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« Gabrielle » de Louise Archambault . Critique dvd

Synopsis: Gabrielle et Martin tombent fous amoureux l'un de l'autre. Mais leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme ils l'entendent car Gabrielle et Martin ne sont pas tout à fait comme les autres. Déterminés, ils devront affronter les préjugés pour espérer vivre une histoire d'amour qui n’a rien d’ordinaire.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Gabrielle"
De : Louise Archambault
Avec : Gabrielle Marion-Rivard, Alexandre Landry, Mélissa Désormeaux-Poulin, Vincent-Guillaume Otis, Benoit Gouin
Sortie le : 18 mars 2014
Distribution : Blaq Out
Durée : 104 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Festival de Locarno 2013. Prix du public

Meilleur dvd Mars 2014 ( 4 ème )

La chorale, une thérapie. La voix à l’unisson, la musique,  l’union, la communion. C’est un lieu désormais assez commun que de rapporter le soin d’une maladie à une activité ordinaire, qu’elle soit culturelle, artisanale, ou manuelle… Mais le fait est là, le processus fonctionne et la dynamique qu’il engendre donne parfois des résultats extraordinaires.

Dans ce sens « Gabrielle » ne va pas aussi loin que des films comme « I feel good » ou «  Benda Bilili » .La personnalité de ses pensionnaires, des handicapés mentaux, le distingue déjà de ces deux productions cinématographiques, qui s’intéressent, l’une au quatrième âge, l’autre à des handicapés physiques vivant dans une rue de Kinshasa.

Mais au bout du compte ,la même énergie engendre une même complicité avec le réalisateur et toute son équipe, puis avec le spectateur. En découvrant la représentation d’une troupe québécoise  «  Les Muses », Louise Archambault s’est prise d’affection et de passion, pour ces jeunes gens  , qu’elle a voulu à son tour mettre en scène,  dans une fiction qui ressemblerait à ce qu’ils vivent au quotidien .

Avec une question essentielle sur l’amour que leur handicap peut freiner. Il n’en est rien nous raconte ce film qui met en chœur un garçon et une fille dont la sœur ne trouve rien à redire à sa liaison. Par contre la maman du garçon a une toute autre version de la manière de conduire l’éducation du jeune homme.

gabrielle

En quête d’autonomie, Gabrielle va alors se battre pour garder à la fois sa liberté et vivre son amour. Le regard de Louise Archambault est à la fois tendre, mais surtout complice d’une existence qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement, sans retenue, comme semble être la vraie Gabrielle dans la vie (excellent bonus). Les rapports familiaux dans le cadre d’une telle dépendance sont tout aussi pertinents, notamment ceux qui unissent les deux sœurs.

L’environnement d’une telle aventure (la chorale répète du Charlebois qui fera le déplacement sur la grande scène d’un festival) n’engage aucun pathos susceptible d’accompagner le handicap des comédiens. Pour la plupart, ils vivent leur propre vie et le font sans trop se préoccuper de la caméra. Un vérisme qui n’a rien de voyeur. Gabrielle (Marion-Rivard) donne la juste réplique à Alexandre Landry, un jeune comédien québécois qui effectue là ses premières armes. Il est bluffant.

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LES SUPPLEMENTS

  • Moi aussi, je m’appelle Gabrielle. (45 mn). Comment les gens handicapés peuvent-ils vivre leur amour ? On découvre le quotidien de Gabrielle, on la voit en famille,  après le film, mais aussi en préparation : lecture de texte, répétitions, (une scène d’amour délicate est remise en forme grâce à un pénis en caoutchouc), le travail avec le coach. Il y a là , une spontanéité de tous les instants.

Le point de vue de la réalisatrice, sa confrontation avec les acteurs, se poursuit avec la première journée de tournage, puis plusieurs scènes en cours, dont certaines délicates pour la jeune apprentie comédienne qui en discute ensuite très librement avec le reste de l’équipe.

Pas de tabou entre eux, ni dans ce making of très ouvert, qui permet à Gabrielle de découvrir le monde du cinéma, alors que son partenaire, un professionnel, lui, en parle avec beaucoup d’admiration : » elle est totalement authentique« .

Festival de Locarno 2013. Prix du public Meilleur dvd Mars 2014 ( 4 ème ) La chorale, une thérapie. La voix à l’unisson, la musique,  l’union, la communion. C’est un lieu désormais assez commun que de rapporter le soin d’une maladie à une activité ordinaire, qu’elle soit culturelle, artisanale, ou manuelle… Mais le fait est là, le processus fonctionne et la dynamique qu’il engendre donne parfois des résultats extraordinaires. Dans ce sens « Gabrielle » ne va pas aussi loin que des films comme « I feel good » ou «  Benda Bilili » .La personnalité de ses pensionnaires, des handicapés mentaux, le distingue déjà…

Review Overview

Le film
Le bonus

Dans l’esprit de « I feel good » (une chorale carte vermeille), Louise Archambault s’appuie sur une base documentaire pour mener vers une fiction attachante, un sujet qui aurait pu tourner vinaigre : le handicap mental est-il compatible avec l’amour ? Je résume, car le récit de la québécoise tient à rappeler plus généralement le quotidien de ces jeunes gens, légèrement handicapés. Ils nous racontent un monde devant lequel on ne fait bien souvent que passer. La plupart des interprètes jouent leur propre rôle, dont la fameuse Gabrielle. Ils excellent et nous rendent visibles et sensibles leur amour de la vie. Une très belle leçon, sans le pathos inhérent à ce genre d’exercice.

Avis bonus Un long et excellent documentaire sur le quotidien de Gabrielle , l'aventure du film et toute l'équipe qui s'en mêle, merveilleux

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