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« Le goût de la cerise » d’Abbas Kiarostami. Critique Blu-ray

Kiarostami toujours aussi étrange, fabuliste et conteur d’un monde qui n’existe peut-être pas. Mais c'est du (bon) cinéma nous rassure-t-il...

La fiche du film

Le film : "Le Goût de la cerise"
De : Abbas Kiarostami
Avec : Homayoun Ershadi, Ahdolrahman Bagheri
Sortie le : 26/11/1997
Distribution : Carlotta Films
Durée : 99 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus

Palme d’or 1997, Cannes

  • Audio : Français , Farsi
  • Sous-titres : Français
  • Studio : MK2

Kiarostami toujours aussi étrange, fabuliste et conteur d’un monde qui n’existe peut-être pas. Sauf pour ce personnage M.Badiii, solitaire au volant de sa voiture ( Homayoun Ershadi) en quête d’un passager, sans raison apparente.

On connait rarement la nature des choses chez le cinéaste iranien qui sème ses petits cailloux blancs, le sourire en coin, mais le regard sévère. Pour ce militaire ( Safar Ali Moradi) de faction nocturne à la caserne, par sanction disciplinaire, ou cet apôtre de la foi, séminariste émérite qui sermonne ce conducteur, dont les intentions sont désormais évidentes.

L’homme demande que l’on vienne à 6 h du matin à un endroit bien précis d’une colline pour vérifier qu’il s’est bien donné la mort. Contre une somme d’argent à l’image d’un trésor pour tous ses interlocuteurs qui refusent malgré tout d’accomplir un tel geste : vingt pelletées de terre et puis la fortune .

Kiarostami filme presque nonchalamment toutes ces rencontres, sans omettre d’élever la nature au sommet d’une beauté inattendue.  Pour de la terre ocre et sèche, des nuages de poussière, des routes sinueuses, incertaines …

Le cadre idyllique au réalisateur dans l’exécution de son projet où la vie et sa raison d’être occupent toutes ses attentes. La manière dont il s’adresse différemment à ses passagers en fonction de leurs origines ( kurde, afghan, iranien … ) ,de leur personnalité et de leur besoin financier, est intéressante.

Au-hasard de ses déambulations, il tente maintenant de convaincre le gardien d’une carrière

Seul le vieux taxidermiste (Ahdolrahman Bagheri)du Musée d’histoire naturelle accepte la mission dont on ne connaîtra jamais vraiment l’issue. Pour une quête vaine en quelque sorte à l’image de ce film pétri d’humanité, mais sans réelle insistance. Au point que le final plutôt joyeux me rassure.  Où l’on voit Kiarostami filmer des soldats souriants au bord du chemin sur la musique fanfaronesque  de Louis Armstrong «  Saint-James Infirmary » .

Tout cela n’était donc que du cinéma !

LES SUPPLEMENTS

  • Le film vu par Jean Michel Frodon . Un décryptage intéressant autour de la voiture imaginé comme un dispositif de cinéma . Une façon de percevoir le monde

« Il invente des ressources nouvelles dans ce dispositif très simple » relève le critique qui sur le fond du sujet souligne que le héros choisit «  la manière la moins probable pour se suicider , et pour quelle raison, on ne sait pas,  quelque chose d’autre se joue ».

Le vieux taxidermiste raconte comment il a raté son suicide, sur la caresse d’une mûre …
  • Shoanak : ce que Kiarostami appelle une maquette et qui est en réalité un repérage en forme de répétition du film. Le réalisateur prend la place du comédien et fait au hasard un parcours identique à celui qu’il va reproduire dans le film. Ce document est absolument prodigieux une fois que l’on a vu le film .
  •  Projet : du casting aux accessoires en passant par le maquillage très particulier ( un peu de terre soufflé sur le visage du héros) on suit les différentes trajectoires nécessaires pour la réalisation avec une fois encore plusieurs séquences de Shoanak suivies de la séquence filmée . Un document très intéressant .
Palme d’or 1997, Cannes DVD : 07 juillet 2020 Meilleur dvd Juillet 2020 ( 2 ème ) Acteurs : Homayon Ershadi, Abdolrahman Bagheri, Afshin Khorshid Bakhtiari, Safar Ali Moradi, Mir Hossein Noori Audio : Français , Farsi Sous-titres : Français Studio : MK2 Kiarostami toujours aussi étrange, fabuliste et conteur d’un monde qui n’existe peut-être pas. Sauf pour ce personnage M.Badiii, solitaire au volant de sa voiture ( Homayoun Ershadi) en quête d’un passager, sans raison apparente. On connait rarement la nature des choses chez le cinéaste iranien qui sème ses petits cailloux blancs, le sourire en coin, mais le regard sévère. Pour ce militaire ( Safar Ali Moradi)…
Le film
Les bonus

 Une fois encore Kiarostami prend un seul homme comme témoin de l’état de nos relations dans cet univers qu’il réussit toujours à sublimer .Pour de la terre ocre et sèche, de la poussière en nuages et des routes sinueuses et  incertaines … Le cadre idylliques au réalisateur dans l’exécution de son projet où la vie et sa raison d’être occupent toutes ses attentes. Cette fois son héros est dépressif, on ne sait pourquoi, mais il veut se suicider. Sa manière de procéder est assez déroutante, comme l’est la mise en scène du cinéaste iranien qui bouscule les barrières et les interdits. Ce qui paraît assez austère sur la durée se termine alors par un immense éclat de rire. Où l’on voit Kiarostami filmer des soldats souriants sur le bord du chemin sur la musique fanfaronesque  de Louis Armstrong «  Saint-James Infirmary » . Tout cela n’était donc que du cinéma !

AVIS BONUS Après un éclairage avisé de Jean-Michel Frodon, deux documents exceptionnels 5

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