- 18 mai 1938 en salle

- Reprise 17 décembre 2025
- Avec : Jean Gabin, Michel Simon, Michelle Morgan
- 1h 31min | Drame
- Studio : Carlotta films
- Pour la 1ère fois dans sa Version restaurée 4K
L’histoire : : Un déserteur, Jean arrive au Havre dans l’espoir de quitter la France. En attendant , il trouve refuge dans une baraque autour de laquelle gravitent plusieurs marginaux. Il y fait la rencontre de Nelly, une belle et mystérieuse jeune femme, qui vit dans la terreur de son tuteur, Jean se mêle à ses affaires et met les pieds dans un engrenage périlleux…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
« T’as de beaux yeux, tu sais ». La réplique, célèbre, a fondu le film dans l’or du cinéma français. L’œuvre est devenue indestructible, et respectueusement, je n’en gâcherai que le vernis. Pour conserver le souvenir d’un film fortement marqué par les décors de Trauner, sur lesquels Marcel Carné posera des scènes d’atmosphère.
Comme cette même année de 38 dans un « Hotel du Nord »
Atmosphère, atmosphère… Le réalisateur signe alors l’une des œuvres majeures du réalisme poétique au cinéma.
Le noir et blanc de l’époque n’est pas très fameux . Sa belle restauration (*) réhausse aujourd’hui la grisaille portuaire où se dessinent des ombres furtives et des âmes en peine. Un artiste à la dérive, un poivrot, des gangsters de pacotille, et cette jeune fille bien mystérieuse, apeurée, fuyante.
C’est la rencontre d’un célèbre couple du cinéma français, Morgan–Gabin qui donnera aussi à ce film, ses lettres de noblesse.
Elle joue bien, très bien même, alors que le maître me paraît ici en dessous de sa réputation. Il s’en contente, probablement, et suit une direction d’acteurs plutôt raplapla.
L’heure est au réalisme, à la déprime, à l’abandon.
C’est le fond du problème que les dialogues de Prévert tournent et retournent avec une délectation appuyée sur les lèvres des protagonistes. A la conscience sociale se mêle une romance de fleur de pavé. On y parle d’amitié, et de solidarité : la scène dans le bouge de Panama aurait pu inspirer Brassens. Mais « La chanson pour l’Auvergnat » n’était pas encore née…
(*) On la doit à Studio canal et à la Cinémathèque française, avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’image animée et de Chanel.
- Dans sa version DVD 2012 : On apprend beaucoup sur l’histoire d’un film qui ne fut pas simple à réaliser, puis à distribuer. Et sa restauration ( déjà à l’époque ) pour récupérer un négatif endommagé, fut du même tonneau
Le Film
Encore un grand classique qui me passe au-dessus. Il me semble désormais appartenir aux indéboulonnables du septième art, page d’histoire indispensable pour mieux édifier les cinéphiles et autres amateurs de cette époque qui vit naître au cinéma le réalisme poétique.
