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« Tesis » d’Alejandro Amenabar, critique Blu-ray

Synopsis: Angela, étudiante en communication, prépare une thèse sur la violence dans les médias. Son directeur de recherche accepte de l’aider à trouver des films aux images violentes à la vidéothèque de l’université. Le lendemain, il est retrouvé mort dans la salle de projection par Angela qui vole la mystérieuse cassette que le professeur regardait avant de mourir. Elle décide alors d’enquêter aux côtés de Chema, un étudiant fasciné par les films gore.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Tesis "
De : Alejandro Amenábar
Avec : Ana Torrent, Fele Martínez, Eduardo Noriega, Miguel Picazo, Javier Elorriaga
Sortie le : 25 juin 2014
Distribution : Carlotta Films
Durée : 124 minutes
Film classé : 16 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Juin 2014 ( 6 ème )

Le pouvoir de l’image, la suggestion qu’elle crée. Un beau sujet de cinéma qui se nourrit de ces mêmes images pour lesquelles Angela refrène une sourde attirance. Elle déteste la violence, dit-elle, et les supports qui la véhiculent, mais  c’est le sujet qu’elle choisit, bizarrement, pour  sa thèse en communication. Ana Torrent ,10  ans après « Cria cuervos »  prête tout son talent à ce personnage malmené,qui va révéler un tout autre visage, face aux épreuves douloureuses qui l’attendent.

Si le goût du morbide n’est  pas sa tasse de thé, son voisin de cours, Chema se repaît de films gore, de pornos très hard, jusqu’au snuff-movie, objet de ses fantasmes et de ses désirs, tant que le mode demeure au niveau de la représentation et de la fiction.

Une fois dans le réel, la violence insoutenable de ces films va attiser les angoisses de ce couple contre-nature, qui devra cependant bien se supporter. Plusieurs vies sont en jeu. Pour le directeur de thèse, c’est déjà trop tard : il décèdera au cours  d’une projection d’une K7 qu’il s’apprêtait à remettre à la jeune fille. .

TESIS 04

Après le doute et  la perplexité, c’est la peur qui s’installe : sur la vidéo une femme en train de se faire massacrer, connaît visiblement son agresseur. Des coupes, infimes,confirment qu’un nom a été effacé, sur la bande son .Travail de pro..

Le processus est assez classique, mais pour un premier film Amenabar connaît bien la technique ; il y a 20 ans, le jeune réalisateur possédait déjà une belle maîtrise de la mise en scène et les codes du film d’angoisse, sans aucune facilité, ni gratuité. Le  rêve érotico-cauchemardesque d’Angella, la course poursuite dans la chaufferie… La gestuelle, le savoir-faire, le récit, tout participe d’une même dangerosité scénique et artistique (j’ai pensé parfois au tout premier « Scream ») qui dépasse le cadre du simple drame pour atteindre celui de l’existentiel.

« Il faut plaire au public, et filmer  ce qu’il attend » ne cesse de marteler Jorge Castro (Xabier Elorriaga) le nouveau directeur de thèse d’Angela qui d’emblée lui déplaît. Trop empressé, ambigu, trop direct, et à son tour suspect des pires turpitudes.

Bosco, le suspect, vraiment suspect ?
Bosco, le suspect, vraiment suspect ?

C’est le jeu du réalisateur que de brouiller les pistes, de confondre les coupables possibles qui approchent la pauvre étudiante, amoureuse de celui que tout désigne comme le méchant psychopathe de la vidéo , le beau et ténébreux Bosco. (Eduardo Noriega).  Chema (Fele Martinez)  l’a met en alerte, souligne les invraisemblances, remarque les coïncidences, pour mieux écarter les soupçons qui ne manquent pas de peser aussi sur lui ? Trop dur la vie !…

LES SUPPLÉMENTS

  •  INTRODUCTION D’ALEJANDRO AMENÁBAR. Elle ne dévoile rien, ne révèle rien
  •  LA MORT À PORTÉE DE MAIN : ALEJANDRO AMENÁBAR À PROPOS DE « TESIS » (40 mn). Alejandro Amenábar revient sur ses débuts en tant que réalisateur avec son premier film Tesis. «  Les cours à la fac étaient déconnectés de la réalité » dit-il en évoquant le thème du snuff movie qui très jeune l’intriguait. Un court métrage préfigure d’ailleurs ce que deviendra  « Tesis » et c’est lui qui joue le méchant. «  Je l’ai tourné avec la fameuse caméra qui apparaît dans le long métrage… » comme support dramatique indispensable.

  • MAKING-OF (22 mn) .Il y a 20 ans, on tournait déjà sur le tournage des films comme le montre ce making of sans prétention, agrémenté par les commentaires des intéressés. «  A l’origine du projet, il y a eu des réticences car je me moquais des clichés des films américains. (… ) Le thème du snuff n’est qu’un prétexte pour creuser les personnages et les possibilités de suspense ». Amenabar évoque aussi longuement un film qui l’a marqué «  Funny Games » de Michael Haneke. «  Si ce film était sorti avant le mien, jamais je n’aurais tourné “Tesis”, c’est tout ce que Haneke critique dans son film ».
  •  4 SCÈNES COUPÉES (7 mn).Effectivement, elles n’apportent pas grand-chose à la compréhension du film, malgré la séquence sur la recherche des caméras, et la scène de chute de Bosco…

 

Meilleur dvd Juin 2014 ( 6 ème ) Le pouvoir de l’image, la suggestion qu’elle crée. Un beau sujet de cinéma qui se nourrit de ces mêmes images pour lesquelles Angela refrène une sourde attirance. Elle déteste la violence, dit-elle, et les supports qui la véhiculent, mais  c’est le sujet qu’elle choisit, bizarrement, pour  sa thèse en communication. Ana Torrent ,10  ans après « Cria cuervos »  prête tout son talent à ce personnage malmené,qui va révéler un tout autre visage, face aux épreuves douloureuses qui l’attendent. Si le goût du morbide n’est  pas sa tasse de thé, son voisin de cours, Chema se…

Review Overview

Le film
Les bonus

Le premier film d’Alejandro Amenábar réalisé  à 23 ans illustre le film d’angoisse dans sa portée légendaire. Il tient du thriller horrifique et troublant, et de l’évocation psychologique qui met en scène plusieurs suspects possibles, tous au plus près de la victime désignée : une jeune étudiante en communication qui travaille sur la violence au cinéma. Elle va être servie, par l’intermédiaire d’Ana Torrent qui dix ans après « Cria cuervos »  prête tout son talent à ce personnage malmené et qui va révéler un tout autre visage, face aux épreuves douloureuses qui l’attendent. Un beau regard du cinéaste, une belle réflexion sur le pouvoir des images, et la suggestion qu’elles entraînent. On reste vraiment dans le cinéma

Avis bonus Très intéressant ce regard du réalisateur hier et aujourd’hui, son point de vue sur le cinéma, sa technique … Des scènes coupées et un brin de making of qui ne font pas de mal …

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