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« Les merveilles » de Alice Rohrwacher. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Dans un village en Ombrie, c'est la fin de l'été. Gelsomina vit avec ses parents et ses trois jeunes sœurs, dans une ferme délabrée où ils produisent du miel. Volontairement tenues à distance du monde par leur père, qui en prédit la fin proche et prône un rapport privilégié à la nature, les filles grandissent en marge. Pourtant, les règles strictes qui tiennent la famille ensemble vont être mises à mal par l'arrivée de Martin, un jeune délinquant accueilli dans le cadre d'un programme de réinsertion, et par le tournage du "Village des merveilles", un jeu télévisé qui envahit la région.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Merveilles"
De : Alice Rohrwacher
Avec : Alba Rohrwacher, Maria Alexandra Lungu, Sam Louwyck, Sabine Timoteo, Agnese Graziani
Sortie le : 16 septemb 2015
Distribution : Ad Vitam
Durée : 106 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Prix du jury à Cannes 2014 

La fabrication du miel n’a plus de secret pour moi, mais le prix du jury 2014 à Cannes demeure une énigme.  Celle d’une histoire de famille paysanne régentée par un père omnipotent qui pour préserver le rapport à la nature exige de son entourage une disponibilité sans égale.

La mère et les filles travaillent sans relâche, tandis que le père œuvre autour de ses ruches, le plus souvent en compagnie de son aînée, Gelsomina. L’ado  rêve d’évasion et de liberté, que la venue inopinée d’un jeune garçon en réinsertion va peut-être lui offrir.

Avec en prime, cette émission de TV qui se promène dans la campagne ombrienne, proposant un concours dont l’argent permettrait d’alléger les dettes de la ferme.

Le père, bien évidemment, ne veut pas entendre parler de cette invention de la ville qui maintenant cristallise tous les méfaits qui s’abattent sur sa propriété menacée d’expropriation au profit d’une politique agricole de plus en plus axée sur le tourisme.

Aec ses gros sabots la réalisatrice et scénariste Alice Rohrwacher nous emmène paître dans des pâturages préservés de tout insecticide pour sauvegarder cette terre de moins en moins productive. Un cours inexorable que le père, avec des côtés parfois très sympas, entend  stopper dans l’illumination de ses propres fantasmes.

La fin du monde est proche, dit-il encore à qui veut bien l’entendre, soit ses enfants eux aussi très attachants dans leur servitude au géniteur.

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La mère ( Alba Rohrwacher), rebelle parfois aux injonctions de l’époux, mais difficile à cerner dans son comportement, remarque malgré tout  que «  quand il n’est pas là, on respire mieux ».

Bien étrange cette famille repliée sur elle-même comme un naufragé solitaire sur une île déserte. Bien étrange ce film qui nous documente par le détail sur la confection du miel et milite contre la désertification rurale. Noble cause, évidemment, marquée par ce constat de désespérance tranquille, où les gamins s’attardent sur leur enfance qui ne voit pas le jour.

Comme une histoire sans âge, sans valeur ni repère,  si ce n’est celui d’un monde qui n’arrête pas de se brouiller avec sa propre image.

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Dans ce coin d’Ombrie, la lumière habituellement très belle, perd alors de sa clarté. Et dans l’ombre, puis l’obscurité, le message de la réalisatrice, à l’origine très prometteur, à quelque chose de suranné, de mal vieilli.

  • Scènes coupées (13.44 mn). Une émission TV, séquence redondante effectivement,. Comment devient-on reine ? (des abeilles), pourquoi pas? La roue, faite par les gamines, c’est assez  rigolo. La piscine, excellente séquence. Les chasseurs aussi mais bien trop courte.
Prix du jury à Cannes 2014  La fabrication du miel n’a plus de secret pour moi, mais le prix du jury 2014 à Cannes demeure une énigme.  Celle d’une histoire de famille paysanne régentée par un père omnipotent qui pour préserver le rapport à la nature exige de son entourage une disponibilité sans égale. La mère et les filles travaillent sans relâche, tandis que le père œuvre autour de ses ruches, le plus souvent en compagnie de son aînée, Gelsomina. L’ado  rêve d’évasion et de liberté, que la venue inopinée d’un jeune garçon en réinsertion va peut-être lui offrir. Avec…

Review Overview

Le film
Le bonus

Il faudra que l’on m’explique la distinction cannoise (prix du jury en 2014) à ce film qui pour justifier le maintien à la terre – point de vue tout à fait honorable – le fait sous la coupe d’un patriarche omnipotent. Rien de bravache, aucune méchanceté, mais une certitude chevillée au corps qui lui prédit la fin du monde prochaine et incite sa marmaille à le soutenir dans les travaux des champs et des ruches. La réalisatrice film l’ensemble de manière assez monocorde, se laissant bercer par la douceur ambiante de la campagne ombrienne, sans lui donner ce supplément d’âme que requiert la famille en survie.

Avis bonus Quelques scènes coupées, plus ou moins intéressantes

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