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« C’est ça l’amour » de Claire Burger. Critique cinéma-dvd

De belles révélations Justine Lacroix, Sarah Henochsberg

Synopsis:  Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d'indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme.

La fiche du film

Le film : "C'est ça l'amour"
De : Claire Burger
Avec : Bouli Lanners, Justine Lacroix
Sortie le : 27/03/2019
Distribution : Mars Films
Durée : 98 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • Flèche de Cristal, Prix d’interprétation masculine (Bouli Lanners), Prix du Jury Presse et Prix Femmes de cinéma, Les Arc Film festival 2018

Fonctionnaire dans une sous-préfecture, Mario fait ce qu’il peut pour l’entente cordiale. Quand un service est dérangé, c’est à l’aide d’une plante qu’il tente de calmer tout le monde.

Mario dans toute sa splendeur (Bouli Lanners), un homme paisible, aimant. Une fois chez lui, il affronte tout aussi calmement ses nouveaux problèmes. Sa femme l’a quitté ( un break, dit-elle ) lui laissant leurs deux filles. Frida, ado en révolte et Niki  (Sarah Henochsberg) déjà femme et compréhensive à l’égard du papa, joliment déboussolé.

Quand il découvre par exemple les premiers penchants amoureux de sa petite ( Justine Lacroix) une passerelle habilement jetée entre l’enfance et l’adolescence bringuebalée par ce couple en déshérence .

En opposition franche au père avec qui elle ne veut plus habiter, Frida va le lui faire comprendre de manière radicale, mais idiote et maladroite.

Le pas de trop, le mot qu’il ne fallait pas dire… Mario ne tient plus la situation et c’est vers l’épouse qu’il tente désespérément de se retourner. Avec les mêmes armes de tendresse et de patience pour la rejoindre dans le théâtre où elle travaille.

La grande sœur tente de raisonner sa cadette…

C’est à la fois drôle et pathétique cette manière de renouer avec son amour de toujours, arguant d’un stage pour mieux l’apercevoir. Claire Burger met beaucoup de sensibilité pour introduire ainsi l’intime et la douleur, la création et le désespoir.

La cinéaste sublime son propos par un joli parallèle de scènes chorégraphiées à la TV et reproduites au final sur la scène du théâtre où Mario a peut-être aussi renoué avec lui-même.

La seule présence de Bouli Lanners suffit à insuffler une atmosphère particulière à l’environnement de l’histoire qui le convoque et dont il tire toujours parti. Pour lui, et ses partenaires…

Ici ,plutôt abattu et désemparé, l’homme domine malgré tout la situation par ce simple regard où les mots qu’il ne trouve pas viennent embuer ses yeux et donner de la détresse ordinaire, une juste définition.

Et cette posture on la doit aussi à ses deux filles (Justine Lacroix, Sarah Henochsberg sont nouvelles et parfaites) , dans le désordre sentimental d’une éducation tourmentée, mais si belle à conquérir aux yeux de ce papa qui n’en démord pas. Un film sur la paternité, beau, et plutôt rare.

  • Il n’y a malheureusement pas de bonus …
Flèche de Cristal, Prix d’interprétation masculine (Bouli Lanners), Prix du Jury Presse et Prix Femmes de cinéma, Les Arc Film festival 2018 Fonctionnaire dans une sous-préfecture, Mario fait ce qu’il peut pour l’entente cordiale. Quand un service est dérangé, c’est à l’aide d’une plante qu’il tente de calmer tout le monde. Mario dans toute sa splendeur (Bouli Lanners), un homme paisible, aimant. Une fois chez lui, il affronte tout aussi calmement ses nouveaux problèmes. Sa femme l’a quitté ( un break, dit-elle ) lui laissant leurs deux filles. Frida, ado en révolte et Niki  (Sarah Henochsberg) déjà femme et compréhensive…
Le film

Un papa se retrouve avec ses deux filles quand la maman a décidé de faire un break. Tâche dont il s’acquitte le mieux possible avant de sombrer sous les coups de boutoir de la plus jeune, d’autant plus rebelle à l’âge de l’adolescente qu’elle ne comprend pas ce papa qui ne la comprend pas non plus C’est le fil rouge d’une histoire bien ordinaire que la cinéaste expose de manière peu commune, quand, à la passion et aux sentiments, elle propose une déviante culturelle ( atelier théâtre, danse TV ... ) pour adoucir les tensions. Il n’est pas certain que la plus jeune se contentera d’un entrechat pour comprendre à son tour le tourment des grands, mais la chorégraphie est jolie, et son double reproduit en parallèle par notre couple séparé mérite un grand salto d’honneur . La présence de Bouli Lanners suffit à insuffler une atmosphère particulière à l’environnement de l’ histoire, par ce simple regard où les mots qu’il ne trouve pas viennent embuer ses yeux et donner de la détresse ordinaire, une juste définition. Un film sur la paternité, beau, et plutôt rare. Sensible et mélancolique.

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