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« Un héros » de Asghar Farhadi. Critique cinéma

Synopsis: Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

La fiche du film

Le film : "Un héros"
De : Asghar Farhadi
Avec : Amir Jadidi, Mohsen Tanabandeh
Sortie le : 15/12/2021
Distribution : Memento Distribution
Durée : 127 Minutes
Genre : Thriller, Drame
Type : Long-métrage
Le film

« La loi de Téhéran » nous a révélé le fonctionnement particulier des prisons iraniennes. Sans s’appesantir, « Un héros » revient à la charge sur un volet différent : la dette qu’un homme ne peut rembourser. Il est derrière les barreaux.

Il en ressortira une fois les comptes apurés. Ou si le créancier accepte un marché : une partie de la somme en cash, le reste en chèques mensuels, assurés par le travail qu’il se fait fort de trouver rapidement.

Rahim ( Amir Jadidi ) ne supporte pas la prison, il est prêt à tout.

Il a deux jours pour mener à bien son affaire, ses deux jours mensuels de permission. Mais très vite son interlocuteur coupe court aux tractations, n’ayant dit-il aucune confiance dans un individu qui ment comme il respire.

La charge est sévère aux yeux de ses proches dont Hossein, son beau-frère, (Alireza Jahandideh) toujours à ses côtés. Et sa maîtresse, Farkhondeh (Sahar Goldust), qui n’attend que sa libération pour quitter son mari. Elle aussi est prête à tout et va le prouver au détour du plus grand des hasards.

La découverte d’un sac à main rempli de pièces d’or. Rahim envisage plusieurs hypothèses sur la manière d’utiliser cette manne inespérée . Il parle même aussi de rendre l’argent… Sa compagne participe aux tractations, aux ramifications multiples, à l’issue incertaine.

C’est en toute discrétion que Farkhondeh doit quitter le domicile conjugal pour rejoindre le temps d’une permission son amant prisonnier

Depuis la prison où l’homme a rejoint sa peine, l’affaire du sac retrouvé devient une affaire d’état. La direction convoque les journalistes, et fait de Rahim un héros malgré lui. Endetté, le voici propre sur lui, rayonnant au sein d’une société qui le manie comme une marionnette. Devant les caméras dit-il,  la cellule est un havre de paix … Certains prisonniers grommellent. 

Asghar Farhadi ressort ainsi les mêmes ficelles pour nous parler de son pays toujours aussi démuni, de sa morale chancelante, de son honneur bravache. L’inspecteur des mœurs de la préfecture où Rahim postule dans son costume de héros, est une caricature du genre.

De plus en plus en butte à son créancier, Rahim si calme habituellement s’en prend physiquement à lui

A la fois gardien du temple, représentant de l’ordre, garant des institutions il mène le monde à la hauteur de son nombril, des rumeurs, des réseaux sociaux. Et le bon peuple de s’inquiéter pour une fausse nouvelle, sur une vidéo tronquée…

Une association caritative, soutien de Rahim, prend peur … 

Le monde tourne vraiment mal nous dit-il. La maîtrise scénique de son propos, la composition elliptique de son récit fluidifient un ensemble plutôt statique, engoncé dans ses certitudes, ses habitudes. Porteur il y a une quinzaine d’années du renouveau du cinéma iranien, Asghar Farhadi se contente aujourd’hui de l’accompagner. A la limite de l’observer…

Grand Prix Cannes 2021 . -  « La loi de Téhéran » nous a révélé le fonctionnement particulier des prisons iraniennes. Sans s’appesantir, « Un héros » revient à la charge sur un volet différent : la dette qu’un homme ne peut rembourser. Il est derrière les barreaux. Il en ressortira une fois les comptes apurés. Ou si le créancier accepte un marché : une partie de la somme en cash, le reste en chèques mensuels, assurés par le travail qu’il se fait fort de trouver rapidement. Rahim ( Amir Jadidi ) ne supporte pas la prison, il est prêt à tout. https://www.youtube.com/watch?v=E8BU6QyLTP0&ab_channel=MementoDistribution Il…
Le film

Au bout d’une dizaine de films Asghar Farhadi apparait désormais comme installé dans le cinéma iranien, en père peinard, de retour vers les siens. Son exil à mes yeux n’a pas forcément été profitable, et la sève familiale lui convient semble-t-il parfaitement. Ce qu’il exalte une fois encore à travers ce micmac incroyable organisé autour d’un homme qui pour ne pas avoir payé sa dette à un tiers, se retrouve derrière les barreaux. Il envisage de mettre à profit une permission pour tenter de couper court aux poursuites quand la découverte d’un sac à main change complètement la donne. Après quelques tergiversations et manœuvres dilatoires, le voici héros porté par la direction de la prison qui voit en l’événement, une manière de redorer la façade d’une société démunie, à la morale chancelante, à l’honneur bravache. Le monde tourne vraiment mal nous répète Asghar Farhadi. Sans la maîtrise scénique du propos, la composition elliptique du récit, l’ensemble demeure plutôt statique, engoncé dans des certitudes, des habitudes. Porteur il y a une quinzaine d’années du renouveau du cinéma iranien, Asghar Farhadi se contente aujourd’hui de l’accompagner. A la limite, de l’observer …

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