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« La Déesse des mouches à feu » de Anaïs Barbeau-Lavalette . Critique cinéma

Synopsis: Le jour de ses 16 ans, Catherine fait face à la séparation de ses parents et entre dans l’adolescence avec perte et fracas. C’est l’année des premières fois et dans l'ambiance grunge des 90's, la jeune fille repousse chaque jour ses propres limites. Rebelle, affranchie, éclatante …

La fiche du film

Le film : "La Déesse des mouches à feu"
De : Anaïs Barbeau-Lavalette
Avec : Kelly Depeault, Eléonore Loiselle
Sortie le : 10/11/2021
Distribution : Les Alchimistes
Durée : 105 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le Film
  • D’après le roman éponyme de Geneviève Petterson (2014) —

Le cinéma québécois porté par sa jeunesse la croque à tous les étages d’une vie à nulle autre pareille. Ce que nous rappelle avec insistance et persuasion Anaïs Barbeau-Lavalette dans la relation de cette adolescente avec son monde à elle. Elle le fabrique un peu au hasard de ses premières rencontres, au cœur d’une famille en peau de chagrin.

Les parents toujours en guerre s’écharpent devant leur fille pétrifiée, impuissante à réagir sereinement. Catherine a 16 ans, loin d’être une enfant, mais pas encore jeune fille. Cet entre deux que l’on appelle peut-être l’adolescence la rapproche de quelques collégiens, des copains peut-être, des amis, on verra.

Quelques coups échangés entre filles, des engueulades et la bande prend forme autour de Marie-Eve (Eléonore Loiselle) à jamais fidèle et Pascal son premier amour qu’elle pique à Mélanie (Marine Johnson) . Ambiance et règlements de comptes, Catherine très déterminée, n’est pas manchote.

Les parents se séparent. Une autre vie auprès de la mère, un brin en dehors de ses pompes, mais très aimante. Pour ses 16 ans, ce sera le livre de Rieck et Herman « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… ».

Son père, au-dessus de la mêlée lui aussi, laisse un gros billet de dollars canadiens.

Duo exemplaire dans l’interprétation, Caroline Neron et Normand d’Amour jettent la passerelle idéale à leur protégée Kelly Depeault révélation absolue de ce film. Elle le porte du regard et des épaules, et sur ces gros plans joliment privilégiés par la réalisatrice.

Une mise en lumière confrontée à l’échappée libre de Catherine pour qui la mescaline n’a plus de secret. Elle sniffe à plaisir, boit plus que de raison au milieu de la bande complice. Sans autre désir que de vivre ailleurs, une fête permanente, que le « holà » des parents désarçonnés n’arrive plus à contrôler.

L’histoire parait déjà contenue dans des expériences similaires, mais la justesse du propos, l’intensité des échanges, leurs inconséquences et leurs drames forgent derrière la caméra d’Anaïs Barbeau-Lavalette, une formulation différente, sans morale ni remontrance éducative.

Une autre porte de sortie peut-être que Kevin (Robin L’houmeau), le plus sage de la bande, semblait offrir à sa compagne (photo). Cette porte qu’il va pourtant violemment refermer, sans prévenir qui que ce soit.

Pour son mal de vivre dissimulé derrière ce visage si paisible et serein, mais tellement impénétrable pense-t-on après coup, quand il est trop tard.

Au final, sur un long plan séquence, la bande s’éloigne dans son souvenir, accompagnée par l’écho de Desireless et d’un voyage interprété en mode nostalgique, presque lancinant. Comme un peu de sérénité retrouvée …

D’après le roman éponyme de Geneviève Petterson (2014) --- Le cinéma québécois porté par sa jeunesse la croque à tous les étages d’une vie à nulle autre pareille. Ce que nous rappelle avec insistance et persuasion Anaïs Barbeau-Lavalette dans la relation de cette adolescente avec son monde à elle. Elle le fabrique un peu au hasard de ses premières rencontres, au cœur d’une famille en peau de chagrin. Les parents toujours en guerre s’écharpent devant leur fille pétrifiée, impuissante à réagir sereinement. Catherine a 16 ans, loin d’être une enfant, mais pas encore jeune fille. Cet entre deux que l’on…
Le Film

De l’enfance à l’adolescence totale, Catherine flirte avec la jeune fille qu’elle se presse d’être dans ce monde où le chaos parental la fait fuir un peu plus chaque jour les réalités. Avec sa bande de copains, elle bivouaque des idées sans trop en consommer de réelles, la dope, l’amour, le fun et la boisson assurant l’intendance de cette fête quasi permanente, que le « holà » des parents désarçonnés n’arrive plus à contrôler. L’histoire parait déjà contenue dans des expériences similaires, mais la justesse du propos, l’intensité des échanges, leurs inconséquences et leurs drames forgent derrière la caméra d’Anaïs Barbeau-Lavalette, une formulation différente, sans morale ni remontrance éducative. Duo exemplaire dans l’interprétation, Caroline Neron et Normand d’Amour, les parents jettent la passerelle idéale à leur protégée Kelly Depeault révélation absolue de ce film. Elle le porte du regard et des épaules, et sur ces gros plans joliment privilégiés par la réalisatrice.

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