- 24 septembre 2025 en salle
- 1h 25min
- Documentaire
- Par Andrei Ujica
L’histoire : Une chronique de la ville de New York entre le 13 et 15 août 1965, date de l’arrivée des Beatles dans la ville et de leur premier concert à guichets fermés au Shea Stadium du Queens.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Le résumé exprime bien l’esprit de ce documentaire en trompe l’œil. Si l’arrivée des Beatles à l’été 65 à New York fournit le socle du récit, une fois scellé, il n’est plus question du groupe londonien. Sinon par le biais des fans hystériques à l’idée d’assister à leur concert dominical.
On les voit, on les suit, on les entend à travers New-York défilant sous nos yeux à l’époque des sixties. Des images d’archives plus ou moins travaillées, amateurs ou professionnelles, pour témoigner aujourd’hui de ce qu’était la Grosse Pomme, d’un jardin public à la Foire internationale, de la plage à Liberty Island …
La ville file comme un décor de cinéma qui se heurte au petit écran de la télévision où les émeutes de Los Angeles sont commentées par un reporter en costume cravate au milieu des uniformes. C’est la nuit, voitures et magasins caillassés, incendiés. La voix est calme et monotone au milieu des sirènes policières.
« La canicule irrite l’homme et le rend violent »
Moment dramatique dans l’histoire américaine, l’événement se répercute sur la jeunesse dont les idéaux libertaires fleurissent sur le parterre d’une musique de plus en plus décomplexée. Rien d’évident dans la réalisation ( on demeure dans l’expectative ) mais plus symptomatique à travers les commentaires et les interviews, dont ceux de personnages fantomatiques, dessinés, esquissés, adolescents furtifs d’une époque passagère.
On peut en faire l’impasse (ces incrustations ne sont pas forcément toujours très claires) les mots du poète Geoffrey O’Brien et de la romancière Judith Kristen (une fan des Beatles) cimentent le fameux socle d’origine.
Une validation en quelque sorte de l’imagination persistante au cœur des sixties.
Le film
Cent heures de films d'actualité 16 mm, autant de séquences amateurs 8 mm, Andrei Ujica amalgame l’Histoire de son pays, sur un événement culturel (un concert des Beatles à New-York) qui n’est que prétexte. Pour des fans, de vivre deux jours dans l’espoir de voir les quatre garçons dans le vent, le plus près possible. Au fil d’une balade newyorkaise, témoin aujourd’hui de ce que fut la Grosse Pomme, d’un jardin public à la Foire internationale, de la plage à Liberty Island, via le marché aux poissons de Fulton … La ville file comme un décor de cinéma qui se heurte au petit écran de la télévision où les émeutes de Los Angeles font écho aux tensions raciales dans le pays. Chronique urbaine inappropriée à l’ambiance musicale du moment, mais réalité profonde d’un exutoire populaire, quasi universel …
