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« Twist à Bamako » de Robert Guédiguian. Critique Blu-Ray

Synopsis: 1962. Le Mali est indépendant. La jeunesse de Bamako danse sur le twist venu de France et d'Amérique. Samba, le fils d'un riche commerçant parcourt le pays pour expliquer aux paysans les vertus du socialisme. C'est là, en pays bambara, que surgit Lara, une jeune fille mariée de force, dont la beauté et la détermination bouleversent Samba. Ils savent leur amour menacé.

La fiche du film

Le film : "Twist À Bamako"
De : Robert Guédiguian
Avec : Stéphane Bak, Alicia Da Luz Gomes
Sortie le : 05/01/2022
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 129 Minutes
Genre : Drame, Historique
Type : Long-métrage
Le film
Le bonus

Au début des années soixante, le Mali s’extirpe de la domination française pour acquérir totalement son indépendance en 1962. Un air de liberté flotte sur Bamako où la jeunesse vit pleinement ces années débridées, quand les aînés s’attribuent les acquis coloniaux afin d’asseoir pleinement la reconquête du pays.

Sur cette nouvelle donne, Samba, le fils d’un commerçant prospère, est en porte à faux. Militant dévoué à la cause socialiste, il voit très vite les limites de l’action gouvernementale au sein même de sa famille et plus généralement de ses amis et copains qui passent leurs nuits à faire la fête et à danser sur des musiques européennes.

 

Un héritage suspect. Tout ce qui sent la France et le français est désormais proscrit par le pouvoir . La jeunesse est irresponsable, il va falloir agir en ce sens. Samba peut-être d’accord mais sur la manière, très vite, il comprend que son combat n’est plus forcément celui qu’il avait imaginé.

C’est cette histoire que nous raconte Robert Guédiguian, mais ce n’est pas forcément celle qu’il filme.  Il est presque béat , et un brin naïf dans sa réalisation , admiratif de ce décor post-colonial aux couleurs d’une mélancolie traînante.

La reconstitution des lieux est parfaite (gros travail sur les décors) au point de les travestir en une carte postale d’Epinal. Lieu commun démenti quand le réalisateur évoque le pouvoir clanique des chefs de tribu, arc boutés sur des traditions parfois obsolètes. Un nouveau combat pour Samba qui après avoir libéré une jeune femme de son mariage forcé, doit affronter les réactions très mitigées, voire hostiles de sa communauté.

Samba et Lara vont s’aimer sous le regard presque attendri de Robert Guédiguian qui en matière de couples a fait de meilleures unions. Il n’élude pas sentiments et tourments, amours et tracasseries, mais l’humeur est trop vagabonde, légère, insouciante, pour donner véritablement corps à ce couple interdit.

L’interprétation de Stéphane Bak et Alicia Da Luz Gomes est quasiment irréprochable, un brin plaquée sur la direction d’acteurs uniforme qui les rend hésitants. Comme si Guédiguian s’était égaré dans une histoire que l’on nous a déjà racontée tant de fois.

LES SUPPLEMENTS

  • « Retour à Bamako » Making of ( 45 mn ) d’Eric Vassard-Entretiens, commentaires, scènes de tournage, répétitions et direction d’acteurs , ce documentaire balaie dans les grandes largeurs le projet de ce film qui a été arrêté pendant plusieurs mois à cause de la pandémie.

Premier assistant réalisateur Demba Dieye comprend la démarche de Robert Guédiguian « Il voulait découvrir autre chose ailleurs, plutôt que passer à autre chose , mais parler de l’Afrique avec une vision occidentale ce n’est pas facile ».

C’est au Sénégal que le film a été tourné, pour des raisons de sécurité.

On suit le réalisateur toujours très proche de ses comédiens pour les diriger, prendre le temps de leur expliquer, au milieu des maquillages et habillages de circonstance…

On revoit plusieurs scènes en cours d’élaboration. Chaque intervenant souligne la bonne entente entre les équipes africaines et européennes . Demba Dieye en attribue le fait à  « un réalisateur qui ramène tout le monde dans la même case ».

Au début des années soixante, le Mali s’extirpe de la domination française pour acquérir totalement son indépendance en 1962. Un air de liberté flotte sur Bamako où la jeunesse vit pleinement ces années débridées, quand les aînés s’attribuent les acquis coloniaux afin d’asseoir pleinement la reconquête du pays. Sur cette nouvelle donne, Samba, le fils d’un commerçant prospère, est en porte à faux. Militant dévoué à la cause socialiste, il voit très vite les limites de l’action gouvernementale au sein même de sa famille et plus généralement de ses amis et copains qui passent leurs nuits à faire la fête…
Le film
Le bonus

Pour parler d’amour et de liberté, Robert Guédiguian opte cette fois sur une grande page de l’Histoire France-Afrique, quand le Mali prend son envol pour une indépendance dont il observe les premiers effets. D’un point de vue historique, le regard parait assez objectif, mais c’est l’objectif de sa caméra qui ne suit pas le mouvement . Le cinéaste est presque béat , et un brin naïf dans sa réalisation , admiratif de son décor post-colonial aux couleurs d’une mélancolie traînante. Samba son héros, militant de la cause indépendantiste devient amoureux d’une jeune femme mariée de force. Le couple qu’ils forment maintenant symbolise cette avenir vers lequel le pays espère pouvoir entend se diriger. Mais l’héritage des ancêtres et des traditions séculaires freinent beaucoup les velléités. Avec ce passé encore tout proche. Dans la population, certains commencent à regretter le départ des Français. Et devant les premières mesures gouvernementales, les convictions de Samba commencent elles aussi à flancher … Il est joué par Stéphane Bak, irréprochable, à l’image de sa partenaire  Alicia Da Luz Gomes. Un interprétation un brin plaquée sur une direction d’acteurs assez uniforme, qui les rend hésitants. Comme si Guédiguian s’était égaré dans une histoire que l’on nous a déjà racontée tant de fois. 

AVIS BONUS Un documentaire assez foisonnant entre commentaires et making of

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