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Bernadette Lafont, une dame tout simplement

Une gouaille, un regard, une présence. Comme un renard sorti de sa tanière, Bernadette Lafont dévorait tout d’un coup d’œil, et prenait la pose, cambrée, les mains sur les hanches. De l’air, tu vas voir mon coco. C’était un tempérament, une vision du cinéma à vivre en toute liberté, et en toute indépendance. Un fort caractère qui se révélera pleinement dans ses rôles au cinéma. Chabrol, Rivette, Truffaut, Mocky ont su la photographier sous son meilleur profil.

Rebelle, sensuelle , elle aura marqué l’histoire du septième art français de l’avènement de la nouvelle vague à un courant plus populaire ; des rôles qui lui vaudront l’adhésion d’un large public. L’espiègle des débuts devient alors une mamie roublarde.
Je l’ai rencontrée quelques fois au Studio à Tours, puis au festival Henri-Langlois ou bien encore à Bressuire pour un autre festival qui projetait un film dont je ne me souviens pas. Elle non plus, elle ne l’avait pas vu. Elle me demandera alors de quoi il retournait…
Avec une simplicité confondante l’actrice a mené sa carrière, un peu en dents de scie, révélée par la nouvelle vague dont elle deviendra l’égérie. Dès le début, Chabrol est à ses pieds,( « Le beau serge« ) et elle le lui rend bien. En 1973, « La Maman et la putain » de Jean Eustache, marque un tournant dans sa filmographie (la nouvelle vague disparaît alors).

Bernadette Lafont peine à retrouver ses marques, malgré le succès de « La Fiancée du pirate » de Nelly Kaplan. Si elle tourne ensuite beaucoup, elle fait surtout des apparitions, comme pour « Violette Nozière » de Chabrol en 78, avant la consécration des César (meilleure actrice… dans un second rôle) pour « L’effrontée » de Claude Miller. Il est vrai qu’elle se consacre aussi beaucoup au théâtre.

En 1988, sa fille Pauline Lafont, une actrice remarquée l’année précédente dans « L’été en pente douce » disparaît tragiquement.

Votre serviteur au bar, en plein travail , servi sil vous plait par Henri Fontaine en personne, le créateur des Studio de Tours. A l’époque on disait encore l’abbé Henri Fontaine, car il en était un …

Bernadette Lafont reviendra réellement sur le devant de la scène avec « Prête moi ta main », une excellente comédie de Eric Lartigau dans laquelle elle joue la mère étouffante d’Alain Chabat. Un profil de vieille dame confirmée par son très beau personnage de « Mamie » dans « Le Skylab » de Julie Delpy. C’était en 2011. Trois ans plus tard, son dernier rôle est quasiment sublime dans  » Attila Marcel » en tata austère et pète-sec avec sa frangine jouée par Hélène Vincent. Un merveilleux souvenir.

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« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

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3 Commentaires

  1. Merci de lui avoir écrit cet hommage qui prouve ,une fois de plus, combien cette femme était une grande actrice et surtout tellement sympathique dans sa simplicité.
    Je ne lasse pas de l’entendre que ce soit en entretien qu’en tant qu’actrice.
    Je vais me hâter d’acheter son dernier film dès qu’il sortira en dvd (à moins qu’il ne le soit déjà?)

  2. « Paulette » est effectivement sorti en DVD et Blu ray , en mai dernier

  3. Bonjour, hommage sympathique à une actrice qui le valait bien. Elle était très bien dans l’Effrontée face à Charlotte Gainsbourg. Bonne après-midi.

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