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« La Raison du plus faible » de et avec Lucas Belvaux. Critique cinéma

Synopsis: L'histoire se passe à Liège, Belgique, aujourd'hui. C'est l'histoire de quatre hommes, d'une femme et d'un enfant que le destin va réunir. Dans un café, l’été, des hommes se retrouvent pour jouer aux cartes. L'argent manque. Des gens n'en peuvent plus, usés, brisés, vidés par leur travail. Ils prennent des armes pour aller chercher l'argent là où il est, dans la poche d'autres car ils pensent qu'ils en ont le droit ! Une histoire sans bons et sans méchants. Une histoire de forts et de faibles. Où chacun a ses raisons, où chacun choisit son camp.

La fiche du film

Le film : "La Raison du Plus Faible"
De : Lucas Belvaux
Avec : Christian Crahay, Raymonde Dullers
Sortie le : 19/07/2006
Distribution : Diaphana Films
Durée : 116 Minutes
Genre : Thriller, Drame
Type : Long-métrage
Le film

C’est la détresse qui contamine. Le bonheur qui s’efface peu à peu de ces visages tranquilles marqués par le paysage noir et les bouffées de chaleur des usines qui crachent de la fumée blanche.

Dans un film en noir et blanc la couleur enjolive …

Des copains de bistrot, la belote où Patrick ( Eric Caravaca ) ne reste jamais très longtemps. Sa petite famille l’attend et l’argent ne permet pas toujours de remettre la tournée.

Au chômage, il tente les petits boulots, l’entretien du jardin et de la mobylette . Carole ( Natacha Régnier) évite ainsi le bus pour se rendre à l’usine. Une heure de gagnée, une heure à conserver pour plus tard quand tout ira mieux.

Robert qui accompagne Jean-Pierre dans son fauteuil roulant (Patrick Descamps) se dit la même chose.

Marc, l’étranger accoudé au comptoir ne dit rien. Un taiseux qui peu à peu révèle lui aussi ses espoirs envolés et son avenir sans horizon.

Ils sont à nouveau quatre autour de la table, la partie peut reprendre. Parler de tout et de rien, échafauder les plans les plus fous. Pour gagner de l’argent par exemple, au loto pourquoi pas et acheter alors une nouvelle mobylette à Carole.

Patrick n’en saura rien, ils vont lui faire la surprise.

L’idée chemine et Lucas Belvaux la prend au passage. Cette façon de filmer à l’écoute, au regard, toute l’attention portée sur ces gens presque ordinaires, qu’il nous rend très vite attachant.

Malgré ce projet fou de braquer pour se venger. Le loto, la société, le mal de vivre …

Belvaux filme à l’instinct ces instants dramatiques, préférant à l’action – qu’il ne tait pas – les hommes et leur tension. Patrick et son beau-père, Patrick et Carole, Marc et ses fantômes, les malfaiteurs, les mal fêtés  .

Des amateurs du braquage, des pros de la dèche, contraints au silence ou à la révolte. L’alternative selon Belvaux du film policier qui reprend ses fondamentaux et les fond dans un film transgenre où l’on rit et l’on meurt presque de la même façon.

Claude Semal, Eric Caravaca, Patrick Descamps, Théo Hebrans ( avec le chapeau ) ne sera jamais mis dans le coup . Un joueur de cartes, c’est tout !

Le final à cet égard est d’un grand classique,  tout en suspense et émotions nouvelles, quand ceux qui meurent laissent sur le carreau des gens qu’ils aiment plus que tout.

On vient de passer deux heures avec eux et personnellement je ne m’en lasse pas . Natacha Régnier, Eric Caravaca, Patrick Descamps, Claude Semal, le chanteur ( ah «  Les chaussettes célibataires » ) et dans un petit rôle Gilbert Melki joliment révélé par ce même Belvaux il y a quelques années dans sa trilogie romanesque.

Devant et derrière la caméra il les a réunis pour la consécration d’un cinéma hexagonale fort et intense, un film policier de haute tenue, hors des sentiers battus dont la simplicité scénique n’a d’égal que la puissance émotionnelle du récit. Un grand film quoi !

C’est la détresse qui contamine. Le bonheur qui s’efface peu à peu de ces visages tranquilles marqués par le paysage noir et les bouffées de chaleur des usines qui crachent de la fumée blanche. Dans un film en noir et blanc la couleur enjolive … Des copains de bistrot, la belote où Patrick ( Eric Caravaca ) ne reste jamais très longtemps. Sa petite famille l’attend et l’argent ne permet pas toujours de remettre la tournée. Au chômage, il tente les petits boulots, l’entretien du jardin et de la mobylette . Carole ( Natacha Régnier) évite ainsi le bus pour…
Le film

Trois ans après sa trilogie romanesque ( « Un couple épatant », « Cavale », « Après la vie » ) Lucas Belvaux enfonce le clou d’un cinéma hexagonal original en tendant cette fois les ressorts d’un film policier dans un environnement social fortement marqué. Une bande de copains décide de braquer un ferrailleur pour offrir un scooter à la femme de l’un d’entre eux. Un argumentaire fallacieux que Lucas Belvaux élève au rang d’une plaidoirie sociale et cinématographique qui fait du film policier, un tout autre genre. La consécration d’un cinéma hexagonale fort et intense, hors des sentiers battus dont la simplicité scénique n’a d’égal que la puissance émotionnelle du récit. Un grand film en compagnie d’une kyrielle d’excellents acteurs .

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