- 27 novembre 2024 en salle
- 1h 33min
- Documentaire
- Dvd: 6 mai 2025
- Acteurs : Nelly Mousset Vos, Nadine Hwang, Trien de Haan-Zwagerman, Lola Sylman, Sylvie Bianchi
- Sous-titres : Français
- Langue : Suédois, Français
- Studio : L’Atelier d’Images
L’histoire :Au cœur du camp de concentration de Ravensbrück, la veille de Noël 1944, Nelly rencontre Nadine. Près de soixante-dix ans plus tard, la petite-fille de Nelly, Sylvie, décide d’ouvrir les archives personnelles de Nelly et Nadine, afin de découvrir leur improbable histoire d’amour.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Ca n’a pas été facile. Sylvie a retardé la simple idée d’ouvrir toutes ces malles revenues de Belgique après la mort de sa mère. Des photos, des manuscrits, des films super 8 …
Elle a commencé à lire quelques pages d’un journal entamé au camp de Ravensbrück . « 1er décembre 1944, le train s’est arrêté au milieu d’une forêt de sapins . Hurlants, animés d’une étrange colère, les SS nous poussent et nous franchissons la barrière , nous attendons, il pleut, je vois cette interminable procession de femmes en haillons, décharnées, elles poussent leurs wagonnets de sable sous les cris ».
Au fil de ses lectures, de ces photos jamais révélées, Sylvie repart sur les traces de sa grand-mère dont elle ne conservait que le souvenir d’une grand-mère. Ses heures de grande résistance, les succès de la cantatrice, ses amours dont on ne parlait pas à haute voix , la petite fille devenue grande va les découvrir avec appréhension, puis insistance.
Quand l’idée du documentaire prend jour Sylvie Bianchi enquête à fond sur Nelly Moussset-Vos. Et sur cette Nadine qui ne cesse depuis Ravensbrück de paraître aux côtés de sa grand-mère. Les investigations bifurquent vers cette intellectuelle ( photo de la vidéo ), qui avant-guerre fréquentait les salons littéraires parisiens . Dont la fameuse « Académie des femmes » au 20 de la rue Jacob que présidait la grande écrivaine Natalie Barney.
Il est rapporté qu’elle fut son amante. Rien ne permet de l’affirmer. Par contre elle fut bien celle de la grand-mère de Sylvie que l’on voit à plusieurs reprises sur des photos ou des vidéos d’époque , si proches l’une de l’autre.
« Après douze heures d’attente sous une pluie glacée , nous sommes admises aux douches, ils nous arrachent brutalement nos vêtements et nos bagages (…) je prie mentalement, une prière mécanique , pour entretenir la foi en la vie ».
« Pourquoi avoir attendu si longtemps pour enquêter sur votre grand-mère ? » lui demande un ami espagnol de Nelly . « Personne n’en parlait » répond difficilement la petite-fille …
« Elles disaient qu’elles étaient cousines » poursuit l’homme, « pour moi leur amitié était admirable, on voyait qu’il y avait quelque chose de solide ».
Sur lequel deux femmes ont construit pendant des années un rempart d’amour et de souvenirs, pour se préserver des interdits et des condamnations possibles de la société. Magnus Gertten les remet à la lumière . A tout jamais.

LE SUPPLEMENT
- Entretien avec Sylvie Bianchi, la petite-fille de Nelly Moussset-Vos ( 20 mn ) – « Je n’avais aucune sorte d’apriori, d’appréhension, je me disais on verra bien ce qu’il y a , mais j’avais regardé les précédents courts métrages de Magnus et je ne pouvais que lui faire confiance ».
« Je n’imaginais pas à quel point des choses ne m’avaient pas été dites , et ce silence dans la famille . Ca restait une vraie grand-mère , alors qu’elle avait été une grande résistante, une grande cantatrice et qu’elle avait eu une vie amoureuse un peu incroyable ».
Le documentaire
Le bonus
Une petite fille désormais très grande découvre le passé résistant de sa grand-mère , et sa vie sentimentale très discrète avec une femme qu’elle a toujours connue . Elle la revoit sur une photo, lors de sa libération du camp de concentration de Ravensbrück.
A partir de ce portrait , le documentariste Magnus Gertten repart sur les traces des deux femmes et en fait récit auprès de la petite fille Sylvie qui va alors se décider à lire les correspondances enfermées depuis des années dans des malles. Et à visionner les films Super 8 qui se révèlent exemplaires, et historiques sur la société de cette fin de guerre.
Plusieurs extraits des écrits de sa grand-mère à Ravensbrück sont lus au cours de ce documentaire qui s’érige tel un rempart d’amour et de souvenirs, pour se préserver des interdits et des condamnations possibles de la société. A tout jamais.
AVIS BONUS
Sylvie explique le processus rétrospectif pour découvrir qui était sa grand-mère