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« Paris, Texas » de Wim Wenders. Critique cinéma

Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski, le couple mythique d'un film devenu duo de légende

Synopsis: Un homme réapparaît subitement après quatre années d'errance, période sur laquelle il ne donne aucune explication à son frère venu le retrouver. Ils partent pour Los Angeles récupérer le fils de l'ancien disparu, avec lequel celui-ci il part au Texas à la recherche de Jane, la mère de l'enfant.

La fiche du film

Le film : "Paris, Texas"
De : Wim Wenders
Avec : Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski
Sortie le : 19/09/1984
Durée : 147 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
le film

Les artistes rêvent de l’Amérique. Un point de vue, un regard, une histoire parfois bien étrange pour un allemand comme Wim Wenders, secondé par un yankee du terrain, Sam Shepard à l’écriture. Mais le reste, c’est  Wenders à l’état pur, interprète plus que traducteur d’un pays qu’il survole dans de mystiques références aux échos infinis.

On se retrouve dans cette nature vierge de tout surplus, le désert Mojave, que la grande ville voisine bouscule sans attenter à la sérénité de ce visiteur du hasard. Un homme, égaré de nulle part, et de retour chez son frère qui ne le reconnait presque pas.

Physiquement délabré, intellectuellement à côté de la plaque . Il ne parle plus, dévisage ses vis-à-vis et quand la parole lui revient, il ne dit presque rien. Travis a oublié la civilisation. Et Hunter, son petit garçon qui repousse pareillement ce père aperçu sur un Super 8 vieux comme un rêve de toujours.

Une autre virginité ce passé absent de toutes relations qu’il va falloir rattraper sans trop d’illusions. Travis connait ses erreurs et n’entend plus les faire payer à ses proches, encore moins à ses souvenirs.

Le sens de cette nouvelle quête  auprès de son frère  ( Dean Stockwell ) et de sa belle-sœur ( Aurore Clément) . Après quatre années d’absence ils ont officieusement adopté l’enfant. Si le dilemme est difficile, Wenders ne le heurte jamais, et le rend même indispensable dans cette mise en scène où tous les protagonistes trouvent une raison d’être.

Celle qui relance l’histoire de ce papa et de son fiston dans une autre ville, Houston, où Jane la maman est censé travailler. Le point de rupture thématique d’une réalisation qui connaît alors des variations esthétiques. Wenders vivait sur ces grands espaces accordés à la désespérance de son héros. Il pointe maintenant l’utopie des grandes cités, leurs perspectives sophistiquées qu’il noie dans une lumière magnétique.

Un temps de pause et de réflexion dans la vie de ce couple qui ne se connait plus. Ce sont de fabuleux monologues confessés, des scènes inoubliables, presque anodines parfois ( le gamin en tailleur devant les tours de Houston ) mais  toujours signifiantes d’un monde en perte de repères.

 

Le sourire de Nastassja Kinski porté à l’aune d’une interprétation aussi discrète que puissante illumine toute la tendresse d’un final élégiaque. Transit a déjà repris une autre route. Harry Dean Stanton, inimaginable dans sa pelure squelettique, mutique, hypnotique. Une très grande interprétation à la cadence d’une musique tout aussi … énigmatique ! Ry Cooder s’il vous plait ! 

Palme d’or au @Festival_Cannes 1984 Les artistes rêvent de l’Amérique. Un point de vue, un regard, une histoire parfois bien étrange pour un allemand comme Wim Wenders, secondé par un yankee du terrain, Sam Shepard à l’écriture. Mais le reste, c’est  Wenders à l’état pur, interprète plus que traducteur d’un pays qu’il survole dans de mystiques références aux échos infinis. On se retrouve dans cette nature vierge de tout surplus, le désert Mojave, que la grande ville voisine bouscule sans attenter à la sérénité de ce visiteur du hasard. Un homme, égaré de nulle part, et de retour chez son…
le film

La musique qui s’accorde au paysage, à la ville, à l’histoire. Celle d’un homme perdu dans un décor presque irréel. C’est pourtant le désert Mojave, puis Los Angeles où l’inconnu devenu Travis retrouve son fils Hunter qui ne l’a pratiquement jamais connu. Après la virginité du désert, un autre vide que  ce passé absent de toutes relations humaines, fraternelles ( il vit un peu chez son frère ), familiales, qu’il va falloir rattraper sans trop d’illusions. C’est la troisième partie de ce film prenant,  hypnotique qui ne vous lâche pas. Wenders pointe maintenant vers l’utopie des grandes cités, ses perspectives sophistiquées qu’il noie dans une lumière magnétique. Il donne à voir un temps de pause et de réflexion dans la vie d’un couple qui ne se connait plus. Ce sont de fabuleux monologues confessés, des scènes inoubliables. Le sourire de Nastassja Kinski porté à l’aune d’une interprétation aussi discrète que puissante illumine toute la tendresse qui autrefois l’unissait à Transit. Harry Dean Stanton, inimaginable dans sa pelure squelettique, mutique, hypnotique. Une très grande interprétation à la cadence d’une musique tout aussi … énigmatique ! Ry Cooder s’il vous plait !

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