Rencontres du Cinéma Italien de Toulouse 
- Au Cinéma : 20 mai 2026
- 2h03
- Avec : Elisa Schlott, Max Riemelt, Alma Hasun
- Scénariste : Cristina Comencini
- Biopic, Drame, Historique
L’histoire : En 1943, Rosa, une jeune femme fuyant les bombardements de Berlin, se réfugie chez ses beaux-parents près de la Wolfsschanze (*), le quartier général secret d’Hitler. Elle est contrainte, avec d’autres femmes, de goûter les repas destinés au Führer pour s’assurer qu’ils ne sont pas empoisonnés. Chaque bouchée pourrait être la dernière.
D’après le roman de Rosella Postorino, « La Goûteuse d’Hitler » (2018).
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Autrefois en Prusse-Orientale, aujourd’hui Pologne, le quartier général d’Hitler était abrité dans une immense forêt, qu’il avait fallu grandement déboiser , pour aménager tout un ensemble défensif, surnommé la « tanière du loup ».
Si depuis 1945, les historiens ont pu se pencher sur ses caractéristiques, ce n’est qu’en 2012 que l’existence de gouteuses pour Hitler dans ce lieu, fut découvert à l’occasion de la mort de la dernière d’entre elles, Margot Wölk. .
D’une bizarrerie à l’autre, , Rosella Postorino s’est emparée de cette révélation qu’un réalisateur toujours italien adapte ensuite au cinéma.
Il est donc question du réquisitionnement de ces jeunes femmes , vivants alentours et devant tester les plats du führer. On vient les chercher, on les ramène, on les paie 200 marks par mois ce qui dans le contexte de pénurie de l’époque leur ouvre des portes difficiles d’accès .
Mais une fois le froid et la faim oubliés, l’enjeu de leur présence et de la mort qui peut à tout instant surgir, d’un peu de miel ou de tournedos fricassé, les alerte.
On les tient alors un peu plus en respect, on les force, parfois le canon sur la tempe. Mais leur résistance s’organise, sourde et silencieuse malgré des tensions inévitables dans ce huis-clos féminin, tenu secret et imperméable aux pensionnaires du lieu
Rosa va s’en extraire, la Berlinoise comme on l’appelle par envie , jalousie et aussi maintenant par respect pour l’exemple qu’elle donne. Son mari Gregor est mort sur le front russe, cela ne fait plus de doute, elle n’a plus rien à perdre sinon offrir le meilleur d’elle-même auprès de ses compagnes, devenues pour certaines de véritables amies .
Quand elle va flancher, passer à « l’ennemi », dans cette part d’ombre qui la déstabilise , il lui restera toujours une petite lumière pour montrer le chemin à celle qui doit se faire avorter. Avant de se jeter dans la gueule du loup pour sauver Elfriede (Alma Hasune) qui n’a plus d’identité.

Ces femmes sacrifiées, de part et d’autre, le réalisateur et sa co-scénariste Cristina Comencini (**)les éclaire dans leurs émotions et leurs dilemmes, avec attention et prévention. Sans jugement moral , ni recours passéiste. Elles ont vécu l’enfer d’un paradis perdu et se sont tues, jusqu’à leur mort. A jamais prisonnières de leur histoire …
(*) Wolfsschanze , en français : « Retranchement du Loup »
(**) Avec Ilaria Macchia, Giulia Calenda, Doriana Leondeff
Le film
Durant la Seconde Guerre mondiale, de jeunes femmes sont recrutées comme "goûteuse" pour Adolf Hitler. Matin, midi et soir, elles mangent afin de s'assurer que la nourriture n'est pas empoisonnée. Chaque bouchée sera peut-être la dernière... Aussi une fois la surprise de leur convocation passée, et le fait de pouvoir manger enfin à leur faim, une sourde résistance s’opère à l’égard du dispositif alimentaire. Il va falloir faire preuve de solidarité, le crêpage de chignon des premiers jours n’étant plus de mise. Des amitiés se nouent, une solidarité précaire, certaines commencent à traîner des pieds … Rosa, venue de Berlin pour trouver refuge auprès de ses beaux-parents, va prendre en compte les entraves du système pour offrir le meilleur d’elle-même auprès de ses compagnes, devenues pour certaines de véritables amies . Cela ne se fera pas sans mal, ni entorse à la morale, mais il lui restera toujours une petite lumière pour retrouver le bon chemin. Ces femmes sacrifiées, de part et d’autre, bien malgré elles, le réalisateur les éclaire dans leurs émotions et leurs dilemmes, avec attention et prévention. Sans jugement moral , ni recours passéiste. Elles ont vécu l’enfer d’un paradis perdu et se sont tues, jusqu’à leur mort. A jamais prisonnières de leur histoire …
