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« Je voulais me cacher » de Giorgio Diritti. Viva il cinema

« Volevo nascondermi » (2020, Je voulais me cacher), Ours d’argent du Meilleur acteur à Elio Germano,

Synopsis: Expulsé par l'institution suisse qui s'occupait de lui à la fin de la Première Guerre mondiale, Antonio se retrouve en Italie contre sa volonté. Sans attache, vivant dans un grand dénuement, il s'accroche à sa raison de vivre, la peinture qu'il pratique en autodidacte. Peu à peu du public à la critique son "art" va bousculer l'académisme.

La fiche du film

Le film : "Je voulais me cacher"
De : Giorgio Diritti
Avec : Elio Germano, Paolo Rossi
Sortie le : 07/07/2021
Distribution : Bodega Films
Durée : 120 Minutes
Genre : Drame, Biopic
Type : Long-métrage
Le film

Voir, apprendre et connaître. A mes yeux toujours innocents, le principal intérêt de ce film est de nous révéler l’existence d’Antonio Ligabue. A la manière du Douanier Rousseau et de Séraphine Louis, cet italien né en Suisse Allemande à la fin du XIX ème siècle se révèle dans l’art pictural de manière autodidacte, malheureuse et discrète.

Rejeté très vite de la société des hommes en raison de troubles nerveux que l’on n’appelle pas encore folie, son adolescence n’est que misère et dénuement. Seul recours, le dessin qu’il attaque d’un trait rageur, toujours accompagné d’un long rugissement félin.

Ce  cri déchirant, le réalisateur l’accentue par le clair-obscur des masures où Ligabue trouve refuge, lumière de la nuit, ombre sans retour.

L’éclipse photographique heurte la tonalité vivifiante de ses tableaux, et joue à l’opposé, la douceur, le pastel, le mordoré des soirées italiennes.

Contraste déroutant, rythme déviant sur une personnalité qui s’affirme par elle-même dans un environnement de plus en plus réceptif à son travail. Ses désormais proches sont prévenants, aimables, serviables, mais dans la monotonie ambiante de la mise en scène, on ne distingue pas la raison de leur sollicitude.

Une scène réellement vibrante, quand l’artiste fait le portrait de celle qu’il aime, mais que sa mère éloigne à chaque tentative de rapprochement…

Trop d’ellipses, d’épure entre deux séjours chez les fous et des relations féminines impossibles. Enfermé dans sa psychose, l’artiste ne s’ouvre qu’à l’art total, celui pour lequel on ne peut pas le contrarier sous peine de crises terribles.

Une interprétation du personnage qu’Elio Germano retranscrit avec grandeur et humanité. Sur une palette riche en émotion et sentiments, il livre la juste composition de l’homme et de l’artiste. Son personnage, celui qu’il possède, nous ramène à l’instinct primaire de la création, aux origines de la vie.

Elio Germano nous fait aimer le film, et un certain Antonio Ligabue, un artiste libre et visionnaire.

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  • Viva il cinema

. 9€ – 7€ (  abonnés Studio -CGR Centre, adhérents des associations partenaires )-5 € – de 26 ans, minimas sociaux-3 € Passeport culturel étudiant -scolaires et groupes (gratuité pour les accompagnateurs )

PASS FESTIVAL (5 ENTRÉES) : 30€ . Les pass non nominatifs ne donnent pas accès aux soirées d’ouverture et de palmarès ( 9 € ). Réservation en ligne (https://billetterie.leprog.com/p/fr/viva-il-cinema) ou sur place, sous réserve de places disponibles

Berlinale 2020  : Elio Germano Ours d'argent du meilleur acteur.23 Sept David di Donatello 2021 : meilleurs film, réalisateur, acteur (Elio Germano), photographie, son, décorateur, coiffeur. Voir, apprendre et connaître. A mes yeux toujours innocents, le principal intérêt de ce film est de nous révéler l’existence d’Antonio Ligabue. A la manière du Douanier Rousseau et de Séraphine Louis, cet italien né en Suisse Allemande à la fin du XIX ème siècle se révèle dans l’art pictural de manière autodidacte, malheureuse et discrète. Rejeté très vite de la société des hommes en raison de troubles nerveux que l’on n’appelle pas encore…
Le film

Déjà remarquable dans son interprétation du poète Leopardi, Elio Germano donne une fois encore la mesure de tout son talent dans l’interprétation de cet artiste, Antonio Ligabue qui au début du XX ème siècle a connu misère et gloire. Très vite rejeté par la société en raison de ses troubles physiques et mentaux , le garçon ne trouve refuge que dans le dessin. Un trait vif et naïf le mène vers une reconnaissance publique dont il souffre tout autant quand elle n’est pas partagée. Sur un montage assez biscornu et une photographie qui n’opte jamais pour un ton bien défini, Giorgio Diritti ne trouve pas le rythme d’une mise en scène chaotique et à la longue bien monotone. Heureusement Elio Germano est là, et avec lui un personnage que l’on souhaite maintenant découvrir encore plus. Antonio Ligabue peintre visionnaire qui dans l’Italie rurale des années 40 a composé des paysages exotiques. 

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