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« Visages villages » de Agnès Varda et J.R. Critique dvd

Synopsis: Agnès Varda et JR ont des points communs : passion et questionnement sur les images, sur les lieux et les dispositifs pour les montrer, les partager, les exposer. Agnès a choisi le cinéma. JR crée des galeries de photographies en plein air. Ils ont alors tourné un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique de JR. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils sont allés vers les autres, les ont écoutés, photographiés et parfois affichés.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Visages Villages"
De : Agnès Varda, JR
Avec : Agnès Varda, JR
Sortie le : 22 novemb 2017
Distribution : Le Pacte
Durée : 85 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le documentaire
Les bonus

Meilleur dvd Novembre 2017 ( 4 ème )

C’est logiquement plein de clichés. Dans le nord de la France , les terrils « comme deux gros seins » n’échappent pas à l’œil de JR. Et pourtant l’histoire de ce pays aujourd’hui, c’est avant tout celle de ces corons que l’on abandonne peu à peu et où Jeanine va résister.

Une première rencontre formidable avec cette femme de mineur qui découvre sans un mot, son portrait gigantesque sur la pierre de sa maison. Un vrai cliché cette fois. Emotion totale, garantie par la poésie qui en émane, la joliesse de l’ensemble et cette vie simplement résumée sur quelques murs du pays. Agnès et JR ont réussi leur première œuvre et entamé un processus de partage artistique peu commun.

L’une des rares photos éphémères du périple autour de Guy Bourdin, la marée montante sera fatale à cette très belle installation

Dans la démarche, la déambulation, on pense à Depardon et à sa caravane parcourant les routes de France à la rencontre de ses habitants. Le photographe restait à distance, écoutait, enregistrait et puis partait vers d’autres horizons.

La glaneuse et son photographe ont une tout autre attitude, qui dans le partage et la complicité élaborent des performances entre betteraves et chèvres laitières. L’art au cœur de la ruralité qui n’attend rien et se donne tout entier. Avec, devant cette fresque photographique qui les représente, cette question récurrente : « ça veut dire quoi ? pourquoi faites-vous ça ? ».

La réponse tout sourire de Varda est éloquente, la mimique de son compagnon, signifiante.

Le couple s’amuse et prend part au bonheur de ces gens reproduits en papier chiffonné sur des murs, des façades, des granges. Au passage, le concert du carillonneur rythme joyeusement le cours de la journée et le contremaître salue le rassemblement de tout le personnel de l’usine autour d’une photo collective.

Comme une photo de classe dit JR à l’origine de ce processus créatif qui d’un photomaton très personnel révèle des portraits grandioses, en noir et blanc et douceur. Le résultat d’une concertation poussée entre les deux complices qui au fil de la route prennent l’assurance d’une amitié naissante. JR est taquin pour la vieille dame qui ne s’en laisse pas conter.

Cela devient un jeu, sur des lunettes éternelles, qui rappellent Godard à la jeune femme qui tournait en 1961 « Les fiancés du pont Mac Donal » (en bonus). « Nous nous sommes perdus de vue mais nous sommes restés bon amis » dit-elle en guidant JR vers la nouvelle demeure du cinéaste. Le rendez-vous est fixé à 9 h 30, Agnès a amené les croissants, mais sur la vitre de la maison fermée, l’homme de  » A bout de souffle » a écrit quelques mots énigmatiques. Varda les comprend et retient quelques larmes.  Jacquot de Nantes revit le temps d’un souvenir.

LES SUPPLEMENTS

  • « Les Fiancés du pont Mac Donald » de Agnès Varda. (7 mn). Un amoureux voit la vie en noir. Il quitte ses lunettes de soleil, les choses s’arrangent. L’un de ses premiers courts métrages au burlesque irrésistible mené avec une troupe de comédiens que l’on s’amuse à revoir dans leur jeunesse d’acteurs.

Anna Karina – Jean-Luc Godard –  Eddie Constantine – Sami Frey- Danièle Delorme – Yves Robert

  • La cabine de plage (3 mn). Un extrait du film qui n’apparait pas au montage, tout aussi bouleversant dans sa conclusion.
  • Matthieu Chédid en visite. Le compositeur de la bande musicale du film s’entretient quelques instants avec Agnès Varda et JR.
  • Département de Lettres modernes. Encoreun peu du film, autour de la myopie d’Agnès Varda, c’est toujours assez drôle
Meilleur dvd Novembre 2017 ( 4 ème ) C’est logiquement plein de clichés. Dans le nord de la France , les terrils « comme deux gros seins » n’échappent pas à l’œil de JR. Et pourtant l’histoire de ce pays aujourd'hui, c’est avant tout celle de ces corons que l’on abandonne peu à peu et où Jeanine va résister. Une première rencontre formidable avec cette femme de mineur qui découvre sans un mot, son portrait gigantesque sur la pierre de sa maison. Un vrai cliché cette fois. Emotion totale, garantie par la poésie qui en émane, la joliesse de l’ensemble et cette vie…
Le documentaire
Les bonus

Depardon promenait une caravane, Agnès Varda un camion photo, propriété de JR qu’elle accompagne à travers les villages de France où le couple photographie les habitants et les placardent, les affichent sur les murs et les façades. Une animation qui habite la France rurale d’aujourd’hui sans l’autoriser à un quelconque exotisme, bien au contraire. Dans le sourire et l’étonnement des gens, il y a toute la vérité de ces campagnes abandonnées à un silence et à une œuvre qui prend maintenant un peu racine. A bien y regarder, l’abandon est assez présent dans ce périple photographique : celui des corons, d’un village partiellement construit, des cornes des chèvres ou d’un certain Jean-Luc Godard qui ne va pas honorer le rendez-vous fixé. Une question éternellement sans réponse ce Godard contrairement à cette évocation hexagonale où le souvenir de Guy Bourdin et Cartier-Bresson forge un espoir, un avenir et la certitude d’une création pérenne et vitale comme le murmure Agnès Varda souvent taquinée par son jeune assistant. Une belle complicité. AVIS BONUS Un des premiers courts métrages (super !)  de Varda doublé de petits chapitres sympathiques autour du film.

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