« Tucker » de Francis Ford Coppola . Critique Blu-ray

Pour cette fin d’année , Pathé propose dans des éditions inédites en combo 4K et Blu-ray, six films restaurés de Francis Ford Coppola : « Dementia 13 », « Conversation Secrète »,  « Apocalypse Now », « Coup de cœur », « The Outsiders », « Tucker » . En prime « Hearts of darkness » de Eleanor Coppola, Fax Bahr, George Hicklenlooper , un excellent documentaire

•  1 heure et 46 minutes
• Dvd  10 décembre 2025

• Cinéma :1998
• Acteurs ‏ :Jeff Bridges, Joan Allen, Martin Landau, Frederic Forrest, Mako, Elias Koteas, Chrisitan Slater…
• Producteur : George Lucas
• Sous-titres : ‏Français
• Studio  ‏ : ‎ Pathé

L’histoire  : Preston Tucker est un inventeur passionné, déterminé à bouleverser l’industrie automobile avec la Tucker Torpedo : une voiture audacieuse, novatrice, en avance sur son temps. Mais face aux lobbies automobiles de Detroit et à l’hostilité du gouvernement, son rêve va prendre l’eau

• Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article
• Le film   :

• Les bonus :   

Déjà à l’époque (1988) la sortie de ce film renvoyait son réalisateur à ses propres fantômes. Cette opposition des tous puissants, à l’avant-garde, aux novateurs, aux créateurs.

35 ans plus tard FF Coppola peut faire le même constat Il a souvent lutté pour mettre en forme ses rêves et ses projets, tenaillé par ce besoin d’indépendance vis à vis des gros bonnets de l’industrie cinématographique .

L’ombre de Preston Tucker le poursuit encore. Ce bricolo de génie qui en quelques coups de crayons et une énergie démentielle pensait pouvoir révolutionner le monde, et le rendre meilleur. Sa famille le soutien à fond dont Vera son épouse ( Joan Allen ) . Quelques copains l’accompagnent et l’affaire va rouler.

Alexander Sarantos Tremulis (Elias Koteas) le célèbre designer automobile est aux commandes .

Mais une fois sur le plancher des vaches, les difficultés techniques se mêlent aux réticences des administrateurs d’une société déjà péniblement constituée. Les nouveautés envisagées ( frein à disque, ceinture de sécurité … ) ne passent pas aux yeux des dirigeants, qui trouvent dans le gouvernement un allié objectif.

Coppola fait lui aussi ce rentre-dedans avec sa mise en scène frénétique, qui mêle aux bruits des moteurs, la nervosité d’un public appâté par la publicité du projet. On parlerait aujourd’hui d’une campagne de communication que Preston Tucker entreprend alors que sa voiture roule toujours à l’illusion.

Mais Jeff Bridges est tellement convaincant qu’il emporte l’adhésion du spectateur dans cette Amérique de l’après-guerre qui rejette ses forces vives au profit d’une économie gangrénée par la finance et les consortiums industriels.

Il y aura bien au final un procès , en forme de réhabilitation , mais le souffle est retombé et Coppola parait aujourd’hui bien fatigué. Quand on voit la rétrospective engagée par Pathé en cette fin d’année, il peut effectivement se reposer.

LES SUPPLEMENTS

• Scène coupée : « The Stove » (4m11) – Elle est presque drôle, mais aussi un brin technique sur le façonnage d’une pièce avec le poêle (stove) qui va prendre feu .

• « Under the Hood: Making Tucker » (10m02)-« Tucker: The Man and the Car ». Film promotionnel de 1948 (14m54) – Une tradition dans le secteur automobile américain de l’époque, que Coppola verra dans sa jeunesse.  L’idée d’une comédie musicale sur le sujet commence à germer.

• « Les secrets de fabrication» à partir de « bandes oubliées » précise-t-on dans le générique. – « Quand j’ai vu la voiture , je devais avoir 7/8 ans ; pour moi c’était une fusée , et après je ne l’ai jamais revue. Je crois que ça à fait naître en moi cette idée d’en faire un film ».

 Jeff Bridges : « ce qui est difficile pour  jouer Preston Tucker, c’est qu’il était vivant, et ses enfants le sont toujours. (…) Sa petite fille Cynthia m’a beaucoup aidé ».