévolu sur «  Scarface », Martin Bregman  se demande comment « ils vont contourner les grossièretés, les 160 putains … ». Mise en images, en parallèle : « la tête dans le cul », devient « la tête dans les toilettes ». »Je te démolis ta jolie tronche » », je te démolis ton joli minois « , et ainsi de suite.Faut-il préciser que la scène de la tronçonneuse a été légèrement édulcorée…
Meilleur dvd Septembre 2011 ( 2 ème ) Voir et revoir ce petit bijou de fantaisie mafieuse, c’est reprendre une bonne lampée de cinéma populaire, et renouer avec l’histoire des Etats-Unis. De Palma, suivant les préceptes de l’original de Howard Hawks, a beau avoir du talent, et Al Pacino l’étoffe d’un héros, «  Scarface » repose à l'origine sur du solide. Les premières images documentaires en attestent. En 1980, Jimmy Carter offre l’asile politique aux  opposants au communisme expulsés de Cuba par Fidel Castro. « El Comandante » se débarrasse aussi des prisonniers de droit commun, dont nos deux héros qui débarquent…

Review Overview

Le film
Les bonus

Voir et revoir, personnellement, je ne m'en lasse pas . Surtout que depuis ,plus d'une création artistique s'est inspirée du phénomène, pour y reprendre une scène, une réplique, la posture d'un personnage . Contrairement à l'original qui parlait de prohibition, ici il est à la fois question des relations entre Cuba et Jimmy Carter, au cœur du marché de la cocaïne, dont Miami s'était fait la capitale. Un grand film , lié à une grande et triste page d'Histoire, à voir et à revoir

Avis Bonus : Ce sont surtout des interviews, des témoignages et les sollicitations quasiment à chaque chapitre du producteur Martin Bregman démontre l’importance que représente un tel personnage dans ses prises de décision, le choix du scénariste, du metteur en scène, des comédiens…

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