- Dvd : 17 juin 2025

- 2 février 1972 en salle
- Reprise 19 février 2025
- 1h 23min
- Par Robert Bresson
- Acteurs : Isabelle Weingarten, Guillaume des Forêts, Jean-Maurice Monnoyer, Giorgio Maulini, Lidia Biondi
- Studio : Potemkine Films
L’histoire : Une nuit, à Paris, Jacques sauve Marthe d’un saut tragique du Pont-Neuf. Alors qu’ils se livrent l’un à l’autre, ils décident de se revoir. Durant quatre soirées, Jacques réalise qu’il tombe profondément amoureux. Mais qu’en est-il des sentiments de Marthe ?
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
« Nuits blanches », la nouvelle de Dostoïevski, a connu de nombreuses adaptations . Et inspiré plusieurs réalisateurs , dont Luchino Visconti ( « Nuits blanches » ) et James Gray dans un ratage parfait à mon sens : « Two Lovers ».
Robert Bresson, à l’instar du cinéaste italien, se tient au plus près de l’écriture du romancier. Marqué par cette étrange histoire d’une femme qui à la nuit tombée attend un homme qui ne vient jamais. Un passant a remarqué cet étrange manège , et s’éprend de la belle .
Cette fois nous sommes dans les années soixante, à Paris et le couple en question porte la nouvelle vague comme un ultime clapotis, un dernier hommage à ce courant générationnel.
Guillaume des Forêts, Jacques le personnage principal, est une sorte de Jean-Pierre Léaud ( époque « La maman et la putain » ) ou du Sami Frey des années soixante. Son histoire est brièvement rappelée depuis sa chambrette sous les toits, transformée en atelier de peinture.
Le garçon est sans envergure, et aussi désespéré que la jeune femme qu’il va sauver de la noyade. L’amant de Marthe de retour de son voyage à l’étranger n’a pas tenu sa promesse . Il ne l’a pas revue …
Altruiste à l’origine, de plus en plus amoureux au gré des rencontres, Jacques accompagne chaque soir la femme près du Pont Neuf, où le rendez-vous devait avoir lieu. L’illusion chez lui se heurte à l’espoir fou, désespéré de Marthe.
Sur ce romantisme échevelé Bresson pose des notes de musique très contemporaines, à la rencontre de ses musiciens de la rue enrôlés dans le courant libertaire du moment. Des hippies avalés par la nuit parisienne qu’il capte avec angélisme. La nuit parisienne filmée par Bresson, c’est quelque chose.
Un cadre paradoxal sur le final presque cruel . Beau et troublant.
- Dostoievski selon Vladimir Kholinenko
LES SUPPLEMENTS
Entretiens avec
- Guillaume des Forêts
- Nasreen Munni Kabir, réalisatrice indienne
- Yves Bernanos, réalisateur de documentaires
Yann Gonzales, réalisateur à propos du film
« Robert Bresson aime Dostoïevski pour sa justesse de comportement »
« Robert Bresson en musique » par Thierry Jousse- « Un condamné à mort s’est échappé »-« Pickpocket »-« Au hasard Balthazar »-… toute la filmographie du cinéaste disséquée sur des partitions bien souvent classiques, en raccord avec les images . « Quatre nuits d’un rêveur » fait un peu exception, sur de la musique contemporaine qui accompagne cette fois les scènes
La musique du film, par Barbara Carlotti- Humer l’air du temps, se connecter avec la jeunesse
Le Film
Les bonus
Bresson reprend une nouvelle de Dostoïevski et la transpose dans le Paris nocturne des années soixante . Une femme attend un homme qui lui avait promis de la revoir de retour de voyage. Un autre homme est maintenant à ses côtés.
Ils vont et viennent sur les quais de la Seine, dans le désir contenu pour un amour impossible. Il aime, elle attend.
C’est un film qui parle peu et qui languissant, donne à ses silences, des intonations particulières.
Bresson , poète et mélancolique filme la nuit parisienne de manière mirifique mêlant au chatoiement des lampadaires, l’absence et les silences.
La nouvelle vague entrevue dans ses intentions premières n’est plus qu’un clapotis.
AVIS BONUS
Les commentaires du comédien principal et des techniciens . Thierry Jousse évoque la musique dans la filmographie de Robert Bresson


Yves Bernanos n’est pas critique mais réalisateur de documentaires, comme cela est indiqué dans le bonus.
Dont acte. Cependant certaines plates forme comme » Film documentaire » ou » Unifrance » le présente également comme critique