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« Café Society » de Woody Allen. Critique cinéma-bluray

Synopsis: New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d'étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l'engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n'est pas libre et il doit se contenter de son amitié. Jusqu'au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l'horizon s'éclaire pour Bobby et l'amour semble à portée de main...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Café Society "
De : Woody Allen
Avec : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively, Parker Posey
Sortie le : 13 septemb 2016
Distribution : Studiocanal
Durée : 96 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

L’idée que l’on s’en fait. De l’utilité du cinéma par exemple, quand devant tant de maestria, de prouesses scénaristiques et d’effets scénographiques sans retouche, il ne vous reste au bout du compte qu’un grand vide. Pas le genre « tout ça pour ça », mais plutôt l’idée que l’on s’en fait. De son utilité.

C’est peut-être techniquement l’un des meilleurs films de Woody Allen. Du beige uniforme des costumes de ces messieurs d’Hollywood à l’ocre orangé des pierres qui les abritent, il ne manque pas un détail pour signifier l’époque, l’esprit et la faconde des personnages. Chez Woody Allen le langage est une vertu portée aux nues dans des tirades new-yorkaises où « Manhattan » confiait ses propres angoisses psychanalytiques.

Trop vieux pour reprendre la conversation, le réalisateur confie à Jesse Eisenberg un jeune homme tout à fait convenable, le soin d’immortaliser sa bonne parole. Bobby qui débarque à Hollywood avec comme unique viatique un oncle (Steve Carell) hautement placé dans le monde du septième art. L’agent des stars  l’ignore royalement avant de lui trouver du bout des lèvres un petit boulot sans conséquence.

cafe society

Un scénariste fatigué nous conduirait le puceau tout droit vers les sommets de la gloire. Auteur également de la fable, Woody le fait roucouler au bras d’une jeunette dont il va s’amouracher. La demoiselle n’est pas insensible à la juvénile compagnie, mais déjà occupée, dit-elle, ils resteront amis. L’issue, tout aussi tarte que l’hypothèse avortée d’une ascension fulgurante, va pourtant nous procurer quelques frissons de romantisme sépia. On apprécie là encore le doigté de la mise en scène, la finesse du jeu des acteurs.

Il est fabuleux d’entendre Kristen Stewart (remarquable) déblatérer sur les stars qu’elle côtoie dans son petit rôle de secrétaire. « Ces gens ont besoin de sentir leur importance » dit-elle en clignant de l’œil vers un réalisateur que l’on a connu plus pertinent. Woody enfile pas mal de clichés sur le monde du cinéma qu’il épargne pour mieux se consacrer à sa balade romantique. Quand il revient à ses affaires, il nous gratifie d’un repas familial sublime comme autrefois à l’écoute de « Radio days ».

Dans les années trente, des gens bien ordinaires rêvaient ainsi d’un autre monde. Peut-être ceux de « Café society » qui à la même époque ont laissé partir leur Bobby pour vivre sa vie. Comme Woody ne fait toujours pas dans le réel on ne sait toujours pas ce qu’ils sont devenus. De l’utilité du cinéma…

  • Il n’y a pas de bonus
L’idée que l’on s’en fait. De l’utilité du cinéma par exemple, quand devant tant de maestria, de prouesses scénaristiques et d’effets scénographiques sans retouche, il ne vous reste au bout du compte qu’un grand vide. Pas le genre « tout ça pour ça », mais plutôt l’idée que l’on s’en fait. De son utilité. C’est peut-être techniquement l’un des meilleurs films de Woody Allen. Du beige uniforme des costumes de ces messieurs d’Hollywood à l’ocre orangé des pierres qui les abritent, il ne manque pas un détail pour signifier l’époque, l’esprit et la faconde des personnages. Chez Woody Allen le langage est…
Le film

C’est un film quasiment parfait et pourtant j’en ressors un peu vidé, sans émotion véritable, ni ressenti particulier. Techniquement on se laisse embobiner par des lumières mirifiques et des couleurs idoines. Le jeu des acteurs est sans reproche, parfaitement dirigé par un maître des mots qui à défaut de les prononcer désormais, les confie à un alter-ego tout à fait convenable Jesse Eisenberg. Son histoire, celle d’un gamin au pays des stars ne va pas forcément là où on l’imaginerait, mais quand la romance prend vraiment le pas sur la charge émotionnelle, Woody en oublie ses fondamentaux. Moins pertinent, paternaliste, il élève l’illusion amoureuse au rang de comédie romantique. Ca peut effectivement faire illusion, surtout quand l’une des messagères n’est autre que Kristen Stewart, fabuleuse dans son personnage de petite secrétaire d’un ponte d’Hollywood. Ce que Woody lui fait dire au sujet des dames de son entourage est merveilleux. A quel degré faut-il entendre la charge ? C’est un peu l’ennui de ce film qui dit et se reprend dans un décorum grandiose. Là encore, au détail près, il ne manque pas une moulure… Il n'y a pas de bonus

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