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« La Salle des profs » de İlker Çatak. Critique cinéma

  • 6 mars 2024 en salle
  • 1h 39min | Drame
  • Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak
  • « La Salle des profs » concourt aux Oscars 2024 dans la catégorie Meilleur film international, aux côtés de « Moi, capitaine », « Perfect Days », « Le Cercle des neiges » et « La Zone d’intérêt ».

L’histoire : Alors qu’une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l’enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite,  l’établissement est ébranlé par ses découvertes.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Elle est professeur principale d’une classe de cinquième, et sur sa vie personnelle on n’en saura pas plus. Très vite, le réalisateur nous confronte à cette énigme, qui pour l’heure, assume son enseignement de manière très directe.

Sympa, juste ce qu’il faut avec les élèves, compréhensive, Carla Nowak pense avoir trouver l’origine des vols en salle des profs. Une vidéo à l’appui, la coupable présumée nie, se défend, mais à bout d’arguments, s’enfuit de l’établissement.

Elle est aussi la mère d’Oscar, le surdoué de la classe que Mme Nowak protège par-dessus-tout. Instinctivement, Oscar se met en retrait, à sa manière …

Son geste ébranle l’ensemble de la communauté scolaire, dont les membres, à différents titres, se confrontent à la posture de la suspecte, et ses conséquences, et aux révélations de l’enseignante. Tout au long des investigations, ils seront partagés, opposés bien souvent.

La trame est policière, mais l’artifice secondaire. Dans la marge d’ une justice populaire qui voit le jour, défenseurs et accusateurs se relaient, et alternent du prétoire aux réquisitions, témoins et procureurs confondus.

Le boycott de la prof principale est lancé

 

İlker Çatak, le réalisateur réunit d’ailleurs tout ce petit monde dans un même huis clos moral , où le harcèlement social et les relents racistes fournissent à demi-tons, un plaidoyer éloquent.

A l’origine, n’avait-on pas accusé, Ali ?...

C’est un édifice qui vacille, des hommes et des femmes incapables de répondre à l’incompréhension première des élèves, aux interrogations apeurées des parents .

Sans neutralité possible,  le spectateur perd pied lui aussi, au fil des discussions de plus en plus tendues, voire haineuses. Carla Nowak ( «  mais au fait c’est d’origine polonaise, ce nom-là ! ») a beau modérer, tempérer, le mal est fait, le système s’écroule.

Leonie Benesch, sur un personnage aussi complexe, bénéficie d’une belle palette, riche de sentiments et d’émotions profondes. Joliment accompagnée par le jeune Leo Stettnisch pour la première fois au cinéma. C’est Oscar, le bien nommé ! (Ci-dessus)

6 mars 2024 en salle 1h 39min | Drame Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak « La Salle des profs » concourt aux Oscars 2024 dans la catégorie Meilleur film international, aux côtés de « Moi, capitaine », « Perfect Days », « Le Cercle des neiges » et « La Zone d'intérêt ». L'histoire : Alors qu'une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l'enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite,  l'établissement est ébranlé par ses découvertes. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Elle est professeur principale d’une classe de cinquième, et sur sa vie personnelle on n’en saura pas plus.…

La liberté de la presse, le droit à l’image, le racisme, le harcèlement, tous ces thèmes, tissent en filigrane la toile de fond d’événements dramatiques survenus dans un collège. Plus particulièrement dans la salle des professeurs où des vols sont régulièrement commis. A la suite de la révélation d’un professeur sur l’auteur présumé des délits,  une suite de déconvenues totalement inattendues, au regard du fait-divers, submergent l’établissement. Une communauté se montre du doigt et s’interroge sur le bien fondé de ses responsabilités. Accuser sans preuve réelle ( le recours ici à la vidéo est un vice de forme ) , initier toute une procédure judiciaire à la manière des instances officielles, et voir le procédé se retourner contre vous… Ce que le réalisateur traduit par l’enfermement des protagonistes dans un même huis clos moral , où harcèlement et racisme fournissent à demi-ton, des arguments bien divers. Peu de concession à la mise en scène très directive, en ce sens qu’elle ne laisse quasiment aucun répit dans l’attente ou la résolution des situations tendues, voire haineuses.. De la colère au déchirement , pas de relâchement .

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« Une histoire vraie » de David Lynch. Critique cinéma-dvd

Après sa ressortie en salle, le dvd . Et c'est une histoire vraie. Formidable

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