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« Garçon » de Claude Sautet . Critique Blu-ray

Synopsis: Alex, garçon de café dans une grande brasserie parisienne, rêve d’une autre vie. Il multiplie les histoires d'amour sans lendemain, jusqu'au jour où sa route croise celle de Claire, qu’il a connu 15 ans auparavant. Une toute nouvelle perspective d'avenir se dessine alors, motivant Alex à aller de l’avant et à réaliser son rêve le plus cher : construire un parc d’attractions au bord de la mer. Mais parviendra-t-il à faire partager sa passion à la jeune femme ?

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Garçon ! [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Claude Sautet
Avec : Yves Montand, Nicole Garcia, Jacques Villeret, Rosy Varte, Marie Dubois
Sortie le : 01 juillet 2015
Distribution : Pathé
Durée : 93 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Dans la filmographie de Claude Sautet, cette oeuvre n’est pas majeure. J’ai bien aimé son prélude avec Bernard Fresson, en chef cuistot, plus virevoltant que nature. Au four et au moulin, pétillant, dynamique et tyrannique, devant une foule de serveurs qui tentent de contenir son énergie. Une grande gueule qui en rajoute un brin, mais le fait très bien.

Plus modeste, discrétion habillée, Jacques Villeret est l’un de ces loufiats porteurs de plateau, qui roule des yeux et tend le dos à la moindre jérémiade. Il est vrai que le va et vient entre salle et cuisine peut donner le tournis au dernier des péquins.

Alex en fait partie, mais ne fait que passer. Telle la vedette un soir de première, il se fait attendre et cabriole le plateau à la main vers d’autres horizons. Mais à peine Montand va-t-il montrer le museau, qu’il ne quittera plus la scène, préoccupation majeure d’un scénario qui sans lui s’effiloche. Dabadie que l’on porte aux nues ?

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Passons sur la psychologie de surface, et l’indifférence faite aux comédiennes reléguées en potiche de luxe. Dominique Laffin, inexistante, reprend son rôle de «  La femme qui pleure », tandis que Marie Dubois coincée entre deux répliques tentent de faire la belle. Dans un rôle plus conséquent Nicole Garcia sauve la mise, mais j’ai comme l’impression qu’on ne lui a guère accordé de liberté. Elle joue très bien son personnage, ambiguë et sympathique. Mais il  possédait semble-t-il une garde-robe plus riche, plus colorée.

Yves Montand, rôle-titre oblige crève l’écran, sans que son personnage n’évolue de la salle de restaurant au parc d’attractions qui voit le jour. On le suit dans ses démêlés professionnels, ses affres financiers et ses déboires conjugaux, adoptant un ton identique, presque neutre.

Au fil d’aventures gentillettes comme cette colocation entre les deux copains serveurs ou ce repas bien arrosé pour un tiercé dans l’ordre. Mais franchement, ça ne va pas plus loin que ça. Pas vraiment inspiré dans sa mise en scène, Claude Sautet fait parler l’expérience, et peine à renouveler son savoir-faire. Sautet à bout de souffle!

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées (10 mn). Il s’agit le plus souvent de scènes retenues dans le montage final, mais réduites. Et effectivement, il fallait les réduire.
  • La fin d’un cycle. Claude Sautet, Jean-Loup Dabadie, Yves Montand, Philippe Sarde, NT Binh (journaliste et historien du cinéma) évoquent le film et ce qu’il représente dans l’histoire du cinéma. Beaucoup s’attarde sur l’attitude d’Yves Montand face au scénario. «  Il a commencé à s’angoisser car disait-il, il ne voulait pas jouer les porteurs de plateau. A ses yeux ce n’était pas assez valorisant ».On évoque alors le terme de loufiat  et Montand lui-même en explique l’origine.

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«  Il était au sommet de sa carrière » rappelle NT Binh «  et ne voulait pas du rôle à un tel point qu’il a proposé lui-même d’autres noms d’acteurs ». Ils ne sont pas nommés dans cette interview. Il a alors fallu adapter le scénario pour Montand , de la façon dont il entendait jouer le personnage. On lui invente un passé prestigieux et de nombreuses conquêtes féminines…

NT Binh dit aussi que c’est «  le film où Sautet a le mieux exploité les talents chorégraphiques de Montand ».Démonstration à l’appui avec de nombreuses scènes de tournage, avec Sautet à la direction d’acteurs. C’est fabuleux. Alors que l’ambiance a l’air plutôt sympa, détendue, j’ai l’impression que le réalisateur ne rigole pas souvent. On le voit aussi répéter lui-même une scène (franchir la double-porte des cuisines) avec un sérieux qui a l’air d’amuser Yves Montand.

Dans la filmographie de Claude Sautet, cette oeuvre n'est pas majeure. J’ai bien aimé son prélude avec Bernard Fresson, en chef cuistot, plus virevoltant que nature. Au four et au moulin, pétillant, dynamique et tyrannique, devant une foule de serveurs qui tentent de contenir son énergie. Une grande gueule qui en rajoute un brin, mais le fait très bien. Plus modeste, discrétion habillée, Jacques Villeret est l’un de ces loufiats porteurs de plateau, qui roule des yeux et tend le dos à la moindre jérémiade. Il est vrai que le va et vient entre salle et cuisine peut donner le tournis…

Review Overview

Le film
Les bonus

Ce n’est pas à mon humble avis le meilleur de Sautet qui laissant Montand gambader à sa guise donne un réel aperçu du métier de serveur : l’ouverture du film est superbe !  Après quoi le scénario fait du sur place et notre comédien vedette n’avance guère dans une personnalité dessinée de façon très basique. Un homme à femmes qui rêve d’un parc d’attractions. Il ne pourra pas avoir les deux et c’est semble-t-il l’originalité de cette histoire pour laquelle les femmes justement demeurent beaucoup trop dans l’ombre.

Avis bonus Un excellent documentaire qui voit surtout Sautet au travail à plusieurs reprises.

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