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« L’Affaire Nevenka » de Icíar Bollaín. Critique cinéma

  • 6 novembre 2024 en salle
  • 1h 57min
  • BiopicDrame
  • Avec Mireia OriolUrko OlazabalRicardo Gómez
  • Studio : Epicentre

L’Histoire : À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismaël Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film : 

D’après des faits réels

Face à l’apparition du mouvement #MeToo, la langue de Molière, ou celle de Cervantes ont le même accent. Ainsi, le premier cas révélé en Espagne à la fin des années 90  : la décomposition d’une jeune femme brillante et conquérante, dans un système phallocentrique, régipar un seul homme.

Le maire de Ponferrada, Ismaël Alvarez, au sommet de sa gloire, pleinement plébiscité par toute une population.

Au conseil municipal, l’opposition peine à s’exprimer, sa majorité est aux ordres. Aussi le jour où il décide de nommer Nevenka à ses côtés, beaucoup s’étonnent, personne ne bronche.

La jeune femme est elle-même surprise de cette promotion qui la rend néanmoins très fière, et assoit une autorité naturelle au service du bien public. Une tâche dont elle s’acquitte avec succès, encouragée par un patron très prévenant .

Monsieur le maire prépare le terrain . Très vite, il lui fait part de ses sentiments et fait preuve d’assauts répétés qu’elle peine à contenir.

Il insiste, la relance, l’empresse. Elle va flancher. Un moment d’égarement tout aussi vite réprimé au grand dam de ce faux partenaire qui la met en doute , la culpabilise, et lui barre la route si bien balisée par ses soins.

La réalisatrice Icíar Bollaín démonte ainsi habilement tout l’appareil destructeur d’un tel phénomène, relayé par l’excellente interprétation très expressive et tendue de Mireia Oriol et Urko Olazabal.

Elle dévoile comment le harcèlement se renforce à travers la culpabilisation de la victime, et la discrédite dans l’implacable mécanique orchestrée par le prédateur.

Dans sa descente aux enfers, la jeune femme peine à trouver des soutiens, ses parents hésitent, et devant les juges, l’emprise sociale du maire demeure intacte.

Tous les conseillers ont remarqué les manœuvres du maire, mais personne n’a rien vu …

Faux témoignages, souvenirs tronqués, et la hargne du procureur à considérer la victime comme la responsable. Je vous laisser deviner la suite, Icíar Bollaín écartant le pathétique d’une situation scandaleuse, au profit d’une sentence arrachée dans la douleur et l’obstination .

Nevenka Fernández est restée digne jusqu’au bout. L’ordre moral qu’elle s’était fixé.  Le film d’ Icíar Bollaín en atteste. Et lui rend justice, une seconde fois .

6 novembre 2024 en salle 1h 57min Biopic, Drame Avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez Studio : Epicentre L'Histoire : À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismaël Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film :  D'après des faits réels Face à l’apparition du mouvement #MeToo, la langue de Molière, ou celle de Cervantes ont le même accent. Ainsi, le premier…
Le Film

Inspiré de faits réels, ce film révèle le premier cas de #MeToo politique en Espagne. A la fin des années 90, une jeune femme brillante se voit propulsée dans la hiérarchie d’un conseil municipal par un maire intéressé semble-t-il à plusieurs titres par sa désormais protégée. Très vite, il lui fait part de ses sentiments et fait preuve d’assauts répétés qu’elle peine à contenir. Il insiste, la relance, l’empresse. Elle va flancher. Un moment d’égarement tout aussi vite réprimé au grand dam de son partenaire qui la met en doute , la culpabilise, et lui barre la route si bien balisée par ses soins. Un enchaînement fatal d’événements de plus en plus insupportables, des persécutions incessantes , elle est tétanisée, totalement sous l’emprise de son prédateur qui bénéficie de son statut de maire, populaire, sympathique et tellement séducteur. La réalisatrice Icíar Bollaín démonte ainsi habilement tout l’appareil destructeur d’un tel phénomène, relayé par l’excellente interprétation très expressive, très tendue de Mireia Oriol et Urko Olazabal. Elle dévoile comment le harcèlement sexuel se renforce à travers la culpabilisation de la victime, et la discrédite dans l’implacable mécanique orchestrée par le prédateur. Nevenka Fernández est restée digne jusqu’au bout. C’était là l’ordre moral qu’elle s’était fixé.  Le film d’ Icíar Bollaín en atteste. Et lui rend justice, une seconde fois .

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