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« Rue Cases-Nègres » d’Euzhan Palcy . Critique dvd

Synopsis: À six mille kilomètres de la métropole qui prépare l’Exposition coloniale de 1931, la Martinique vit à l’heure des vacances d’été. Au milieu de la plantation, la rue Cases-Nègres : deux rangées de cases de bois, où les gamins jouent comme tous les gamins du monde. Et un jour ils grandissent…

La fiche du Disque

Le film : "Rue Cases Nègres"
De : Euzhan Palcy
Avec : Garry Cadenat, Darling Legitimus
Sortie le : 20 octobre 2010
Distribution : Carlotta Films
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

En 1983, « Rue Cases-Nègres » sort en France avec la reconnaissance d’un cinéma antillais qui, à l’image des protagonistes du film, revendique sa propre identité. Derrière la caméra, Euzhan Palcy est le gage de cette volonté : raconter une histoire du pays avec les gens du pays. La démarche est saluée et reconnue par des personnalités comme François Truffaut ou Robert Redford. Le film décroche le prix de la meilleure première œuvre aux Césars en 1984, ainsi qu’à la Mostra de Venise.

Cette page de l’histoire coloniale racontée d’après le roman éponyme de Joseph Zobel se situe une fois l’esclavage aboli. Mais rien n’a vraiment changé. Les patrons ont simplement remplacé les maîtres, et les coupeurs de canne, sont toujours exploités par les békés.

C’est la période des vacances. Les enfants s’amusent.José, onze ans, orphelin élevé avec fermeté et amour par M’an Tine, sa grand-mère, lutte à sa façon contre l’omission et l’injustice d’un système aliénant. Ses souvenirs, teintés de nostalgie, amorcent l’apprentissage d’une vie nouvelle s’appuyant sur la transmission des anciens.

Un schéma bien classique, tout à fait réel (le roman s’inspire d’une histoire vraie) et qui avec le temps semble avoir déteint sur les bons sentiments L’opposition noirs-blancs, oppresseurs-oppressés devient manichéenne et seule la mise en scène d’Euzhan Palcy réussit à maintenir le propos à flot.

Elle est attentive aux protagonistes, très près des personnages, au point de désarmer les plus jeunes dans leurs intentions naïves. Les premières scènes de jeu sont hésitantes, maladroites, à l’image de ces enfants bercés par  l’insouciance . La réalisatrice garde néanmoins le cap sur une direction très esthétique, cadrant parfois la rue, le village ou une simple maison à la manière d’un tableau réaliste.

Je garde un excellent souvenir de son  deuxième long-métrage, « Une Saison Blanche et sèche », adapté d’André Brink.Un plaidoyer contre l’Apartheid en Afrique du Sud où se croisent  Marlon Brando et Donald Sutherland.

SUPPLÉMENTS

  • . L’amour sans « Je t’aime » (30 mn). Euzhan Palcy raconte comment « Rue Cases-Nègres » a été créé, de la difficile genèse du projet au tournage en Martinique. Le roman déjà fut interdit par le pouvoir blanc et on se le repassait sous le manteau. Le titre ne plaisait pas aux décideurs, il n’y avait pas de stars.
Douta Seck , dans le rôle du sage du village

Sa rencontre avec le producteur Claude Nedjar (« Lacombe Lucien », « La Guerre du Feu ») est décisive pour concrétiser son rêve, soutenu par François Truffaut, qui deviendra son parrain, et son conseiller technique « ce qu’il n’avait jamais fait auparavant ».
4.000 gamins ont été auditionnés et c’est sur son insistance que le jeune héros Garry Cadenat a été retenu. Il est effectivement tout à fait dans son rôle.

  • Euzhan Palcy au Trianon (15 mn). Lors d’une rencontre avec des collégiens au cinéma Le Trianon de Noisy-le-Sec/Romainville, elle échange avec les enfants à propos de son film et sa carrière.

 

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En 1983, « Rue Cases-Nègres » sort en France avec la reconnaissance d’un cinéma antillais qui, à l’image des protagonistes du film, revendique sa propre identité. Derrière la caméra, Euzhan Palcy est le gage de cette volonté : raconter une histoire du pays avec les gens du pays. La démarche est saluée et reconnue par des personnalités comme François Truffaut ou Robert Redford. Le film décroche le prix de la meilleure première œuvre aux Césars en 1984, ainsi qu’à la Mostra de Venise. Cette page de l’histoire coloniale racontée d’après le roman éponyme de Joseph Zobel se situe une fois l’esclavage aboli. Mais rien n’a…

Review Overview

Le film
Les bonus

Premier long-métrage de la réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy, Rue Cases-Nègres est l’adaptation passionnée d'un grand roman créole. Avec le temps il me semble que l'un et l'autre s'inscrivent aujourd'hui dans l'Histoire, mais le contenu s'est émoussé, même si les problèmes abordés exigent encore aujourd'hui toute notre attention .

Avis Bonus : La genèse du film, les difficultés à le réaliser, Euzhan Palcy raconte tout çà en deux chapitres, dont celui devant des collégiens .

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