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« Volver » de Pedro Almodovar. Critique Bluray

Synopsis:  Madrid et ses quartiers effervescents de la classe ouvrière, où les immigrés des différentes provinces espagnoles partagent leurs rêves, leur vie et leur fortune avec une multitude d'ethnies et de races étrangères. Au sein de cette trame sociale, trois générations de femmes survivent au vent, au feu, et même à la mort, grâce à leur bonté, à leur audace et à une vitalité sans limites.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Cinéma d'Almodovar - Anthologie [17 Blu-ray + 1 DVD]"
De : Pedro Almodóvar
Avec : Carmen Maura, Marisa Paredes, Gonzalo Suárez, Verónica Forqué, Juan Martínez
Sortie le : 25 octobre 2016
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 1900 minutes
Film classé : Suitable for 12 years and over
Nombre de DVD / Blu-Ray : 18
Le film

Ce  dvd fait partie du coffret « Pedro Almodovar. L’anthologie »

Elles n’arrêtent pas de parler. Déblatérer, raconter mille fois la même chose. Elles nous scotchent, on en redemande, les femmes d’Almodovar, mon dieu, tout un poème.

Et là, une sainte trinité  Pénélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, les deux sœurs et la mère disparue accidentellement dans un incendie. On la pleure avec ses filles dans ce cimetière que Paco (Antonio de la Torre)  parcourt avec légèreté, un brin d’humour au coin de l’œil.

Le vent chasse les feuilles et les femmes qui murmurent et cancanent, rapportent des rumeurs. Elles racontent n’importe quoi et surtout l’impensable, comme quoi on l’aurait revue. Comme un secret de famille à peine levé, parce que Raimunda, l’aînée ne comprend rien à ce que lui chuchote Sole, sa cadette. Maman serait donc bien vivante, alors que refroidit le cadavre de son mari au plus profond d’un congélateur.

Du rouge, encore du rouge, le cinéaste en raffole. Sur les murs, et ce corps oublié dont la pauvre Raimunda n’arrive plus à se débarrasser. Entre le drame et l’humour que Pedro Almodovar manie toujours avec la même constance.

Ca vous procure quelques frissons et puis ça vous emporte dans des élans de bonheur, d’émotion, de poésie sans fard qui porte la mystification maternelle à hauteur d’un mérite national.

Telle une énigme policière que la police n’aura jamais à connaître. Pour cela, Abuela, la Mamma aura dû être patiente et tenir un moment sous le lit. Puis dans la voiture, recroquevillée, pour voir et entendre sa fille chantée dans le restaurant qu’elle a ouvert sans l’avis de son propriétaire qui l’avait mis en vente.

Et ça papote, et ça raconte n'importe quoi, quand au détour d'une phrase...
Et ça papote, et ça raconte n’importe quoi, quand au détour d’une phrase…

Une scène aussi émouvante, que charmante, la scène avec la chanson, imparable chez l’ibérique cinéaste, les yeux embués de souvenirs, ça remue, et plus encore quand la télé-réalité, déjà à cette époque causait ses premiers dégâts.

Voyeurisme collectif,  atroce, révélations monstrueuses. Almodovar leur préfère les croyances et la superstition des habitants de ce village où il y a beaucoup de vent, le vent qui rend fou.

Mon dieu, qu'ai-je fait ? Ah moins que ...
Mon dieu, qu’ai-je fait ? Ah moins que …

On se demande alors si la maman est vraiment revenue ou si les filles n’ont pas trop siroté leur désespoir. Cette maman qui pleure est-elle réellement de ce monde ?  Certainement, les fantômes ne pleurent pas, dit-elle encore dans ce sourire timide qui demande pardon. Et Pénélope Cruz, un cœur grand comme ça, pardonnera !

Ce  dvd fait partie du coffret "Pedro Almodovar. L'anthologie" Elles n’arrêtent pas de parler. Déblatérer, raconter mille fois la même chose. Elles nous scotchent, on en redemande, les femmes d’Almodovar, mon dieu, tout un poème. Et là, une sainte trinité  Pénélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, les deux sœurs et la mère disparue accidentellement dans un incendie. On la pleure avec ses filles dans ce cimetière que Paco (Antonio de la Torre)  parcourt avec légèreté, un brin d’humour au coin de l’œil. Le vent chasse les feuilles et les femmes qui murmurent et cancanent, rapportent des rumeurs. Elles racontent n’importe…
Le film

Dix ans avant ce film, Pedro Almodovar signait déjà un excellent long-métrage dans lequel il abordait quelques thèmes de «  Volver » en glissant dans le roman qu’était en train d’écrire l’héroïne une ou deux allusions à ce futur film. Mais ça on l’ignorait. «  La fleur de mon secret » prenait aussi pour décor les appartements situés de part et d’autre de cette ruelle si typique de ce village tout aussi particulier dans le cinéma d’Almodovar. D’un film à l’autre, la passerelle est intéressante à franchir avec cette addiction pour la gente féminine. Deux sœurs et leur mère. n’arrêtent pas de parler et nous scotchent, car on en redemande. Une sainte trinité :  Pénélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, merveilleuses et pimpantes dans le drame et l’humour que le réalisateur espagnol élève au rang d’un mérite national. Il y a urgence à se prévaloir de cette poésie qui sous l’apparence de la légèreté et de l’insouciance débusque quelques vérités toujours bonnes à dire. Et pour la scène de la Mamma, recroquevillée dans la voiture de sa cadette, écoutant son aînée chanter, ça vaut tout l’or du monde.

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