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« Moi Capitaine » de Matteo Garrone. Critique cinéma

  • 3 janvier 2024 en salle
  •  2h 04 min / Drame
  • Avec Seydou Sarr, Moustapha Fall, Bamar Kane

L’Histoire : Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, quittent leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme  restera leur humanité.

Mostra de Venise. Lion d’argent du meilleur réalisateur – Prix Marcello Mastroianni du Meilleur Espoir : Seydou Sarr

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Seydou est plutôt réticent. Moussa fonce tête baissée. Leur projet est ficelé, les embûches administratives levées, à la va-vite ( marché noir, passeport en douce, marabout … ) , et l’argent gagné sur des petits boulots, en cachette des mamans, suffit pour le départ.

Ils partent pour un long périple dont ils ignorent l’exigence, la durée, les pièges et ses ramifications retors . Tout ce que nous montre Matteo Garrone en une folle enjambée à travers l’humanité et ses dérives.

Ajoutant une nouvelle pièce au dossier tragique de l’immigration , le réalisateur italien s’inscrit sur « L’ordre des choses » de Andrea Segre et le « Fortuna » de Germinal Roaux. Entre les deux, « Lampedusa » l’île italienne où de nombreux candidats à l’espoir européen débarquent.

Il leur aura fallu auparavant traverser le désert dans des camionnettes bringuebalantes ( tu tombes, t’es mort – photo– ) , continuer à pied au rythme d’un guide qui ne se retourne jamais, franchir des frontières infestées de brigands …

Matteo Garrone ne laisse rien passer, et accentue sa mise au point, plus qu’une mise en scène au fur et à mesure du périple qui tourne à l’enfer.

Trafic humain, le désespoir le plus noir. Et quand celui-ci s’atténue, on en vient à saluer ce riche propriétaire qui achète Seydoux pour travailler sur sa propriété, en compagnie d’un autre compagnon d’infortune. Et leur offrir une porte de sortie …

Un monde renversé, dans un peu d’humanité fraternelle . A Tripoli, l’entraide entre les communautés africaines fonctionne pleinement. Seydoux et Moussa réunis vont alors  donner tort aux oiseaux de mauvaise augure qui planent sur l’embarcation de misère qui les conduit vers la terre ferme. 

Garrone en a fait son titre et l’épilogue d’un drame quotidien qui de nos jours alimentent toujours la fiction ! Et la réalité !

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Le Film

Le problème des migrants est cette fois abordé réellement à la source, dans une fiction qui prend pour base de réflexion la ville où vivent Seydou et Moussa, deux jeunes candidats à l’exil. Dans un contexte social délabré et familial très fragile, le réalisateur nous montre comment le système se met en place entre contrebande et administration bidon, pour obtenir passeport et informations tout aussi sujettes à question. Déjà tout un périple , la préparation au voyage n’est qu’une poussée de vent dans la tornade qui s’annonce sur l’itinéraire de nos candidats à leur terre promise. Matteo Garrone ne laisse rien passer, et accentue sa mise au point, plus qu’une mise en scène au fur et à mesure du périple qui tourne à l’enfer. Dans ce monde renversé, un peu d’humanité fraternelle est encore possible nous dit-il en arrivant à Tripoli ultime escale avant la grande traversée. Dans une embarcation de misère qui les conduit vers la terre ferme. Garrone en a fait son titre et l’épilogue d’un drame quotidien qui de nos jours continue à alimenter … la fiction !

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