Pour la critique c’est ici
LES SUPPLEMENTS
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Jean Renoir présente « La règle du jeu ».
Face à la caméra, le cinéaste évoque la sortie calamiteuse de son film. « Les injures, les sifflets, me déchiraient le cœur » reconnaît-il dans ce beau document. « Je n’avais aucunement l’idée d’épater le bourgeois, je voulais faire un film agréable, mais en même temps une critique d’une société que je considère toujours comme pourrie ».Il s’inspire de Musset avec « Les caprices de Marianne ». « De très loin, ce fut mon tremplin. Je voulais échapper au naturalisme, et retrouver Marivaux, Beaumarchais, Molière, pour en prendre de la graine ».
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-Il était une fois… « La Règle du jeu » par François Truffaut (52 mn).
De nombreuses archives font revivre Jean Renoir. Et son père. « Je le voyais peindre tous les jours, et je savais que je ne serais jamais peintre. J’étais trop respectueux ». Il fut pourtant bien content de vendre les toiles de son célèbre papa afin d’éponger ses dettes successives.
Un portrait toujours resitué dans le contexte historique (l’invasion nazie, son passage au parti communiste, ses écrits antisémites avant de partir pour les Etats-Unis…) « Je pense qu’il s’est fourvoyé plusieurs fois sur le plan politique » dit son fils Jacques, « mais jamais sur le plan du cœur c’était un profond humaniste. »
Leslie Caron dit qu’il « aimait les grands cabots dont il faisait partie, ceux qui faisaient des excès ».Les historiens du cinéma Olivier Curchod et Claude Gauteur ainsi que Bertrand Tavernier et Olivier Assayas soulignent toute la modernité du film. Ce dernier dit que c’est « un film qu’il fallait faire à ce moment là, et après, le moment historique a disparu .Son génie a été de saisir dans son époque quelque chose que personne d’autre ne voyait »
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« Jean Renoir, le patron » : « La Règle et l’exception ».
Extrait de « Cinéastes de notre temps », réalisé par Jacques Rivette en 1966 (49 mn). Renoir revient sur le découpage du film, la profondeur de champ, les personnages, l’improvisation, le génie et l’implication des comédiens… Un moment fort de ce document d’archives exceptionnel est le retour de Jean Renoir 27 ans plus tard – au château de la Colinière, en compagnie de Marcel Dalio (le marquis de La Chesnaye). Celui-ci s’étonne notamment que le cinéaste n’ait pas utilisé toute l’architecture du château .La réponse est une leçon de cinéma.
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-Olivier Curchod présente « La Règle du jeu »
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-« Ma » Règle du jeu. Par N.T Binh, 16 mn.
Un montage d’entretiens dans lequel on rappelle que beaucoup sont passés à côté du film la première fois. Claude Chabrol souligne la justesse des rapports des gens, car « Renoir n’est intéressé que par la nature humaine. C’est un film politique comme Beaumarchais peut l’être ».Noémie Lvovsky souligne elle aussi l’amour qu’il avait pour tous ses personnages « il ne les mettait jamais dos à dos et même le plus crétin, il l’aime bien ».
En bon technicien le chef opérateur Eduardo Serra remarque l’admirable travail sur « la profondeur de champ, et cette façon de l’utiliser pour mener son action ». Les scènes du grand couloir du château sont à ce titre effectivement exemplaires. Et rares pour l’époque !
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Reconstituer « La Règle du Jeu » (Archive INA / 10’21)
-Jean Gaborit revient notamment sur la manière de procéder pour retrouver ce film qui n’existait quasiment plus . Lors d’une première reconstitution, il est projeté dans un ciné-club parisien. Truffaut encore journaliste, critique vertement la copie proposée.
C’est en retravaillant sur une douzaine d’exemplaires que le film définitif pourra à nouveau sortir dans les salles.
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Dialogue entre Jean Douchet et Arnaud Desplechin
(Novembre 2014 – Cinémathèque française / 48’50) -On évoque Jean Gabin, sollicité à l’origine, avant de reprendre l’édifiant casting « où les huit personnages principaux sont à égalité ».
C’est un film très attendu, la publicité ( promotion aujourd’hui ) est énorme dans les journaux, autant que la réaction négative du public. Le film est hué , des fauteuils sont brisés , Renoir revoit sa copie. Toutes les coupes ont pu être retrouvées afin de remonter le film à l’original.rrf
- La règle du jeu musical (38’48), film analyse de Philippe Roger, maître de conférence en études cinématographiques .Un chapitre à voir après la projection du film dont l’universitaire révèle le dénouement.
- Extrait de l’opéra-comique « Le Déserteur » (Collection Philippe Morin / 4’17) -Cette partition signée Pierre-Alexandre Monsigny est jouée à la fin du film.