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« Aguirre, la colère des Dieux » de Werner Herzog. Critique cinéma

  • 26 février 1975 en salle
  • Reprise 19 novembre 2025 |
  •  1h 31min
  • AventureDrame
  • Par Werner Herzog
  • Avec Klaus KinskiRuy GuerraHelena Rojo
  • Titre original Aguirre, der Zorn Gottes

L’histoire : En 1560, des conquistadors espagnols à la recherche de l’Eldorado, s’enlisent dans les marais. Une plus petite expédition dirigée par Pedro de Ursua et son second, Lope de Aguirre, doit alors reconnaître l’aval du fleuve . Aventurier ambitieux et brutal, Aguirre manœuvre habilement pour proposer à ses compagnons une autre direction …

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article

  • Le film :   

Prix de la critique Française 1975

Aguirre, un personnage de la démesure, un soldat brutal, un homme porté par une folie meurtrière.  En saluant la performance presque inquiétante de Klaus Kinski, on s’interroge toujours encore sur le démon intérieur qui le poussait à jouer de la sorte.

Les yeux de braise, la silhouette cabossée, Lope de Aguirre parle peu , et agit encore moins. Il laisse dire et laisse faire quand ses affidés appréhendent sur le champ, le moindre sourcillement et son regard de feu.

Une attitude peu conciliante avec cette expédition périlleuse engagée dans les montagnes péruviennes à la recherche de l’Eldorado. Les indiens, devenus des esclaves, en sont persuadés, quelque part en aval de l’Huallaga , le pays de l’abondance les attend.

Ou plutôt ces conquistadors commandés par Pedro de Ursua, ( Ruy Guerra) l’explorateur espagnol très vite destitué par son terrible bras droit. Il n’y survivra pas.

Autoritaire, et malicieux Aguirre impose comme nouveau chef, Fernando de Guzman (Peter Berling), un soldat de seconde classe, bête et discipliné qui accepte de devenir l’Empereur du Pérou et de l’Eldorado … Et de se soumettre à la volonté de son maître, tout en se prenant très au sérieux (photo).

Les voici donc bien mal embarqués sur un radeau qui remonte le fleuve, paisiblement , dans un silence très inquiétant , face à cette jungle épaisse,  où les soldats meurent de la même façon, sans faire de bruit .

« Nous perdons des hommes , mais l’ennemi demeure invisible, l’Eldorado ne serait qu’une illusion ?  »

C’est dans la splendeur de cette nature encore vierge, sa tranquillité relative ,  que Werner Herzog filme le chaos et la destruction, la fin d’un empire à peine esquissé, la mort à petit feu . Une mise en scène expectative , et au final très mystique, emportée par les volutes musicales de Popol Vuh.

Pour avoir voulu rebrousser chemin Pedro de Ursua sera emprisonné. Sa maîtresse Inez (Helena Rojo) ne lui survivra pas…

Seul survivant sur ce radeau abandonné aux singes et au tumulte de la rivière, Aguirre pose une dernière fois son regard allumé sur ce naufrage historique . « A ma vue, la terre tremblera » avait-il prédit !

26 février 1975 en salle Reprise 19 novembre 2025 |  1h 31min Aventure, Drame Par Werner Herzog Avec Klaus Kinski, Ruy Guerra, Helena Rojo Titre original Aguirre, der Zorn Gottes L'histoire : En 1560, des conquistadors espagnols à la recherche de l'Eldorado, s'enlisent dans les marais. Une plus petite expédition dirigée par Pedro de Ursua et son second, Lope de Aguirre, doit alors reconnaître l'aval du fleuve . Aventurier ambitieux et brutal, Aguirre manœuvre habilement pour proposer à ses compagnons une autre direction … Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article Le film :    Prix de la critique Française 1975 Aguirre, un personnage de…
Le film

Sur des faits historiques avérés ( la quête de l’Eldorado en 1560 ), Werner Herzog dresse le portrait d’un conquistador sanguinaire interprété avec une énergie démoniaque par Klaus Kinski, qui interpelle toujours aujourd’hui. De la démesure à la malice insidieuse, l’homme va réussir à prendre le pouvoir sur l’expédition en cours, sans jamais recourir à la force dont il est pourtant doté d’une manière très intérieure. Les yeux de braise, la silhouette cabossée, Lope de Aguirre parle peu , et agit encore moins. Il laisse dire, il laisse faire quand ses affidés appréhendent sur le champ, le moindre sourcillement et son regard de feu. Une équipe réduite embarque sur la rivière Huallaga, sous les ordres d’un nouveau chef désigné de force par Aguirre qui désormais va les mener vers l’Eldorado. Un périple sans lendemain , un naufrage au cœur de ce qui demeurait un Paradis. C’est dans la splendeur de cette nature encore vierge, sa tranquillité relative ,  que Werner Herzog filme le chaos et la destruction, la fin d’un empire à peine achevé, la mort à petit feu . Une mise en scène expectative , et au final très mystique, emportée par les volutes musicales de Popol Vuh.

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