Accueil » A la une » « White bird » de Gregg Araki . Critique DVD

« White bird » de Gregg Araki . Critique DVD

Synopsis: Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre sa sexualité,  Kat semble  à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "White Bird"
De : Gregg Araki
Avec : Shailene Woodley - Eva Green - Christopher Meloni - Thomas Jane - Angela Bassett
Sortie le : 17 mars 2015
Distribution :
Durée : 91 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Au cinéma, comme dans la vie, la disparition d’une femme peut suivre des horizons bien différents. Ainsi le mystère démoniaque de « Gone girl » se dissipe ici très rapidement au profit d’un destin sans équivoque. Même si l’énigme demeure bien étrange.

Depuis longtemps, Eve n’est plus heureuse dans son ménage que leur fille unique Kat contemple avec froideur et dégoût. Alors Eve disparaît, un jour, et personne ne s’en inquiète réellement.

Le mari, « une lavette minable, un paillasson » murmure sa fille qui comprend que sa mère ait eu envie d’aller voir ailleurs.Et qui admet l’attitude de son père. Mais cela lui fait ni chaud, ni froid. La police ? Sans preuve, ni mobile, elle conforte l’idée de la fuite et de l’amant.

La vie peut alors reprendre son cours nous dit Gregg Araki, qui en un tour de main vient de nous raconter une histoire simple et fabuleuse. Mais sans crier gare, cet  embrouilleur de première nous la détricote maintenant avec autant d’ingéniosité que de plaisir, presque malsain.

Car dans l’apparente simplicité des faits énoncés, les choses sont bien évidemment tout autres.

Suspect, cet amour d’une mère pour sa fille qui la voit prendre sa place. Pervers, ce trouble maternel pour une rivale en puissance.  Un air bien connu : Mrs Robinson fait du gringue au petit  ami de sa fille  lui aussi bien absent du cadre familial. Fuyant,  bizarre…

Kat, avec son copain , qui l'aime ... comme une bonne copine
Kat, avec son copain , qui l’aime … comme une bonne copine

Mais comme pour l’absence de sa mère, Kat laisse filer jusqu’à ce que ses souvenirs remontent à la surface de son adolescence et de sa jeunesse qu’elle brûle par les deux bouts. Elle ne pense qu’à l’amour, ou plutôt au sexe, à baiser, son maître-mot.

C’est dans les bras d’un homme qu’elle n’attendait pas que la vie la rappelle à ce  passé bien enterré. Tout prend sens maintenant à ses yeux de femme : la réalité est une vérité inavouable. A moins que ce ne soit l’inverse.

Araki s’est lui aussi inspiré d’une œuvre romantique, celle de Laura Kasischke, pour conduire son récit dans les affres  de l’âme humaine. La romancière ne participe pas  cette fois au scénario que le réalisateur assume avec une maestria égale à sa mise en scène.

photo-White-Bird-White-Bird-in-a-Blizzard-2014-7

On se laisse prendre par un récit ordinaire qui devient manigance, et Shailene Woodley l’ingénue enfonce le clou. La jeune comédienne est l’oiseau blanc de ce drame, volatile peut-être, innocente, c’est à voir .

LE SUPPLEMENT

  • Six scènes coupées (9 mn)

J’ai tellement aimé ce film que je n’aurais rien coupé, chaque scène est en parfaite osmose avec le récit, notamment la première autour du « Tableau d’Hiver », et l’avant dernière chez la psychanalyste. A noter que la plupart d’entre elles sont connectées avec des passages retenus par le montage final, ce qui permet de bien situer le niveau de chaque coupe.

D'après "White bird in a blizzard" de Laura Kasischke Meilleur dvd Mars 2015 ( 2 ème ) Au cinéma, comme dans la vie, la disparition d’une femme peut suivre des horizons bien différents. Ainsi le mystère démoniaque de « Gone girl » se dissipe ici très rapidement au profit d’un destin sans équivoque. Même si l’énigme demeure bien étrange. Depuis longtemps, Eve n’est plus heureuse dans son ménage que leur fille unique Kat contemple avec froideur et dégoût. Alors Eve disparaît, un jour, et personne ne s’en inquiète réellement. Le mari, « une lavette minable, un paillasson » murmure sa fille qui comprend que…

Review Overview

Le film
Le bonus

Une adaptation très réussie du roman de Laura Kasischke "White bird in a blizzard"  sorti il y a 15 ans. Contrairement à « Gone girl » (d’après l’œuvre de Flynn)  qui évoque également la disparition mystérieuse d’une femme, le réalisateur est cette fois l’unique scénariste de ce film dont l’étrangeté réside dans la normalité apparente du récit. L’évidence tient à la personnalité des protagonistes, très attachés à leur personne et détachés des contingences ordinaires. Si bien que l’enquête de police se satisfait des témoignages de la famille, jusqu’au jour où l’adolescente devenue femme commence à se poser des questions. Ingénue délurée,  Shailene Woodley est formidable.

Avis bonus Six scènes coupées, qui prolongent l'enchantement du film

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

On ne sait rien d'elle, effectivement. Une raison suffisante pour la découvrir

Laisser un commentaire