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« The young lady » de William Oldroyd. Critique cinéma-dvd

Synopsis: 1865, Angleterre rurale. Katherine mène une vie malheureuse d'un mariage sans amour avec un Lord qui a deux fois son âge. Un jour, elle tombe amoureuse d'un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son époux et découvre enfin la passion. Habitée par ce puissant sentiment, Katherine est prête aux plus hautes trahisons pour vivre son amour impossible.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The young lady (édition simple)"
De : William Oldroyd
Avec : Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Naomie Ackie
Sortie le : 03 octobre 2017
Distribution : KMBO
Durée : 89 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

A une époque de soumission totale, le comportement de Katherine relève de l’inconscience. Bien que respectueuse de sa belle-famille, elle y prend très vite ses aises pour leur faire comprendre qu’elle n’est pas de leur monde.

Un beau-père grincheux et autoritaire, un mari distant, impuissant, méchant, c’est deux fois trop pour la belle qui en découvrant le nouveau palefrenier et les jeux rustres qu’il mène dans l’écurie se prend d’une folle passion.

Cet homme, savourant alors une revanche sociale inavouée, est doublement comblé par les assauts gaillards de sa patronne devenue maîtresse. Le petit personnel s’en amuse ou s’inquiète, mais Madame s’en moque avec superbe. Le mari parti pour ses affaires, le beau-père décédé d’une mort bizarre, le couple vit au grand jour de ses amours que le réalisateur dévide avec une frénésie insistante.

Et paradoxale : à la flamboyance destructrice de cette liaison contre nature, il pose un environnement chiche et grisonnant. Contraste saisissant dont s’empare Katherine, dans sa parure de femme libérée, prête à tout pour sauver son homme désormais prisonnier de son propre univers. A mon avis, tout l’intérêt du récit de Nikolaï Leskov « Lady Macbeth du district de Mtsensk » dont s’inspire le réalisateur.

Katherine est devenue une maîtresse femme, à tout égard, dans l’interdit bafoué, la plus belle de ses victoires. « Achetée pour un lopin de terre sur lequel pas même une vache ne brouterait  » lui rappelle son charmant époux, elle charge son triomphe d’un parfum de lutte des classes, d’insoumission sociale.

Au-delà d’une réalisation sans fard ni prestige, c’est surtout ce portrait d’une frondeuse que pose admirablement bien le cinéaste dans le regard de Florence Pugh, portée par sa révolte et sa beauté tranquille. Les hommes composent tout aussi bien, sur des registres plus noirs et ténébreux.  Paul Hilton, le mari, Christopher Fairbank, le beau-père et l’amant palefrenier Cosmos Jarvis, le remord fait homme.

Venu de la scène théâtrale, William Oldroy qui connaît bien les acteurs et possède l’art de la concision, signe un premier film en guise d’à-propos. On ne s’y ennuie pas un instant, mais une fois la mort attestée, c’est à un enterrement de première classe qu’il nous convie. J’ai l’impression d’avoir déjà oublié ce film …

  • Il n’y a pas de bonus

 

A une époque de soumission totale, le comportement de Katherine relève de l’inconscience. Bien que respectueuse de sa belle-famille, elle y prend très vite ses aises pour leur faire comprendre qu’elle n’est pas de leur monde. Un beau-père grincheux et autoritaire, un mari distant, impuissant, méchant, c’est deux fois trop pour la belle qui en découvrant le nouveau palefrenier et les jeux rustres qu’il mène dans l’écurie se prend d’une folle passion. Cet homme, savourant alors une revanche sociale inavouée, est doublement comblé par les assauts gaillards de sa patronne devenue maîtresse. Le petit personnel s’en amuse ou s’inquiète, mais Madame…
Le film

L’âpreté des situations, la sécheresse humaine d’une époque victorienne, semble-t-il s’inscrivent dans un décorum posé à minima. Pour son premier film Oldroy s’intéresse avant tout à ses comédiens, peut-être en raison de ses origines théâtrales. Une direction d’acteurs sans reproche donc, au détriment d’une réalisation qui ne force pas vraiment le contexte rural et social qu’il sous-entend plus qu’il ne le révèle. La passion exclusive et meurtrière de l’héroïne prend alors les formes d’une insoumission très personnelle, parfum de vengeance d’une femme extirpée de son lopin de terre pour trois fois rien. C’est surtout ce portrait d’une frondeuse que pose admirablement bien le cinéaste dans le regard de Florence Pugh, portée par sa révolte et sa beauté tranquille.

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