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« La terre éphémère » de George Ovashvili. Critique dvd

Synopsis: Sur le fleuve Inguri, frontière naturelle entre la Géorgie et l'Abkhazie, des bandes de terres fertiles se créent et disparaissent au gré des saisons. Un vieil Abkhaze et sa petite fille cultivent du maïs sur une de ces îles éphémères. Le lien intense qui les lie à la nature est perturbé par les rondes des garde-frontières.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La terre éphémère"
De : George Ovashvili
Avec : Ilyas Salman, Mariam Buturishvili, Irakli Samushia, Tamer Levent
Sortie le : 15 avril 2016
Distribution : Blaq Out
Durée : 100 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

C’est un retour aux sources, aux origines de la vie, la nature en totale indépendance. Difficile à imaginer ce monde virginal dans l’œilleton d’une caméra que peu de gens remarquent. Il y a principalement ce grand-père (İlyas Salman ) : sur son petit bout d’île provisoire, il aménage un potager autour d’un cabanon de fortune.

Cette lente maturation George Ovashvili la suit tout aussi patiemment et accorde à peine un regard aux gardes côtes qui passent à distance. Rien de menaçant pour le vieil homme abkhaze, mais peut-être pour sa petite fille qui le rejoint de temps à autre. Les militaires l’observent avec insistance. Troublée, premiers émois, elle n’en dit rien car ici on parle peu.

Etrange sollicitation muette dans ce paradis de nulle part que le cinéaste peint entre l’extase et la méditation. Cette terre, plus qu’un havre de paix, recueille les survivants d’un monde à renaître, qu’ils réinventent déjà dans l’absolue confiance des lendemains. Ils vivent au rythme de la nature, ramassent le bois que le courant ramène, et font sécher le poisson de la rivière.

Entre Géorgie et Abkhaze l’endroit est dangereux remarque l’un des gardes côte à la recherche « d’un chien blessé. Il n’ira pas loin » murmure-t-il soupçonneux face au vieil homme qui fait le mort. La vie peut reprendre son cours. Le maïs pousse raisonnablement même si quelques pieds semblent avoir été foulés.

Le mystère ne va jamais très loin dans ce paysage qui n’a rien de grandiose, mais qui demeure toujours joli, à toutes les saisons.

Un homme a demandé refuge, pour un moment ...
Un homme a demandé refuge, pour un moment …

Pourtant au plus mauvais de l’année, la pluie et le vent n’arrêtent pas de balayer cette frontière d’eau et de sangs. Il aurait fallu rentrer la récolte bien avant et se préparer à partir. Le vieil homme se hâte, la jeune femme désormais, lui vient en aide.

Mariam Buturishvili tient là son premier rôle. Elle en mérite beaucoup d’autres.

la terre éphémère

  • Rencontre avec le réalisateur (16 mn)

«  J’ai voulu poser quelques questions sur l’être humain et ses conditions d’existence, à travers ce conflit particulier entre géorgiens et abkhazes. Pourquoi nous battons nous pour un bout de terre, est ce que cette terre nous revient ?… Dans le scénario il y avait beaucoup plus de dialogues, mais en travaillant sur le script, j’ai senti que certaines phrases n’étaient pas indispensables. Ces personnages n’ont pas besoin d’en dire plus pour se comprendre ».

« Un film c’est une histoire racontée à travers les sentiments, pas seulement des faits, mais des émotions aussi. (…) Une façon poétique de parler de la vie et des hommes en particulier. (… ) Le cinéma n’est pas mon métier, c’est plus une façon de vivre ».

36 ème CINEMED de Montpellier 2014 : Antigone d'or .Prix de la critique, Prix du public, Prix de la meilleure Musique. C’est un retour aux sources, aux origines de la vie, la nature en totale indépendance. Difficile à imaginer ce monde virginal dans l’œilleton d’une caméra que peu de gens remarquent. Il y a principalement ce grand-père (İlyas Salman ) : sur son petit bout d’île provisoire, il aménage un potager autour d’un cabanon de fortune. Cette lente maturation George Ovashvili la suit tout aussi patiemment et accorde à peine un regard aux gardes côtes qui passent à distance. Rien de…
Le film
Le bonus

C’est un film qui joue sans insistance sur de nombreuses métaphores  autour de la création du monde, de la renaissance à la vie. Comme le titre l’indique parfaitement c’est un bout de terre qui va et vient selon les saisons et les dépôts d’une rivière qui sert de frontière entre la Géorgie et l'Abkhazie. Les militaires géorgiens la surveillent étroitement mais le vieil homme les ignore. Il va cultiver son maïs et vivre un moment sur l’île avec de temps à autre sa petite fille qui vient le voir. Il y a très peu de paroles échangées entre eux. Le regard suffit. Etrange sollicitation muette dans ce paradis de nulle part que le cinéaste peint entre l’extase et la méditation. Cette terre, plus qu’un havre de paix, recueille les survivants d’un monde à renaître, qu’ils réinventent déjà dans l’absolue confiance des lendemains. Ils vivent au rythme de la nature, ramassent le bois que le courant ramène, et font sécher le poisson de la rivière. Mariam Buturishvili la jeune femme tient là son premier rôle. Elle est épatante.

Avis bonus Le réalisateur explique sa vision du cinéma et particulièrement celle de ce film. Instructif.

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