Accueil » A la une » « Sept jours » De Ali Samadi Ahadi. Critique dvd

« Sept jours » De Ali Samadi Ahadi. Critique dvd

  • 6 août 2025 en salle
  •  1h 53min
  • DVD‏ : ‎ 2 décembre 2025
  • Acteurs ‏ : ‎ Majid Bakhtiari, Sina Parvaneh, Tanaz Molaei, Vishka Asayesh, Zanyar Mohammadi
  • Drame
  • Sénariste : Mohammad Rasoulof
  • Sous-titres : ‏ Français
  • Langue ‏ : ‎ Farsi
  • Studio ‏ : ‎ L’Atelier d’Images

Titre original Haft Rooz

L’histoire : Myriam, activiste et militante pour les droits de l’Homme, est emprisonnée depuis des années en Iran loin de son mari et de ses enfants. Lorsqu’elle obtient une permission pour raisons médicales, elle a 7 jours pour décider de fuir le pays et retrouver sa famille ou de rester en Iran pour continuer sa lutte.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film et les bonus  : :

Sept jours, une petite semaine pour soigner une artère bouchée , et puis retourner en prison. C’est le contrat que Myriam a passé avec le régime qui la retient dans ses geôles depuis plusieurs années.

Activiste, militante, la jeune femme profite de cette parenthèse médicale pour dévier sa promesse et rejoindre sa famille qui l’attend à la frontière turque. Son mari, ses deux enfants vont pouvoir revivre en Allemagne où ils ont déjà pris leurs repères.

L’instant le plus périlleux, lorsqu’il faut franchir une rivière gelée pour échapper à des gardes frontaliers qui leur tirent dessus

Myriam doit tromper la vigilance de ses gardiens, qui à distance l’ont-ils prévenue, garderont un œil sur ses déplacements. Le début d’un périple aussi incertain que secret, balisé par quelques recommandations d’inconnus qui la renvoient chaque fois de manière énigmatique vers d’autres inconnus.

Camionnette, téléphone, bus , la nuit le plus souvent, ignore tout de ses rencontres épisodiques que Ali Samadi Ahadi le réalisateur évalue à hauteur d’un thriller psychologique. Peu de suspense, tension à minima, le déroulé parait évident dans cette mise en scène très méthodique.

 

La jeune femme, dont on connait le visage à travers tout le pays, se méfie bien des ombres qui la frôlent, des attentes interminables. Mais au final la filière clandestine mise à sa disposition ne révèle que l’urgence de sa résistance affichée depuis des années.

Son identité unique, son courage à nul autre pareil , dont elle va user une fois encore au terme de son voyage à travers la montagne iranienne et sur les sentiers neigeux des villages turcs. Les retrouvailles sont-elles à la hauteur de ses espérances ? De la joie bien sûr, de la bonne humeur mais aussi beaucoup de questionnement et les reproches de sa fille enfermée dans ses années adolescentes, sans aucun partage .

Mais la mère est maintenant près d’eux, qui une fois encore revendique son combat . Un engagement au sein d’une cellule familiale à peine reconstituée et pour laquelle dit-elle, elle ne cessera jamais d’exister.

Sa décision finale est pourtant folle, incompréhensible, son sacrifice est énorme . Son histoire est vraie !

LES SUPPLEMENTS

  • Carole AndréDessornes ? géo-politologue, spécialiste des rapports de forces & violences au Moyen-Orient.- De la chute du Chah d’Iran ( manifestation violemment réprimée ) à l’avènement de l’Islamisme et ses répercussions, la spécialiste passe en revue toutes les révoltes, manifestations d’une partie du peuple iranien, et particulièrement des femmes,  dès 1999 .

« Persépolis » de Marjane Satrapi est le film qui à ses yeux raconte le mieux cette histoire.

En précisant la position de l’Iran vis-à-vis des mouvements politiques extérieurs et l’affaiblissement de son régime , Carole André-Dessornes envisage l’avenir. Elle imagine la disparition d’un guide suprême, la mise à l’écart des religieux et la prédominance des Gardiens de la révolution. «  On n’a pas à s’en réjouir, c’est le bras armé des religieux . Mais sur certaines questions ils pourraient apaiser une partie de la population ».

  • Le témoignage de Narges Mohammadi prix Nobel de la paix 2023 – Le film s’inspire de sa propre histoire .Elle parle surtout de l’environnement avec les enfants, « leur point de vue, je ne pouvais l’imaginer, le comprendre, la situation m’était inconnue, je ne pouvais pas émotionnellement y réfléchir davantage ».

« Est-ce que l’on peut appeler ça un choix, ou est-ce autre chose, que de laisser ses enfants à la maison , pour poursuivre mon combat, je savais que j’allais être arrêtée .(…) Retourner en Iran, c’est un moment indescriptible, ça peut complètement vous détruire, j’aurais pu dire n’importe quoi, de faux, tellement la pression était forte »

« Nous avons supporté la souffrance avec l’espoir d’un avenir meilleur , pour la démocratie, la liberté, l’égalité .La souffrance reste ancrée , mais elle est accompagnée d’espoir, de victoire de résistance »

Les femmes en Iran , au cinéma …

« Une Femme Iranienne«  de  Negar Azarbayjani – « En secret » de  Maryam Keshavarz- « No land’s song « -de  Ayat Najafi – « Des rêves sans étoiles  » de Mehrdad Oskouei- « La Permission » de Soheil Beiraghi – « Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami-« Trois visages » de Jafar Panahi -« Une famille respectable » de Massoud Bakhshi-

6 août 2025 en salle  1h 53min DVD‏ : ‎ 2 décembre 2025 Acteurs ‏ : ‎ Majid Bakhtiari, Sina Parvaneh, Tanaz Molaei, Vishka Asayesh, Zanyar Mohammadi Drame Sénariste : Mohammad Rasoulof Sous-titres : ‏ Français Langue ‏ : ‎ Farsi Studio ‏ : ‎ L'Atelier d'Images Titre original Haft Rooz L'histoire : Myriam, activiste et militante pour les droits de l’Homme, est emprisonnée depuis des années en Iran loin de son mari et de ses enfants. Lorsqu’elle obtient une permission pour raisons médicales, elle a 7 jours pour décider de fuir le pays et retrouver sa famille ou de rester en Iran pour continuer sa…
Le film
Les bonus

Ce film s’inspire fortement de l’histoire de Narges Mohammadi , prix Nobel de la paix 2023, décroché après des années de lutte et d’emprisonnement dans les geôles iraniennes d’où elle a pu sortir pendant une semaine , en raison de problèmes médicaux. Mais au lieu de se faire soigner, la militante quitte le pays pour rejoindre sa famille à la frontière turque. Le début d’un périple dans le froid et la neige, et la poursuite de son combat pour les droits de l’homme. C’est rapporté par le réalisateur de manière assez conventionnelle , la détermination de l’héroïne trouvant dans le jeu profond de Vishka Asayesh les ressources nécessaires et pertinentes pour mener à bien son projet. Dans l’application des faits réels, il est quasiment incompréhensible, voire inhumain. La décision qu’elle prendra une fois sa famille réunie est folle. Son histoire est vraie

AVIS BONUS Le témoignage de Narges Mohammadi prix Nobel de la paix 2023 dont le film s'inspire, relayé par l'avis d'une spécialiste sur le front iranien.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Le quai des brumes » de Marcel Carné. Critique cinéma

Retour cette semaine au cinéma de ce grand classique qui a mythifié le couple Gabin-Morgan. Mais il faut démystifier

Laisser un commentaire