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« Les Lundis au soleil » de Fernando León de Aranoa. Critique dvd

Javier Bardem, Luis Tosar

Meilleur dvd Avril 2019 ( 10 ème )

  • Acteurs : Javier Bardem, Serge Riaboukine, Luis Tosar
  • Audio : Espagnol
  • Sous-titres : Français
  • DVD : 17 avril 2019
  • Cinéma : 12 Mars 2003

L’histoire : Chaque lundi, Santa et ses amis prennent le bac. Chaque semaine, ils se préparent à chercher ce travail qui leur échappe depuis que le chantier naval est fermé.
Chacun à sa manière résiste aux angoisses et aux humiliations. Santa est toujours prêt à revendiquer ses droits et à défendre sa fierté mais aussi celle de ses amis. Pour lui, les combats ne cessent jamais et la dignité est la seule chose qu’il ne cédera pas aux patrons ou à cette justice qui le poursuit pour un lampadaire détruit lors des grèves.

Ce film, tourné il y a une quinzaine d’années, résonne encore terriblement aujourd’hui. Dans le souvenir sans cesse répété de ces hommes et ces femmes reclus dans leur foyer et leur désolation, par manque de travail et de considération.

Le propos n’a rien de misérabiliste. Il est patent, assumé par un réalisateur, Fernando León de Aranoa qui a su trouver le bon ton pour nous ramener à des vérités essentielles. En guise de mentor,Santa le rebelle, continue à se battre dans sa tête, quand ses copains reprennent le flambeau tant bien que mal.

Santa est prêt à tout pour séduire une femme, et même à devenir médecin (Laura Dominguez, Javier Bardem )

On les retrouve quotidiennement dans le bar de Rico  (Joaquim Climent ) le fruit de sa prime de licenciement. Les autres vaquent au jour le jour, en quête d’un nouvel emploi qui n’arrête pas de leur glisser entre les doigts. De la désillusion, puis le désespoir avant l’humiliation.

Elle s’épanche dans l’intimité de ces hommes affaiblis qui voient leur épouse s’éloigner peu à peu ou déjà parties, ou comme absentes de ce quotidien trop rabâché. Seul Santa ( Javier Bardem) défi l’évidence et joue les bravaches.

Un brave gars qui ne tient pas en place et surtout pas sa langue . Bravache. Insouciant, rêveur de ces antipodes « qui veulent dire contraire, le contraire de chez nous » explique-t-il à l’emporte pièce comme il raconte souvent n’importe quoi.

La fille du patron (Aida Folch) assiste bien souvent aux retrouvailles des copains ou à leurs soliloques, comme ici avec Reina, qui lui aussi a trouvé un petit boulot dans la surveillance… ( Enrique Villén )

Ce qui fait son charme et les petites arnaques du quotidien. Le foot que l’on regarde sur le toit de la tribune, le baby-sitting par procuration ( c’est génial ) ou bien le chapardage alimentaire, histoire de compenser.

Tout en délicatesse et subtilité, Fernando León de Aranoa filme à côté de ce qu’il nous raconte.

Il dit mais n’insiste pas et ses comédiens lui emboîtent le pas. Javier Bardem, c’est son personnage, mais aussi Serge Riaboukine, l’émigré russe qui aime l’Espagne plus que tout, Luis Tosar, désarmé devant son épouse qu’il ne sait comment retenir ( Nieve de Medina, magnifique) , José Angel Egido, pathétique dans sa course à l’emploi, Celso Bugallo

Nieve De Medina, la femme qui travaille dans une conserverie…

En les observant, sans les traquer, le cinéaste élabore une grammaire des sentiments inédite. Au cœur de cette ville industrielle du nord de l’Espagne où une jeune fille (Aida Folch)  les regarde et s’éveille à son tour à la vie. Ni mièvre, ni angélique, rien que de l’espoir, malgré tout…

Meilleur dvd Avril 2019 ( 10 ème ) Acteurs : Javier Bardem, Serge Riaboukine, Luis Tosar Audio : Espagnol Sous-titres : Français DVD : 17 avril 2019 Cinéma : 12 Mars 2003 L'histoire : Chaque lundi, Santa et ses amis prennent le bac. Chaque semaine, ils se préparent à chercher ce travail qui leur échappe depuis que le chantier naval est fermé. Chacun à sa manière résiste aux angoisses et aux humiliations. Santa est toujours prêt à revendiquer ses droits et à défendre sa fierté mais aussi celle de ses amis. Pour lui, les combats ne cessent jamais et la dignité est la seule chose qu'il ne…
Le film

Ce film, tourné il y a une quinzaine d’années, résonne encore terriblement aujourd’hui. Dans les arcanes du septième art social où des hommes et des femmes demeurent reclus dans leur foyer et leur désolation, par manque de travail et de considération. Le chômage à 40 ou 50 ans, et c’est tout un pan de la vie qui dégringole vers une vieillesse que l’on n’attendait pas de sitôt. Il faut se ressaisir, mais comment se demande cette bande de copains licenciés des chantiers navals. Chacun a bien sa petite idée, mais le monde ne les attend pas forcément. Proches de l’abandon, il n’y a que Santa qui refuse la défaite. Un bravache, un grand cœur à sa façon à qui le cinéaste donne souvent raison, sans renier la part d’humanité du reste de l’équipe.   En les observant sans les traquer, il élabore une grammaire des sentiments inédite Rien n’est appuyé, beaucoup de suggestions, du grand cinéma

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