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« Deep end » de Jerzy Skolimowski. Critique dvd

Synopsis: Adolescent de 15 ans, Mike se rend à son tout premier jour de travail : il vient d'être embauché dans un établissement de bains publics de l'East End londonien. Sur place, sa collègue Susan est chargée de lui présenter les lieux. Le jeune homme est tout de suite attiré par cette jolie rousse plus âgée que lui.

La fiche du Disque

Le film : "Deep End"
De : Jerzy Skolimowski
Avec : John Moulder-Brown, Jane Asher
Sortie le : 28 novembre
Durée : 86 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Novembre 2011 ( 3 ème )

L’aspect sulfureux pour l’époque s’est émoussé. Les émois amoureux d’un ado face à une jeune fille très entreprenante ont connu d’autres ébats. Mais la bizarrerie fait que ce film demeure quasiment sans ride. Il marque son temps, par sa musique très datée ( Cat Stevens, Can ), ses couleurs pop et ce swinging London dépassé.

Mais le temps ne fait rien à l’affaire, «  Deep end » nous parle toujours de Mike et Susan, un couple qui ne se fera jamais et qui vit encore ce matin quelque part à Londres, Paris ou Berlin.Dans les entrelacs d’une civilisation en dégringolade, sans repère, ni avenir confirmé.

 Ce que l’on nomme l’universalité.  Jerzy Skolimowski a toujours su faire. «  Deep end » est le premier film anglais de ce polonais qui délaissant un pays complètement sous la botte soviétique (nous sommes en 1970) prend très rapidement le pouls de la société britannique.

Quand Mike débarque dans les bains publics pour travailler aux côtés de la belle Susan, le microcosme qui s’y agite n’est que plaie de l’humanité, ou laisser aller. Dehors , il fait souvent nuit et cette fois Londres est plus enchantée ; mais le miteux des boîtes que fréquentent Susan et son fiancée ( un abruti de première ) n’est pas plus engageant que la piscine aux murs délabrés.

Comment Skolimowski arrive-t-il à nous dépeindre tout cela de façon aussi légère, dans le désarroi culotté d’un jeune garçon que John Moulder-Brown  , porte sur ses frêles épaules, avec l’assurance d’un grand pro ?

Une Angleterre des années 70, qui ne s’invente pas !…

Il est intéressant de le revoir dans les bonus en compagnie de sa partenaire du film Jane Asher , se remémorant leurs meilleurs souvenirs. Ils parlent beaucoup de l’improvisation à l’ordre du jour sur le plateau, et c’est peut-être l’explication de cette couleur dominante dans un  film très spontané.

Les sujets traités ne sont pas faciles, mais le naturel ambiant fait que l’on se retrouve quasiment dans la vraie vie, ne sachant jamais ce qui attend les héros et leur entourage.

Et le final est tout à fait conforme à un film qui passe de la comédie au drame avec la logique implacable d’un gamin en quête de soi, face à l’ingénue et ambiguë  Susan. Entre le fantasme et la réalité, la mort viendra les guider.

 LES SUPPLEMENTS

  • Point de départ. Le titre de ce chapitre fait référence au premier titre du film, remplacé ensuite par «  Deep end » dont on nous raconte toute l’histoire avec ses concepteurs, acteurs et techniciens. Il n’y a pas d’images de tournage (en 1970 on n’y pensait pas, et même les scènes coupées ont été jetées), mais d’excellents commentaires ou souvenirs.

«  On travaillait caméra à la main, et sans répétition, et comme très rapidement on a vu que ça fonctionnait, on a poursuivi » note ainsi Charly Steinberger, derrière la caméra, encore ébloui à l’évocation de ce tournage au cœur de Londres, mais aussi à Munich (pour son parc et les bains publics).

« Il y avait une certaine idéalisation de la part de Skolimowki » dit un de ses techniciens «tout paraissait merveilleux et agréable. Il voulait représenter une période endiablée, mais avec un aspect sombre. Bien que fasciné par ce mode de vie (il arrive de Pologne et a vécu sous un régime tyrannique) sa différence culturelle lui faisait porter un regard très critique »

  •  Les scènes coupées.On en parle, on ne les voit pas, car elles ont toutes été jetées, pratique courante à l’époque
  • «  Deep end » c’est moi. Ou le témoignage inattendu d’Etienne Daho sur un «  film qui m’a construit, j’espérais sa ressortie même si la rareté protégeait son côté confidentiel ».
Meilleur dvd Novembre 2011 ( 3 ème ) L’aspect sulfureux pour l’époque s’est émoussé. Les émois amoureux d’un ado face à une jeune fille très entreprenante ont connu d’autres ébats. Mais la bizarrerie fait que ce film demeure quasiment sans ride. Il marque son temps, par sa musique très datée ( Cat Stevens, Can ), ses couleurs pop et ce swinging London dépassé. Mais le temps ne fait rien à l’affaire, «  Deep end » nous parle toujours de Mike et Susan, un couple qui ne se fera jamais et qui vit encore ce matin quelque part à Londres, Paris ou…

Review Overview

Le film
Les bonus

Un récit initiatique en forme de balade mélancolique au cœur de Londres à la fin des années soixante. Ca n’a rien de nostalgique et c’est toujours aussi prenant de voir comment le cinéma pouvait donner du souffle à la vie. Une mise en scène comme celle de « Deep end », ça coule de source.

Avis Bonus : Bien qu’il y ait peu d’images d’archives, et aucune du tournage, tous les commentaires ou souvenirs contribuent beaucoup au bonheur de ce dvd, avec notamment les retrouvailles des deux héros de l’époque. Jane Asher, et John Moulder-Brown, ne font pas de grandes révélations mais leurs anecdotes (sur les scènes improvisées, par exemple) ne manquent pas de piquant …

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