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« Un Simple accident » de Jafar Panahi. Critique cinéma

  • 1 octobre 2025 en salle
  •  1h 42min | Drame |
  • Par Jafar Panahi
  • Avec Vahid MobasseriMaryam AfshariEbrahim Azizi

L’histoire : Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :

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En 2024  « Les Fantômes » de Jonathan Millet relate la traque des criminels syriens fondus dans le paysage européen. Aujourd’hui les bourreaux iraniens font l’objet d’une recherche presque identique, comme le relate Jafar Panahi dans « Un simple accident ».

A l’oblique de la quête tracée par Jonathan Millet, le réalisateur iranien opte pour une variation frontale de la situation. Un homme remarque un autre homme . Il pourrait avoir été son tortionnaire, pendant cinq années, dans les prisons de Téhéran.

 

Une fois maître de l’individu, Vahid (Vahid Mobasseri) s’apprête à l’enterrer vivant, quand devant les dénégations de l’individu, le doute le conduit à retrouver des témoins. D’anciens détenus qui ont eut affaire à celui que l’on surnommait « La Guibole » ou « L’éclopé », en raison d’une prothèse de jambe.

Mais les candidats au souvenir ne sont pas légion. « On ne répond pas à leur violence par notre violence » lui fait-on comprendre, quand la peur de remuer le passé et l’envie de tout oublier, se conjuguent à leur refus.

Une société qui se recroqueville , autour du réalisateur qui en catimini, l’expose au grand jour.

 

Les futurs époux procédaient à une séance photo quand Vahid a contacté la photographe, l’une des prisonnières des geôles de Téhéran. On ne s’entend pas sur la marche à suivre. Et la mariée broyait du noir (Maryam Afshari) …

 

Avec ce doute qui subsiste. Mais pas pour Shiva humiliée, violée, anéantie , et Hamid, le plus revanchard de l’équipe désormais constituée. Il raconte par le détail les souffrances endurées pendant cinq ans, la privation de liberté, les tortures infligées par cet homme qu’il tient maintenant en respect et qu’il entend bien réduire à néant.

Autour de lui, les avis divergent, plus ou moins nuancés, plus ou moins assurés.

Un instant comique . Les vigiles de l’immeuble ne comprennent pas que l’on vienne faire des photos de mariage dans un environnement aussi bétonné. Il sera difficile de les convaincre, et surtout de s’en débarrasser

 

On se dispute à son égard, on se divise, on s’insulte à en devenir parfois très drôles dans des règlements de compte fratricides. Pour mieux faire passer la pilule ? Cette légèreté, paradoxale et passagère, atténue le propos habituellement très critique du réalisateur.

La retenue de sa mise en scène en atteste, émoussant quelque peu une œuvre inachevée. Le message est passé, mais le doute, s’il ne subsiste plus, demeure emblématique …

1 octobre 2025 en salle  1h 42min | Drame | Par Jafar Panahi Avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi L'histoire : Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film : Palme d'or 2025 à Cannes Sydney Film Festival - Grand Prix En 2024  « Les Fantômes » de Jonathan Millet relate la traque des criminels syriens fondus dans le paysage européen. Aujourd’hui les bourreaux iraniens font l’objet d’une recherche…
Le film

En évoquant l’idée de la violence pour répondre à la violence, en posant la question du droit à la vengeance, Jafar Panahi témoigne cette fois frontalement avec sa caméra de la situation politique de l’Iran. Ce qu’il a toujours fait, mais alors de façon oblique, de manière plus détournée, et dès lors plus subtilement me semble-t-il. L’avantage. Son film, où parfois la fantaisie se mêle aux règlements de compte, est abordable par un très large public. Son inconvénient, l’idée de départ (un homme reconnait son tortionnaire) se développe sur une confrontation assez classique entre le vrai et le faux, au sein de la petite équipe constituée autour du suspect. On se dispute à son égard, on se divise, on s’insulte à en devenir parfois très drôles dans des règlements de compte fratricides. Cette légèreté, paradoxale et passagère, atténue le propos habituellement très critique du réalisateur . Elle permet aussi d'atténuer la douleur du souvenir, le traumatisme de l'enfermement, l'abandon...

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