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« La Chute de l’Empire Romain » d’Anthony Mann. Critique Blu-ray

Synopsis: Deux frères ennemis se disputent le pouvoir : le tyran instable Commode et le général Livius, digne disciple de Marc-Aurèle, le père de Commode, désireux de faire de Rome un empire résistant à la misère et aux invasions barbares. Le règne de Commode précipite Rome dans la décadence

La fiche du film

Le film : "La Chute de l'empire romain"
De : Anthony Mann
Avec : Stephen Boyd, Alec Guinness
Sortie le : 30/04/1964
Distribution : Rimini Editions
Durée : 187 Minutes
Genre : Historique, Péplum
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • Musique d’ouverture pré-générique, entracte et musique d’après générique de fin.

La leçon d’Histoire des années soixante n’a pas faibli sous le coup d’un quelconque révisionnisme cinématographique. Son ampleur, toujours aussi impressionnante, ne laisse rien au hasard des avanies de l’époque, quand Rome dominait le monde et en demandait encore plus.

Pourtant à la fin de sa vie, la sagesse de Marc-Aurèle, empereur suprême reconnu comme César, le conduit à prôner l’abandon des frontières et la fin des guerres entreprises aux quatre coins de la planète. Livius, (Stephen Boyd)  qu’il a désigné secrètement comme son successeur, comprend le message.

Mais le fils de César, Commode, ne l’entend pas de la même oreille. Il précipite les affaires, dont la mort de son père, pour devenir en l’absence d’écritures officielles, le nouveau César.

C’est après « l’entracte » ( le film dure plus de trois heures ) que l’empereur quasiment auto-désigné par le droit du sang, donne toute l’étendue du désastre qui attend le peuple romain.

Anthony Mann jusqu’alors épique et flamboyant dans la retransmission de faits véridiques s’applique maintenant à en préciser les tenants et les aboutissants à travers le portrait d’un dictateur de l’ombre, renégat familial … Commode prend appui sur l’alliance scellée par son père avec le roi d’Arménie pour mener par le bout du nez Lucilla, sa sœurette toujours amoureuse de Livius. Sophia Loren , belle et tais-toi !

Le couple interdit au service de ses ambitions que le réalisateur met en relief de plus en plus distinctement sur le chemin de la folie. Dérangé depuis sa jeunesse, Commode exprime dans la démesure de son pouvoir tout le mal qui le ronge secrètement depuis toujours.

Christopher Plummer assume le rôle à la hauteur de l’événement historique ( la fierté du port, l’aveuglement narquois … ) autour d’une pléiade d’acteurs dont les noms fleurissent toujours dans nos gazettes spécialisées.

Une seule femme , mais Sophia Loren, dont la beauté modèlera au prénom de Lucilla, les frontières de l’Empire Romain. Son jeu plutôt atone peur surprendre.

Alec Guinness, ou Marc-Aurèle revenu de tous ses combats et sagement interprété par un comédien qui pour les plus jeunes demeure le vieil Obi-Wan Kenobi de « Star Wars ».

James Mason (Timonides) ancien esclave et bras droit de Marc-Aurèle . Il tentera à son tour de prêcher la bonne parole pour un monde meilleur, en revenant lui-même au milieu du peuple.

John Ireland joue Ballomar le chef des Barbares , terrible ennemi des romains. Et pourtant par son entremise, Marc-Aurèle espère bien pacifier tout l’Empire Romain.

Omar Sharif, le roi d’Arménie marié à Lucilla, rend plus sûr la dernière frontière fragile de son « royaume ». Mais Lucilla, n’en fera qu’à sa tête…

Anthony Quayle : Verulus, l’ami de Commode, fils de César

LES SUPPLEMENTS 

  • L’anti-héros selon Anthony Mann (12 mn )- Jacques Demange, critique à Positif relate très bien l’histoire de ce film avec un commentaire off sur des photos ou images du film. C’est prenant…

Etonnant dit-il  » qu’il se mette au péplum, lui le représentant du western vertical » ( le classique jouant sur l’horizontal ) « . L’’anti-héros est le personnage type du cinéma d’Anthony Mann« . Jacques Demange rapproche ce film de celui du Cid. « Dans l’un comme dans l’autre, Anthony Mann développe un discours sur la morale et la puissance ».

Comment l’évolution du décor structure la narration du film , les interprétations de bravoure , les grandes séquences ( dont le monologue de Marc-Aurèle… )

La course de chars … On veut faire mieux que celle de  » Ben-Hur »
  •  Un empire nommé Bronston ( 20 mn ) – Par Samuel Blumenfeld ( Le Monde) « Ce qui est surprenant chez lui ce sont ses choix de production, qui reflètent son itinéraire personnel ».

Samuel Bronston est le neveu de Trotski. D’origine roumaine, il vit un moment en France (passage mystérieux)  puis aux Etats-Unis en 1940. Il produit de bons film « mais c’est un très mauvais gestionnaire, il ne maîtrise les budgets, ne capitalise pas ses succès, il retourne en Europe ».

Le journaliste explique aussi très bien pourquoi et comment la rencontre avec Dupond de Nemours (III) va être capitale pour sa carrière . C’est très intéressant à suivre

Anthony Mann et Stephen Boyd choisi faute de mieux ?

Le film sera un lourd échec à sa sortie , fatal pour Bronston , en faillite. Une explication ? « La forme est devenue obsolète en 1964, passée de mode. (…) Ca manque aussi de star masculine  dans le genre Charlton Heston. Et enfin le film est vraiment bancal ». 

  •  L’analyse de Jean Douchet ( 30 mn )-Sur les images du film, le critique commente le film avec beaucoup d’de passion et … d’information !
  • Requiem ( 45 mn ) – Par Claude Aziza. Maître de conférences de langues et littératures latines à la Sorbonne nouvelle

Là encore une analyse précise du film à travers le rappel historique des faits . L’universitaire dit comment le film est fidèle à l’Histoire en se posant la question : n’est-ce pas le dernier grand film sur l’antiquité en générale ? « Après 64 le genre est arrivé à un tel point que l’on ne pouvait plus que le parodier , c’est donc aussi en quelque sorte la chute de l’empire hollywoodien »…

Musique d'ouverture pré-générique, entracte et musique d'après générique de fin. La leçon d’Histoire des années soixante n’a pas faibli sous le coup d’un quelconque révisionnisme cinématographique. Son ampleur, toujours aussi impressionnante, ne laisse rien au hasard des avanies de l’époque, quand Rome dominait le monde et en demandait encore plus. Pourtant à la fin de sa vie, la sagesse de Marc-Aurèle, empereur suprême reconnu comme César, le conduit à prôner l’abandon des frontières et la fin des guerres entreprises aux quatre coins de la planète. Livius, (Stephen Boyd)  qu’il a désigné secrètement comme son successeur, comprend le message. https://www.youtube.com/watch?v=2Ay8w4AWCK4 Mais…
Le film
Les bonus

Ce super péplum des années soixante demeure toujours aussi grandiose , relevant de faits historiques peu contestables semble-t-il quant à la déchéance d’un empereur gagné par la folie et qui entraînera tout son peuple dans le chaos. Pourtant à l’origine son père Marc-Aurèle finissait son règne dans la prospérité et des projets pacifiques sur l’ensemble de l’Empire. Son fils Commode va s’employer à tout défaire et devenir un despote universel. Une réalisation épique, des décors mémorables , des scènes d’anthologie dont celle du duel de chars ( quatre ans après Ben-Hur ) au bord d’un précipice vertigineux et le duel final entre les « frères ennemis » . Le lieu est clos par les boucliers des légionnaires. Ca n’a l’air de rien, c’est impressionnant. Reste la distribution toujours aussi mémorable de nos jours : Omar Sharif, Stephen Boyd, Sophia Loren, Alec Guinness, James Mason, Christopher Plummer, John Ireland... Que du beau linge !

AVIS BONUS Il y a de quoi prolonger la leçon d'histoire avec des commentaires et des éclaircissements à la fois sur la période historique et sur le film. Passionnant !

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