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« Le Blues entre les dents » de Robert Manthoulis. Critique dvd

Synopsis: De la simple histoire d'amour et de misère d'un jeune couple du ghetto de Harlem aux rencontres avec des chanteurs de blues, mythiques, uniques ou légendaire, retrouvés parfois jusque dans des prisons des Etats-Unis. : B.B. King, Buddy Guy, Brownie McGhee, Sonny Terry, Roosevelt Sykes, Robert Pete Williams, Bukka White, Mance Lipscomb, Walter "Fury" Lewis, Junior Wells

La fiche du film

Le film : "Le Blues entre les dents"
De : Robert Manthoulis
Avec : B.B. King, Buddy Guy
Sortie le : 04/05/2005
Distribution :
Durée : 90 Minutes
Genre : Documentaire
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus

Nouvelle version restaurée par Neyrac films avec le soutien du CNC

Version originale -Sous-titres : français

DVD : 26 septembre 2022

« Le vrai blues authentique, c’est quand ta chérie te quitte et c’est fini »

La définition du blues, ici chacun a la sienne, mais il est vrai que la «  baby » est souvent appelée à la rescousse, entre les peines au travail et la misère qui n’en finit pas. Autour de ses origines, et de sa renaissance supposée – le blues n’est jamais mort– Robert Manthoulis brode un étrange patchwork où les images puisées à la racine du mouvement se mêlent à une fiction romancée, pas très convaincante.

Le réalisateur évite  de parler de documentaire, il lui préfère la notion de document ( ? )  et s’ingénue sur sa mise en scène à caricaturer un courant musical qui s’exprime par ailleurs de lui-même.

Ce sont les instants les plus vrais, les prisonniers frappant le long des chemins et qui à la pause se confient au cinéaste. « On travaillait sur le fleuve et on chantait des chansons du fleuve pour se reposer ».

Un autre : « même si ça n’avait pas de sens on était tous contents de chanter pour se reposer, ces chansons je les ai dans le sang, elles me viennent naturellement. Je ne connais pas la musique mais je joue de l’harmonica et de la guitare ».

Robert Manthoulis a beaucoup circulé aux Etats-Unis pour dénicher la légende du blues nichée dans des instruments de fortune. Et des interprètes hors pair. « Je fais ce que je peux pour ma femme mais si elle me casse les pieds, je vais chercher le blues, je ne me dispute pas, je prends ma guitare et les chansons viennent à moi ».

Des commentaires toujours accompagnés de refrains ad-hoc ( sous-titrage français) . Ils racontent en musique ce que leurs auteurs marmonnent en mâchouillant de vieux mégots.

L’histoire de Freddy, petit voyou du ghetto de Harlem, qui se fait abandonner par sa petite amie, et qui pleure chez sa mamma pour quelques sous, est plutôt mal jouée. Elle n’enrichit pas  le propos documenté et vivant qui de Harlem à la Nouvelle Orléans, structure le récit .

Walter « Fury » Lewis ( vidéo -« When I Lay My Burden Down ») , Bukka White, B.B. King, Buddy Guy, Brownie McGhee, pour ne citer qu’eux, font le ménage dans les idées reçues. Roosevelt Sykes à Bourbon Street nous raconte l’histoire du quartier (photo). On l’écouterait dire, chanter et pianoter toutes les nuits.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Robert Manthoulis ( 30 mn )- Les origines du blues, le gospel , « mais les noirs ne fréquentaient pas les églises, et c’est dans les champs que ça a proliféré ».

L’âme du blues. « A l’époque le public blanc ne comprend pas toujours le sens des chansons, et il faut alors pénétrer dans la vie des gens pour comprendre ce qu’il y a dans les chansons, il faut des images ».

« Le nouvel esclavage des noirs se trouve dans les ghetto, et pas facile d’y pénétrer, des chanteurs oubliés et le blues ne s’écoutait plus , notamment dans les ghettos » raconte Robert Manthoulis pour expliquer la démarche de son projet.

Au final B.B. King , déjà dans les années 70/80

L’ambiance du tournage parfois particulière dans les bordels du quartier français , et les anecdotes sur les prises de contact avec des musiciens méfiants au départ, ( on débarque vers minuit, c’est bizarre ), mais beaucoup plus ouverts à la vue d’une bouteille de whisky. Ca se passait à Memphis, au domicile de de Walter « Furry » Lewis. « Bukka White vivait en face, et à l’écoute de la musique il a rappliqué ». 

  • Livret illustre de 16 pages : textes de Maria Manthoulis et Eric le Roy . « Mon père, citoyen du monde » .Qui était Robert Manthoulis, de l’Amérique à la Grèce , un auteur prolifique, un réalisateur engagé … Un portrait complet et passionnant, brossé par sa fille.

« Filmer, c’est découvrir le monde ». Une interview de Robert Manthoulis, sur son œuvre et plus particulièrement « Le Blues entre les dents ». Tout aussi passionnant à lire.

Nouvelle version restaurée par Neyrac films avec le soutien du CNC Version originale -Sous-titres : français DVD : 26 septembre 2022 « Le vrai blues authentique, c’est quand ta chérie te quitte et c’est fini » La définition du blues, ici chacun a la sienne, mais il est vrai que la «  baby » est souvent appelée à la rescousse, entre les peines au travail et la misère qui n’en finit pas. Autour de ses origines, et de sa renaissance supposée – le blues n’est jamais mort- Robert Manthoulis brode un étrange patchwork où les images puisées à la racine du mouvement se…
Le Film
Le bonus

On revoit B. B. King, Sonny Terry,  Buddy Guy dans leur jus ( les années soixante-dix), mais ce n’est qu’un détail d’une histoire que Robert Manthouis imagine à travers celle du blues illustré. Le cinéaste a en effet choisi de filmer l’essence du blues en collectant à la source les refrains et les témoignages de ses auteurs, avec en parallèle un scénario qui reprend l’aventure d’un p’tit voyou dont le quotidien fait  écho aux trois accords de la guitare. Ca ne me parait pas trop fonctionner , et brouille le son que le réalisateur a par ailleurs parfois bien du mal à identifier. Mais dès qu’il revient à l’essentiel , on retrouve notre chemin.

AVIS BONUS Entretien avec Robert Manthoulis Un livret : Le portrait du réalisateur, complet et passionnant, brossé par sa fille. Une interview pour suivre.

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