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« Don’t forget me » de Ram Nehari . Critique cinéma-dvd

Synopsis: Niel, 27 ans, musicien atteint d’un trouble psychotique, est en phase de réadaptation. Il rencontre Tom, jeune femme de 24 ans, hospitalisée pour anorexie. Ensemble, ils s’échappent le temps d’une nuit, se lançant dans une cavale effrénée qui révèlera leurs maladies mais aussi leur passion et leur désir de redevenir ceux qu’ils étaient avant…

La fiche du film

Le film : "Don't Forget Me"
De : Ram Nehari
Avec : Nitai Gvirtz
Sortie le : 30/01/2019
Distribution : JHR Films
Durée : 85 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • Date de sortie du DVD : 20 août 2019

Ce film est instable. Les personnages souffrent, angoisse existentielle et troubles médicaux .Le récit et la mise en scène vont de même, tout à fait imprévisibles.

L’ensemble parait donc bien déséquilibré, mais tout à fait dans la nature des choses. Une part de nous-même dans ce monde qui nous abrite, plus qu’il nous conduit.

Le héros, un joueur de tuba, psychotique, s’imagine partir en tournée en Allemagne avec un groupe célèbre dont le leader vit avec une starlette. De sa petite notoriété, la jeune femme sert la cause médicale dans le centre hospitalier des troubles du comportement alimentaire , là où la copine du tubiste Tom, est internée.

Persuadé de faire partie de la nouvelle tournée en Allemagne, il lui faut un nouveau tuba

Le but de la visite : redonner espoir à la communauté anorexique mais l’invitée de marque touche à peine à son assiette, et les pensionnaires le remarquent.

Tous s’abritent derrière ce paravent à paillettes, mais personne ne les guide. C’est pourquoi Tom prend la poudre d’escampette et vit maintenant avec Neil quelques heures d’émerveillement.

L’attirance est mutuelle, l’égarement aussi. Contagieux, peut-être…

Je ne sais si le réalisateur Ram Nehari imagine l’instabilité de son pays partagé par une frontière illusoire qui oppose deux peuples, deux maladies, deux folies. Sur la critique du système médical, la chose est entendue : Tom le renvoie à des siècles d’obscurantisme.

La façon de décrire le directeur il a l’air d’être un homme qui trompe sa femme ») accompagne bien cette transgression généralisée dans un scénario à l’écriture frontale, peu transparente.

« On ne nous apprend pas à manger, mais à nous empiffrer » poursuit Tom à l’intention de ses parents qui ne comprennent pas sa fuite. Une famille complètement recroquevillée sur elle-même.

Une mère catastrophée à l’idée que sa fille se rende en Allemagne pour y « profaner la mémoire des enfants jetés aux crématoires. Brûlés au son de la musique classique jouée par un orchestre de squelettes ».

Les pensionnaires du centre de soins pour troubles alimentaires

Un petit rôle pour Rona Lipaz-Michael (« Les citronniers », « Mon fils » …) d’une valeur symbolique inestimable au regard de cette jeunesse qui depuis longtemps porte son regard au-delà de cette Histoire. Moon Shavit et Nitai Gvirtz sont assez fabuleux dans leur détermination de sauve qui peut la vie, coûte que coûte…

Une manière de quitter le navire. Ram Nehari ne me parait pas très optimiste sur l’avenir de ses concitoyens. Assez lucide, peut-être …

LES SUPPLEMENTS

  • Commentaire audio sur la première séquence ( 1.26 mn ). Le réalisateur présente brièvement le film comme un Roméo et Juliette, mais ici « Roméo est fou et Juliette anorexique. Ce sont des portraits vidéo pour donner au film un sorte de dimension légendaire et apocalyptique. Ils sont là pour dire au spectateur qu’il peut rire. Je ne veux pas qu’il se noie dans un océan de tristesse et de chagrin ».
  • « Production Hall » Court métrage – 13 mn –. Il est dommage qu’il n’y ait pas une courte présentation de ce petit film qui met en scène un groupe de danseurs, chorégraphiant un monde qui leur parait difficile à surmonter. On les suit dans leurs ébats quotidiens, peut-être des pensionnaires d’un centre psychiatrique … Ou ceux du centre de soins pour troubles alimentaires, du film …
Date de sortie du DVD : 20 août 2019 Ce film est instable. Les personnages souffrent, angoisse existentielle et troubles médicaux .Le récit et la mise en scène vont de même, tout à fait imprévisibles. L’ensemble parait donc bien déséquilibré, mais tout à fait dans la nature des choses. Une part de nous-même dans ce monde qui nous abrite, plus qu’il nous conduit. Le héros, un joueur de tuba, psychotique, s’imagine partir en tournée en Allemagne avec un groupe célèbre dont le leader vit avec une starlette. De sa petite notoriété, la jeune femme sert la cause médicale dans le centre hospitalier des…
Le film
Les bonus

Un garçon psychotique, une jeune fille anorexique se rencontrent après avoir échappé à leur système médical respectif. Pour prendre l’air et l’oxygène à plein poumon, au risque de déstabiliser un peu plus un pays qui tente de se raccrocher à son Histoire. Le milieu soignant n’est pas épargné par cette critique sociale qui joint à l’attirance mutuelle des deux êtres une même folie collective engendrée par l’inconscience généralisée d’une population encore traumatisée par son passé, et assez recroquevillée sur elle-même. Comme il y a beaucoup d’amour et de folie dans cette histoire, elle est superbement racontée par un jeune réalisateur qui lie le plaisir lui aussi au besoin de prévenir, sinon d’alerter.

AVIS BONUS Un court métrage assez énigmatique et un petit mot du réalisateur sur ses intentions

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