Accueil » A la une » « The Girl King -La reine garçon  » de Mika Kaurismaki. Critique DVD

« The Girl King -La reine garçon  » de Mika Kaurismaki. Critique DVD

  • Cinéma : 11 Janvier 2017
  • ActeursMalin Buska, Sarah Gadon, Michael Nyqvist, Hippolyte Girardot
  • Durée102 minutes
  • Dvd: 26 mai 2021
  • Sous-titres : Français
  • Studio  : Condor Entertainment

 

L’histoire : En 1632, le roi Gustave II Adolphe de Suède est tué au cours de la Guerre de Trente ans . Très jeune, sa fille Christine prend sa succession. Elevée comme un garçon par son père, elle devient une reine anticonformiste qui veut faire de la Suède un pays moderne, en dépit du conservatisme Luthérien.

Mais sa rencontre avec la magnétique comtesse Ebba Sparre la pousse à prendre une décision qui changera à jamais le cours de l’histoire et le visage de la Suède…

Festival des films du Monde de Montréal : Prix du public. Meilleure actrice Malin Buska

Film et Bonus : 

  • D’après la pièce de Michel Marc Bouchard ( Canada )

Elevée comme un garçon, élevée pour être roi, Kristina n’a pas 18 ans quand la charge paternelle lui revient de plein droit. La Guerre de Trente ans lui enlève son père, son adolescence et un horizon sans discernement.

C’est pourquoi son entourage s’empresse de la border dans ses attributs dont elle se débarrasse tout aussi rapidement. Forgée au sceptre royal, pétrie de philosophie, Kristina dévoile sans ambages une vision sociale et politique qui heurte rapidement les plus conservateurs.

Elle ne tient pas Luther pour vérité première, lui accole souvent le diable et cite à tout propos les discours de Descartes , l’antéchrist aux yeux des savants de la cour.

A ses côtés depuis l’enfance, Kristina ne peut compter que sur le Chancelier Axel Oxenstierna (Michael Nyqvist) avec de nombreux prétendants prêts à l’épouser pour un trône. Ce qu’elle n’écarte pas d’emblée, mais sans empressement . Son souci d’indépendance prime avant tout, et sur tout.

La reine fortifie son empire, ses amours patientent. Elles sont imprévisibles le jour où la cour se présente à sa souveraine. Le comte Jakob de la Gardie (Jannis Niewöhner) accompagne sa future femme la Comtesse Ebba Sparre (Sarah Gadon ). Kristina en tombe raide dingue.

Un coup de foudre discret, réciproque semble-t-il, les convenances ne permettant pas à la courtisane de se jeter dans les bras de sa reine. Mais Cupidon est en marche et celle du royaume en ressent les effets.

Kristina poursuit sa révolution, et le cœur flanche du mauvais côté aux yeux de l’entourage qui se joint aux premières crispations. Elle prône la paix, l’éducation de son peuple, et maintenant une libération des mœurs.

Intolérable au pays de Luther dont la rigueur rejoint l’austérité du propos scénarisé. Mika Kaurismaki demeure lui aussi sur une ligne très classique de mise en scène, à peine ébréchée par quelques écarts scénographiques.

Hippolyte Girardot joue le consul de France en Suède. Un rôle déterminant dans la politique émancipatrice de la jeune reine.

Sur les étreintes interdites, les conspirations, quand ses proches disparaissent ou se retirent de son influence. Il y avait là semble-t-il matière à plus d’audaces dans la réalisation, et l’interprétation que Malin Buska -rôle-titre – assume avec autorité.

Il nous reste la découverte d’une figure féminine d’exception à l’époque d’un règne patriarcal sans partage. L’histoire d’une femme qui reniant sa religion pour celle de l’ennemi aura mis sa foi au service de ses exigences.

LES SUPPLEMENTS

  • L’histoire d’une reine – 1 h 30 . Etonnant de retrouver ici cet excellent documentaire dont l’effet miroir avec le film est saisissant. On y raconte donc l’épopée de Kristina de Suède, scénarisée, mise en scène, commentée et analysée sur des séquences parfaitement recréées.
Patrick Bauchau joue Descartes, un philosophe très sollicité par la reine

Une voix off s’adresse à l’intéressée en guise de fil rouge, là encore assez original . Il est possible d’imaginer la présence d’un tel document comme témoin de la véracité du scénario de « fiction ».

  • Dans les coulisses ( 10 mn ). Il est surtout question de la ville de Turku où le film a été tourné, de l’implication de ses habitants, et de la confection des costumes, présentés ensuite pièce par pièce.
Cinéma : 11 Janvier 2017 Acteurs : Malin Buska, Sarah Gadon, Michael Nyqvist, Hippolyte Girardot Durée : 102 minutes Dvd: 26 mai 2021 Sous-titres : Français Studio  : Condor Entertainment   L'histoire : En 1632, le roi Gustave II Adolphe de Suède est tué au cours de la Guerre de Trente ans . Très jeune, sa fille Christine prend sa succession. Elevée comme un garçon par son père, elle devient une reine anticonformiste qui veut faire de la Suède un pays moderne, en dépit du conservatisme Luthérien. Mais sa rencontre avec la magnétique comtesse Ebba Sparre la pousse à prendre une décision qui changera…
Le film
Les bonus

A chaque film de ce genre, les historiens s’étripent. Kristina, la reine de Suède au temps de la Guerre de trente ans, a-t-elle ainsi vécu, pour l’amour d’un pays et d’une femme qu’on lui enlève de force, à bout d’arguments sociaux et politiques. Car la dame est tenace nous dit le réalisateur. Elle s’appuie beaucoup sur les propos philosophiques de Descartes pour réformer son pays et le conduire vers la paix et la postérité. Mais la Suède de cette époque ne connait que la guerre et le pouvoir patriarcal. Si bien que la reine en chagrine plus d’un. Le réalisateur lui emboîte sa sévérité sur un rythme austère, une mise en scène très académique. Il y avait là semble-t-il matière à plus d’audaces dans la réalisation, et l’interprétation que Malin Buska dans le rôle-titre assume avec autorité. Il nous reste la découverte d’une figure féminine d’exception à l’époque d’un règne patriarcal sans partage. L’histoire d’une femme qui reniant sa religion pour celle de l’ennemi aura mis sa foi au service de ses exigences.

AVIS BONUS Un très long et intéressant documentaire sur l’histoire de la reine que l’on vient déjà de découvrir en «  fiction » , suivi par une découverte de la ville où le film a été tourné.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Borgo » de Stéphane Demoustier. Critique cinéma

Paroles de "Prophète", depuis on n'a pas fait mieux

Laisser un commentaire