Accueil » A la une » « La Comtesse aux pieds nus » de Joseph. L.Mankiewicz . Critique Blu-ray.

« La Comtesse aux pieds nus » de Joseph. L.Mankiewicz . Critique Blu-ray.

Hollywood est sans pitié et Mankiewicz le lui rappelle. Grandiose.

La fiche du film

Le film : "La Comtesse aux pieds nus"
De : Joseph L. Mankiewicz
Avec : Ava Gardner, Humphrey Bogart
Sortie le : 15/06/1955
Distribution :
Durée : 128 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le Film
Les bonus
  • Durée ‏ : ‎ 130 minutes
  • Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films

Master Haute Définition

On évoque Cendrillon , son conte ou sa légende .L’héroïne se reporte souvent à son existence pauvrette qui voit la belle devenir princesse. Maria est le portrait fidèle de cette jeune femme qu’Hollywood arrache à son cabaret espagnol pour la consacrer star en moins de trois longs-métrages.

Perrault et les frères Grimm réunis dans la Mecque du septième art, Mankiewicz justifie son propos par l’appropriation du lieu hollywoodien qu’il étripe tout au long du parcours de la chanteuse devenue vedette américaine.

Le cinéma est un monde sans pitié rappelle le réalisateur à son réalisateur de fiction Harry Dawes .Sous le coup de plusieurs échecs, et d’un passé peu glorieux, il se plie aux exigences de Kirk Edwards, un producteur sans envergure mais riche de l’héritage du papa.

Chanteuse dans un cabaret espagnol , Maria est contactée par un gros ponte hollywoodien, et son affidé de réalisateur …

Les banderilles plantées, les deux hommes ne cessent de s’affronter pour un pouvoir sur lequel Maria tangue dangereusement. Avant même d’être embauchée, Harry la met en garde contre la machine qu’elle s’apprête à enfourcher.

Après bien des déboires Harry est un homme prévenant..« Il est faux que j’ignore où s’arrête le scénario et où commence la réalité ».

Tout le film se nourrit ainsi de la vie réelle reportée sur une fiction scénaristique où les personnages ne suivent plus vraiment le metteur en scène. Troublante , fascinante illusion …

Jusqu’à l’ultime recours.

Face au producteur (Warren Stevens)et à son docile bras droit (Edmond O’Brien) Harry se charge de remettre les pendules à l’heure, retrouvant autorité et dignité .

Le comte (Rossano Brazzi) voit en Maria la dernière comtesse et lui fait jouer un rôle que cette fois elle ignore. Après bien des déceptions et des regrets l’héroïne est enfin heureuse, amoureuse, oubliant tous ces personnages qui lui barraient le chemin quand ils lui ouvraient les bras.

Ava Gardner plus rayonnante que jamais, habitée par la grâce et l’intelligence, introduit des notions élémentaires de savoir-vivre . Mankiewicz n’en demandait peut-être pas tant, mais sous le regard souvent médusé d’Humphrey Bogart, Ava/Maria trouve chez Lewis Caroll, cette fois, le droit de vivre sa vie. De l’autre côté du miroir.  Là  « … où s’arrête le scénario et où commence la réalité ».

 LES SUPPLÉMENTS

  •  « Conte défait » par Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde,   (29 mn)- Il indique que si l’on ne voit pas ce film comme l’autoportrait de Mankiewicz, on passe à côté et on ne peut pas l’apprécier à sa juste valeur.

Ce qui l’entraine à disséquer la fin du film quand Cendrillon trouve enfin son prince charmant , un homme qu’elle va vraiment aimer …

Les hommes veulent la voir, alors elle se montre, mais leur interdit d’approcher

« Cendrillon est quelqu’un qui a accès à un monde où elle ne devrait pas aller. Dans les contes de fées, cela devient possible ; dans la réalité, il n’y a pas de prolétaires qui deviennent jet-setteurs et a fortiori aristocrates, comtesses. »

La tragédie sous-jacente, le désenchantement, …  Samuel Blumenfeld passe en revue les éléments d’une dramaturgie qui prépare dit-il l’avènement d’un sous-genre salué par Vincente Minnelli « Quinze jours ailleurs » .

  •  Ciné-Regards : Joseph Mankiewicz (53 mn) Exclusivité  disque Blu-ray  – Réalisation : Jean Douchet – © 1981 INA –«  Le film parfait selon moi, est le film qui ne semble pas mis en scène du tout, le public aurait alors l’expérience de passer à travers quelque chose, drôle, tragique, qu’importe, mais pas d’avoir été manipulé ».

La direction d’acteurs . « Certaines stars combinaient l’allure de la personnalité et du talent » . Il cite alors l’anecdote répandue semble-t-il à l’époque à Hollywood. : Esther Williams est-elle une star ? Quand elle est mouillée, oui ! «  De Gary Cooper on disait aussi, grand chapeau, grande star, petit chapeau, petite star ».

De la petite à la grande histoire du cinéma, Joseph L. Mankiewicz évoque ainsi son rapport à l’industrie cinématographique. Il revient notamment sur ses difficultés à faire face à la montée du maccarthysme à Hollywood, lorsqu’il était président de la Directors Guild.

L’image n’est pas forcément très bonne, mais le propos est précieux.

  • « Mankiewicz contre Cendrillon » réalisé en association avec Revus & Corrigés« La Comtesse aux pieds nus n’est ni le plus connu, ni le plus aimé des films de Joseph L. Mankiewicz. Pourtant, c’était l’un de ses films préférés : celui de son émancipation. » – Marc Moquin, rédacteur en chef de Revus & Corrigés

Ce livre explore les différents aspects du film La Comtesse aux pieds nus, de sa genèse à sa place au sein de l’œuvre du cinéaste, de l’analyse du personnage interprété par Ava Gardner à sa réception en France dans les Cahiers du cinéma (sous la plume de François Truffaut et Claude Chabrol).

  • Un visuel exclusif- Anne Benjamin est une illustratrice, designer et graveuse américaine originaire de Chicago. Sa production s’inspire des mouvements art déco, art nouveau et pop art, des illustrations classiques de livres pour enfants et des animations vintage.

 

 

 

Un

Durée ‏ : ‎ 130 minutes Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films Sortie ‏ : ‎ 22 novembre 2022 Acteurs ‏ : ‎ Humphrey Bogart, Ava Gardner, Edmond O'Brien, Marius Goring, Valentina Cortese Version originale sous-titrée français + Version française Master Haute Définition On évoque Cendrillon , son conte ou sa légende .L’héroïne se reporte souvent à son existence pauvrette qui voit la belle devenir princesse. Maria est le portrait fidèle de cette jeune femme qu’Hollywood arrache à son cabaret espagnol pour la consacrer star en moins de trois longs-métrages. Perrault et les frères Grimm réunis dans la Mecque du septième art,…
Le Film
Les bonus

C’est un film riche et profondément humain que Mankiewicz écrit et réalise avec une constante détermination à prendre à témoin son propre monde pour lui dire comment il va… Un conte , Cendrillon, le prince charmant et très vite derrière l’histoire que l’on raconte aux enfants, la vie en illustrations réelles, à travers le filtre déformant d’un scénario malin. Nous voici au cœur du cinéma hollywoodien quand une petite chanteuse espagnole est appelée à devenir une star américaine. Elle en rêvait, mais comprend très vite que ce monde là n’est pas le sien. Mankiewicz en rapporte les éléments constitutifs d’une mise en scène souvent grandiloquente, mais toujours appropriée à la charge émotionnelle conduite par l’héroïne. Ava Gardner en personne plus rayonnante que jamais,  habitée par la grâce et l’intelligence. Humphrey Bogart me parait tout à côté un rien palot, mais c’est le jeu qui veut ça . Hollywood est vraiment sans pitié.

AVIS BONUS Trois angles différents dont un long entretien avec le réalisateur, pour en apprécier l'œuvre et le parcours

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Alberto Express » d’Arthur Joffé. Critique Blu-ray

Pour relancer à sa façon la comédie italienne, Arthur Joffé fait circuler un train entre Paris et Rome. Il ne déraille jamais

Laisser un commentaire