« Prima la vita » de Francesca Comencini. Critique dvd

• 1 heure et 46 minutes
• Dvd‏ : ‎ 17 juin 2025
• 12 février 2025 en salle
• Acteurs ‏ : ‎ Fabrizio Gifuni, Romana Maggiora Vergano, Anna Mangiocavallo, Luca Donini, Daniele Monterosi
• Sous-titres : ‏ : ‎ Anglais, Français
• Langue ‏ : ‎  Italien
• Studio  ‏ : ‎ Pyramide Vidéo

L’histoire : Un père et sa fille habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, et l’entraine dans des univers magiques. Il est le grand cinéaste de l’enfance . Il travaille sur « Pinocchio ». Devenue une jeune femme, la rupture avec l’enfance est inéluctable .Elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre.

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• Le film : 
• Le bonus : 

C’est un hommage certes, mais de la part de sa fille, l’encens a un tout autre parfum que celui du compliment. Francesca Comencini étreint chaleureusement ce père qui l’aura conduite jusqu’à « Prima la vita ».

Un film de souvenirs très personnels, 20 ans de l’Histoire du cinéma italien et de l’Italie, marquée par des mouvements politiques et sociaux indissociables.

C’est d’ailleurs l’un d’entre eux ( l’assassinat d’Aldo Moro ) qui entraîne la jeune fille dans le monde des adultes, bien loin de l’enfance paisible qu’elle nous a racontée, auprès d’un père très présent .

Malgré son auréole internationale , ses obligations professionnelles, le célèbre cinéaste l’accompagne toujours avec respect et bienveillance. Elle est de tous ses instants … Quand le projet Pinocchio se réalise, toute cette féerie de l’enfance, mise en scène par son papa, l’enchante.

Francesca Comencini insiste beaucoup sur ce tournage, pour un film dans le film qui borde le biopic et la biographie. Un terrain mouvant sur lequel elle engage ses fameux souvenirs pour des relations paternelles qui vont se dégrader.

Souvent confinée entre quatre murs , l’adolescente presque femme vit désormais au grand air des instants d’une liberté insoupçonnée. Débridée par les vapeurs d’alcool et les substances dangereuses, elle s’oppose frontalement à cet homme qu’elle assimile maintenant au pouvoir réactionnaire violemment contesté dans la rue.

Les Brigades rouges font la une , l’attentat sur la « Piazza Fontana » traumatise encore la population, l’enlèvement d’Aldo Moro, le président de la Démocratie chrétienne se profile à l’horizon . Il assombrit celui de ce papa cinéaste un moment désemparé, mais toujours prêt à soutenir cette femme , qui à son tour réalisatrice, opposera à son style, une totale affirmation d’elle-même .

Comme une auto-critique fondue dans cette autobiographie qui scénarise son premier film au succès prometteur. «  Il parlera de mes années compliquées » avait-elle prévenu.

Et cette fois la confrontation artistique est sereine, réfléchie, dans l’esprit d’une éducation tolérante où avant le cinéma il était avant tout question de vivre. « Prima la vita » comme le dit Francesca.

LE SUPPLEMENT

• Entretien avec Francesca Comencini ( 22 mn ) – A la pandémie le cinéma s’est arrêté. Les salles ont fermé, les studios aussi. «  Pour la première fois de ma vie j’ai eu la sensation que le cinéma pouvait être perdu. Ca s’est associé avec la figure de mon père avec lequel j’ai respiré toute ma vie le cinéma . Tous mes souvenirs d’alors sont remontés, et je me suis dit que je ne voulais pas qu’ils soient perdus »

Francesca Comencini sollicite Marco Bellocchio pour avoir son avis sur l’histoire qu’elle veut scénariser. Il l’encourage dans cette voie , mieux il veut le produire.

« Au casting, on n’a pas cherché l’imitation et voulu oublier qu’ils allaient représenter mon père et moi ».