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« Black » d’Adil El Arbi et Bilall Fallah. Critique e-cinema-dvd

Synopsis: Interdit aux moins de 16 ans. Deux gangs des banlieues bruxelloises, les Black Bronx et les 1080, se mènent une lutte sans merci. Mavela, s’éprend de Marwan, membre du gang rival. Les deux amants s’enlisent alors dans une intense passion interdite et dangereuse…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Black [DVD + Copie digitale]"
De : Adil El Arbi, Bilall Fallah
Avec : Martha Canga Antonio, Aboubakr Bensaihi, Emmanuel Tahon, Axel Massudi, Natascha Boyamba
Sortie le : 25 octobre 2016
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 91 minutes
Film classé : 16 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le clip

Meilleur dvd Octobre 2016 ( 9 ème )

Quand j’entends Adil El Arbi et Bilall Fallah, j’entends Paul Verhoeven parler  du cinéma à l’époque de « Spetters ». Cette fois nous sommes dans les banlieues bruxelloises où les deux réalisateurs ont vécu, mais qu’ils n’ont jamais vues  « dans les films et à la télé flamande. Sans fard, à son état brut. Le cinéma doit marquer, captiver » disent-ils en livrant effectivement brut de brut un regard sur le monde qui nous échappe.

Violence, déracinement, besoin d’appartenance, tensions intracommunautaires, la réalité joue ici une nouvelle version de « Roméo et Juliette » avec Mavela et Marwan, elle black, lui marocain. Ils vont s’aimer, mais de part et d’autre des familles le désaccord est unanime.

On connait bien les écrits de Shakespeare, et ce mythe de l’amour impossible, interdit. « West Side Story » le sublime dans une vision très stylisée pour en faire une comédie musicale au romantisme ténu. Chez El Arbi et Fallah, le rap a remplacé la partition de Bernstein et les coups se donnent avec des revolvers.

Le décor est très urbain, entre les barres HLM et le métro où les affrontements se règlent sur les quais désertés par une population qui par ailleurs apparaît très peu chez les réalisateurs.

Comme si le ghetto se reformait au cœur du scénario  un brin manichéen, par tant de situations ordonnées sur le mode défense – contre-attaque, vengeance – réminiscence… Les gangs ne craignent rien, ni personne, attaquent frontalement la police, brûlent les voitures, avant de retourner la violence contre eux-mêmes. Il ne faut pas sortir des codes du clan sous peine de violentes punitions.

black

black

Mavela va en subir l’ultime châtiment dans une scène dont la violence et l’outrage sont d’une incroyable cruauté,envers le respect de la personne humaine et de son droit à vivre sans entrave.

Une sanction qui conduit  l’héroïne sous la coupe de son « protecteur » à vivre loin de son copain dans un monde où elle n’est plus qu’une esclave au profit de l’argent, de la drogue et du bon plaisir de ses souteneurs. Martha Canga Antonio et Aboubakr Bensaihi sont remarquables.

Il leur faudra beaucoup de force intérieure et de persévérance pour percer la carapace culturelle, identitaire de leur entourage lui-même embrigadé dans un système qu’il ne contrôle plus.

Le grand frère n'est pas forcément toujours de bon conseil...
Le grand frère n’est pas forcément toujours de bon conseil…

Le dénouement douloureux, bouleversant, amplifie la tragédie que Shakespeare avait couché sur un papier plus tendre. Ultime coup de poing au plexus, c’est l’époque qui rudoie.

  • Le clip «  Back to black » d’Oscar ans The Wolf Feat Tsar (4 mn)

Joli clip pour une très belle mélodie, des images de l’enregistrement et du film, joli mixe… mais bonus faiblard, bien esseulé !

Meilleur dvd Octobre 2016 ( 9 ème ) Quand j’entends Adil El Arbi et Bilall Fallah, j'entends Paul Verhoeven parler  du cinéma à l’époque de « Spetters ». Cette fois nous sommes dans les banlieues bruxelloises où les deux réalisateurs ont vécu, mais qu’ils n’ont jamais vues  « dans les films et à la télé flamande. Sans fard, à son état brut. Le cinéma doit marquer, captiver » disent-ils en livrant effectivement brut de brut un regard sur le monde qui nous échappe. Violence, déracinement, besoin d’appartenance, tensions intracommunautaires, la réalité joue ici une nouvelle version de « Roméo et Juliette » avec Mavela et Marwan, elle…
Le film
Le clip

Spielberg veut faire un remake de « West side story » .J'ai l’impression que le gentil papy est légèrement hors-champ. Adil El Arbi et Bilall Fallah sont passés à la vitesse supérieure avec cette histoire de gangs qui vont s’affronter d’abord par atavisme et puis pour défendre l’honneur de leur famille, en refusant l’amour que se portent Mavela et Marwan, elle black, lui marocain. C’est Roméo et Juliette dans les banlieues bruxelloises où les deux réalisateurs ont vécu. Ils en rapportent des souvenirs précis, crus, d’une extrême violence parfois, où l’hystérie et la rage se mélangent en faisant beaucoup de dégâts. On ne comprend pas forcément tout ce qui se dit même en français (le flamand est sous-titré, ouf), mais le sujet demeure d’une actualité immédiate autour du problème de l’identité et de l’appartenance. En transgressant les codes, la jeune fille va connaître l’enfer des siens, qui au nom de leur propre justice vont mettre à mal l’humanité. C’est filmé aussi radicalement que le propos forgé dans le bitume et les barres HLM.

Avis bonus Joli clip, mais bien solitaire …

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